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Les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale ont vu l’effondrement de l’Empire français. L’événement le plus marquant fut la Guerre d’indépendance algérienne.
De 1954 à 1962, la France fut plongée dans une crise qui s’aggravait chaque jour. L’Algérie souhaitait obtenir son indépendance et se battait bec et ongles contre les Français pour l’obtenir. Des attaques terroristes organisées à une guerre à grande échelle, des incarcérations massives, la chute de la Quatrième République et des menaces provenant des partisans de l’impérialisme français en France même, la guerre était effectivement complexe, violente et difficile à résoudre.
Quel que soit le résultat, la France était destinée à perdre. La Guerre d’indépendance algérienne fut un clou dans le cercueil de l’impérialisme, de l’Empire français et s’ajouta à la longue liste des soulèvements coloniaux contre les dirigeants européens.
Contexte de la Guerre d’indépendance algérienne
La conquête de l’Algérie fut un processus qui dura des décennies, commençant en 1830 et se poursuivant jusqu’au XXe siècle. Ce fut une guerre particulièrement brutale où la France adopta une politique de terre brûlée pour conquérir les Algériens autochtones. Les massacres et les viols collectifs étaient monnaie courante, et le bilan humain fut énorme. À la fin de la guerre, entre 500 000 et un million d’Algériens avaient été tués, sur une population estimée à seulement trois millions avant la guerre. Les pertes françaises furent également élevées : entre 150 000 et 200 000 soldats français perdirent la vie, la grande majorité d’entre eux décédant dans les hôpitaux.
Le statut juridique de l’Algérie était une question qui alimentait les sentiments nationalistes du peuple algérien. Contrairement aux autres colonies françaises, l’Algérie était considérée comme faisant partie de la France. Elle était légalement classée comme une partie intégrante de la France et non comme une colonie. Cela privait les Algériens de toute indépendance, d’autant plus que s’ils souhaitaient devenir des citoyens français avec des droits égaux, ils devaient renoncer à leur statut de musulmans. Bien que ces lois sur la citoyenneté aient été modifiées en 1947 pour accepter les musulmans en tant que citoyens à part entière, les graines de la révolution avaient été semées bien avant.
Les mouvements indépendantistes en Algérie étaient déjà vieux de plusieurs décennies. Les factions politiques se formaient, se dissolvaient et se transformaient au fil des ans, toutes luttant pour une forme d’indépendance ou d’autonomie. Dans la guerre qui allait suivre, trois factions joueraient un rôle important. Le Front de libération nationale (FLN) serait au centre de la scène. Les deux autres factions étaient le Mouvement national algérien (MNA), formé en 1954 en tant que dissidence du FLN, et le Parti communiste algérien (PCA).
Le début de la guerre
Les hostilités ont commencé le 1er novembre 1954 lorsque les maquisards du FLN (Front de libération nationale) ont attaqué des cibles dans les zones peuplées de l’Algérie. Cet événement est devenu connu sous le nom de Toussaint Rouge. Le nombre de combattants pour l’indépendance était faible, mais les efforts français pour les éliminer allaient radicaliser davantage la population algérienne, et les maquisards du FLN allaient connaître une augmentation considérable des recrutements.
Messali Hadj, nationaliste mécontent de ne pas avoir été consulté sur le début des hostilités, a formé le MNA (Mouvement national algérien) de gauche et a opéré en opposition au FLN. Les deux factions ont formé des unités et des cellules en Algérie et en France, et les combats entre factions sont devenus courants en France. Les « Guerres de café », comme on les appelait, allaient finir par coûter la vie à plus de 5 000 personnes alors que les deux factions se battaient pour la domination.
