« Pour les artistes marocains, faire de la culture est une forme de lutte »

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Selon le site néerlandais NPO Radio, Dans le cinquième épisode de la série estivale « Verre Geluiden » (Sons Lointains), le Bureau Buitenland vous emmène au Maroc, le pays où de nombreux Néerlandais ont leurs racines. Avec la chanteuse Roufaida Aboutaleb comme guide, nous parcourons le paysage musical marocain, des sommets des montagnes du Rif jusqu’aux dunes désertiques du sud. Avec Roufaida, nous découvrons les sons du pays d’Afrique du Nord.

Rap marocain

La vie au Maroc peut être difficile, surtout pour les jeunes des grandes villes. « Les artistes aussi ont du mal : pour eux, faire de la culture est une forme de guerre », explique Roufaida Aboutaleb. « Le rappeur Shobee a donc sa propre maison de disques intitulée War. Il souhaite ainsi être la voix des personnes qui n’en ont pas. »

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Musique de protestation du Rif

« Les Imazighen sont les habitants d’origine du Maroc », explique la chanteuse néerlando-marocaine. « Silya Ziani est une activiste qui a fait partie des protestations dans le Rif, où les Imazighen sont toujours confrontés à l’oppression. »

En 2016, d’importantes manifestations ont éclaté dans le nord du Maroc. La chanteuse Ziani a été emprisonnée car elle faisait partie du mouvement de protestation. Elle est l’auteure de la chanson Tharyazt irifiyen. « Elle chante comment le Rif réchauffe son cœur quand il fait froid. Le Rif est tout pour elle », explique Roufaida. « J’ai énormément de respect pour elle. Je peux tout dire ici, mais pas elle, elle risquait même la prison pour cela. »

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Blues du désert

Le groupe musical Bnat Timbouktou est composé de femmes qui jouent de la musique traditionnelle de la culture du désert. Cette musique est connue au Maroc sous le nom de Gnawamuziek, mais elle est normalement réservée aux hommes. C’est donc très exceptionnelle que des femmes la jouent. Roufaida a elle-même fait des recherches sur ce genre musical dans le désert. « C’est réalisé par des gens qui descendent d’esclaves d’Afrique de l’Ouest », explique la chanteuse.

Premier album de Roufaida

Le premier album de Roufaida vient de sortir. La chanteuse maroco-néerlandaise décrit sa musique comme du Mocro-Indie. Elle s’est déjà produite avec sa musique au festival Down The Rabbit Hole. Au Bureau Buitenland, elle a joué la chanson Don’t Bend. C’est un morceau avec un message puissant, explique Roufaida : « Cette chanson signifie pour moi que je ne me plie pas devant les autres. Je suis ma propre patronne et je décide de ce qui compte ou pas. »

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