En Algérie, le FLN a déployé d’énormes efforts pour obtenir le soutien du mouvement indépendantiste. Ils ont créé des organisations et infiltré les syndicats afin de mobiliser les sentiments autour d’une cause commune. La campagne d’influence s’est répandue et de nombreux colons européens français (Pieds-Noirs) qui vivaient sur des terres confisquées aux Algériens autochtones ont reconnu le danger et ont fui en France ou vers les zones urbaines d’Alger. Les attentats à la bombe et les massacres ont commencé dans les villes et les villages, et les Pieds-Noirs ont demandé au gouvernement français d’intervenir avec des mesures de répression pour endiguer la violence. Des groupes de milices coloniales françaises ont commencé à se former en réponse à la violence et ont mené des « chasses aux rats » à la recherche de membres présumés du FLN.
En janvier 1955, le gouverneur général français Jacques Soustelle a tenté de rétablir l’ordre en mettant en œuvre le « Plan Soustelle » visant à améliorer les conditions économiques de la population musulmane, mais cela ne suffirait pas à arrêter la guerre à venir.
La branche armée du FLN était l’Armée de Libération Nationale (ALN), dirigée par Houari Boumédiène, sous laquelle les entreprises militaires allaient connaître un grand succès. Ils ont adopté des tactiques similaires à celles utilisées par les nationalistes asiatiques qui avaient également combattu les Français pour obtenir l’indépendance.
En août 1955, le massacre de Philippeville s’est produit. Le FLN a pris d’assaut la ville de Philippeville et a tué 121 personnes, dont des femmes et des enfants. Soixante-et-onze des victimes étaient françaises. Jacques Soustelle a été choqué par ce développement, ce qui a déclenché une vague de représailles de la part des Français. Des manifestations ont secoué les centres urbains et il est vite devenu évident qu’une guerre totale était inévitable. L’administration française a abandonné les efforts de réforme et s’est préparée au conflit militaire.
L’expansion de la guerre
Après que Jacques Soustelle ait été remplacé par Robert Lacoste, les Français ont commencé à mener une lutte sérieuse pour rétablir l’ordre. Lacoste a aboli l’Assemblée générale en Algérie et a gouverné par décret.
En octobre 1956, les Français ont réussi à capturer plusieurs dirigeants politiques importants du FLN qui ont ensuite été emprisonnés pour le reste de la guerre. Pendant ce temps, Alger est devenue le centre d’attention alors que les agents du FLN cherchaient à mener la lutte au cœur du contrôle français en Algérie. Des fusillades et des attentats à la bombe ont été perpétrés alors que la population était incitée par le FLN à faire grève générale.
Les Français ont réagi avec une approche musclée, utilisant des parachutistes pour briser la grève et attaquer les cibles du FLN à Alger. Les méthodes utilisées par les Français comprenaient la torture, le contrôle des déplacements et les couvre-feux. En France, de nombreux Français étaient consternés par le traitement de la population musulmane à Alger par leur gouvernement et ont commencé à remettre en question les implications morales du contrôle français sur l’Algérie.
En dehors des villes, le FLN est parvenu à mener une guerre de guérilla assez efficace, opérant depuis les montagnes. Cependant, les opérations étaient entravées par une structure de commandement très lâche et des combats factionnels entre les groupes du FLN se sont produits, les officiers utilisant même leurs propres troupes pour régler des différends.
Les Français, réticents à admettre que la guerre était autre chose qu’une opération de pacification, ont tout de même envoyé des centaines de milliers de soldats français en Algérie et ont recruté massivement des Algériens dans les forces armées. Les parachutistes et la Légion étrangère française étaient toutefois les principaux combattants contre les guérilleros du FLN.
Un aspect réussi des opérations de contre-insurrection françaises a été le recrutement de Harkis – des musulmans locaux. Les Français ont recruté 180 000 Harkis, principalement dans les zones rurales. Les Harkis représentaient une contre-force locale à l’armée de guérilla du FLN.
L’armée française a également adopté une série de barrières patrouillées. Des clôtures électrifiées et des champs de mines ont interdit les déplacements, en particulier à la frontière est avec la Tunisie. De janvier à mai 1958, la bataille des frontières a eu lieu là-bas et l’ALN n’a pas réussi à percer les défenses françaises. Ce résultat a entravé les opérations de contrebande d’armes qui approvisionnaient le FLN.
Parmi d’autres tactiques, les Français ont également mis en œuvre des déplacements forcés, déplaçant des populations isolées dans des camps où elles ne pouvaient pas aider les guérilleros du FLN.
L’effondrement de la Quatrième République et le retour de Charles de Gaulle
Un tournant majeur dans la Guerre d’indépendance algérienne s’est produit non pas en Algérie, mais en France. L’incapacité à mettre fin avec succès à la rébellion, et surtout la violence en Algérie, a donné l’impression que le gouvernement français était responsable de politiques médiocres et d’une inaction. Cela a conduit à un coup d’État militaire au cours duquel le président René Coty a été destitué, et Charles de Gaulle est effectivement revenu au pouvoir en mai 1958 et a été élu président en février 1959. La Quatrième République française a pris fin avec cette action.
De Gaulle s’est attelé à la rédaction d’une nouvelle constitution pour la Cinquième République. Pendant ce temps, les Français ont connu des succès militaires et, d’ici 1959, ils ont obtenu le contrôle complet dans un sens conventionnel. Cependant, ils ne pouvaient pas changer la montée du sentiment anti-guerre en France, en particulier parmi les communistes qui soutenaient l’indépendance de l’Algérie.
L’autre problème qui préoccupait de nombreux Français était que si l’Algérie restait partie intégrante de la France, cela entraînerait une immigration massive de musulmans en France.
C’est pourquoi De Gaulle a décidé que l’autodétermination était la meilleure solution pour l’Algérie. Cela a été vivement condamné par les Pieds-Noirs, qui ont dressé des barricades à Alger et ont lancé des protestations qui ont finalement perdu de leur ampleur alors que l’armée prenait le contrôle. Les Pieds-Noirs, se sentant trahis, ont créé l’Organisation de l’Armée Secrète (OAS), une organisation armée d’extrême droite visant à poursuivre la guerre.
La fin de la guerre
Un référendum organisé à la fois en France et en Algérie a abouti à un soutien de 75 % des électeurs en faveur de l’indépendance algérienne. En janvier 1961, Charles de Gaulle a entamé des négociations avec le FLN.
Une tentative de coup d’État visant à renverser De Gaulle n’a pas réussi à obtenir un soutien généralisé des forces armées et a été vaincue. Pendant ce temps, l’OAS et le FLN se sont affrontés dans une campagne de terrorisme. Les attentats à la bombe et les assassinats ont continué tout au long des négociations.
En février 1962, un accord de paix a été conclu et, bien que l’OAS ait continué ses opérations, le FLN a fait preuve de retenue et n’a pas riposté. Un deuxième référendum en France a montré que 91 % des personnes soutenaient désormais les Accords d’Évian, qui accordaient l’indépendance à l’Algérie.
Ensuite, est venu le référendum principal en Algérie : 99,7 % ont voté en faveur de l’indépendance. Les Pieds-Noirs ont fui en France, et le 3 juillet 1962, l’Algérie a été déclarée pays indépendant.
Les conséquences de la Guerre d’indépendance algérienne
Comme toutes les guerres d’indépendance, la Guerre d’indépendance algérienne a laissé de profondes cicatrices sur la population. La méfiance envers ceux qui ont collaboré avec les Français, comme les Harkis, a entraîné un exode massif de personnes d’Algérie. La France a été contrainte d’accueillir plus d’un million de réfugiés. Les Harkis qui sont restés ont été victimes de représailles d’après-guerre, et des milliers ont perdu la vie.
Comme dans toutes les guerres également, il y a eu un bilan humain. Les estimations varient considérablement, mais une approximation générale est que la guerre a causé la mort de plus d’un million de personnes.
La guerre a laissé son héritage sur la structure sociale de l’Algérie et de la France. De nombreux livres ont été écrits et de nombreux films ont été réalisés sur le conflit qui continue de façonner la politique algérienne. Le FLN est toujours un parti politique majeur en Algérie et détient à ce jour la plus grande partie des sièges au Parlement algérien.
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