Kiev et Niamey, deux revers de la même bataille

Etiquettes : Niger, Ukraine, CEDEAO, intervention militaire, Russie,

par Abdelkader Guerine*

Kiev et Niamey, deux capitales qui occupent la Une de l’actualité internationale. Deux villes dissemblables dans tous les points de vue, similaires pourtant par un destin commun, celui de la guerre.

Les deux conflits, générés séparément dans ces régions éloignées par la géographie, se ressemblent profusément dans leurs formes claniques et dans la composante complexe de leurs partis adverses respectifs. Dans l’une comme dans l’autre, les tambours de la guerre qui se font entendre risquent d’embraser, non seulement l’Europe de l’Est ou la région du Sahel, mais la portée de la violence est bien en situation de s’étendre à plusieurs continents. Ainsi, les prémices d’une Troisième Guerre Mondiale se confirment comme un aboutissement inévitable avec la montée extravagante des affrontements armés et les grondements inhospitaliers des déclarations politiques redoutables qui fusent de tous les côtés. Bien que la recrudescence de la tension à Kiev, capitale de l’Ukraine, et à Niamey, ville principale du Niger, s’apparente à des raisons géostratégiques et économiques, la pression des belligérances hostiles dérive de la progression profonde des événements historiques dans ces deux points chauds du monde. Alors que l’Ukraine fait toujours partie du patrimoine moral de l’ex Union Soviétique, le Niger est aussi un pays qui n’arrive pas à se défaire de l’hégémonie du colonialisme français malgré l’officialisation de son autonomie politique.

En effet, l’Ukraine est une nation considérée comme une république toujours liée à l’empire russe, d’autant plus qu’une majeure partie de sa population est d’obédience russophone. L’ambition du gouvernement ukrainien d’adhérer à la Communauté Européenne, donc à l’OTAN, était la dernière raison qui a déclenché l’intervention militaire du voisin russe. Bien que l’Ukraine soit un Etat souverain et maître de ses décisions, son adhésion à l’Unité Européenne est perçue par les responsables du Kremlin comme une provocation occidentale directe, comme une tentative d’ingérence des Européens dans ses frontières déontologiques et une provocation systématique à laquelle les Russes devaient répondre par les armes. Pis encore, les Russes décident de couper l’approvisionnement de l’Europe en matière de gaz naturel et d’hydrocarbures pour exprimer leur mécontentement face à l’idée de l’occidentalisation de l’Ukraine.

L’invasion formelle de l’Ukraine par l’armée russe a causé un remous extraordinaire dans le champ politique international. La résistance des Ukrainiens à l’attaque du monstre russe est appuyée en armement par les Américains et les puissances européennes. La Russie, de son côté, fait face à la coalition des forces occidentales grâce au soutien des membres de l’organisation du BRICS, dont la Chine et l’Inde, ainsi qu’un bon nombre d’autres pays supposés «tiers-mondistes». Par ailleurs, le dernier forum «Afrique Russie» atteste de l’alliance parfaite entre la majorité des pays africains et les Russes.

D’autres formations militaires sous la tutelle du pouvoir central de Moscou, comme l’armée tchétchène et l’organisation soldatesque de Wagner, prennent franchement part dans le combat aux côtés des Russes. Ces derniers bravent le pouvoir des forces de l’OTAN en menaçant de recourir à l’armement nucléaire jusqu’à l’obtention du gain voulu, c’est-à-dire l’alignement de l’Ukraine dans le camp socialiste. Ces avertissements médiatiques entrent dans le cadre de la guerre psychologique dissuasive, mais la possibilité de l’usage de l’arme atomique n’est pas un achèvement négligeable si le conflit ne trouve pas d’entendement dans le temps. Dans ce cas de figure, les conséquences de cette guerre pourraient être fatales pour l’humanité entière.

Toutefois, l’association plurielle des forces antagonistes rappelle, éminemment, la période des tentions géopolitiques amorcées à la fin de la Deuxième Guerre mondiale entre les superpuissances du bloc capitaliste de l’Ouest et celles de la constitution socialiste de l’Est. Nombreux observateurs estiment que la dissension militaire qui sévit entre la Russie et l’Ukraine n’est pas de dimension régionale restreinte, mais cette guerre s’inscrit bien dans la permanence de la guerre froide qui prit momentanément fin avec la chute du régime soviétique. Dès lors, la rivalité entre les deux pôles puissants n’est pas territoriale seulement, sachant l’importance stratégique de la position géographique de l’Ukraine, laquelle constitue le pont qui relie la région des Balkans à l’Europe avec des ouvertures sur la mer noire et sur les pays de l’Asie Mineure. En plus de sa considération géostratégique, la concurrence rigoureuse armée, autour de Kiev, a aussi un lourd antécédent de raisons historiques, politiques et idéologiques rationnelles dans le fond.

A Niamey, le scénario de la discorde militaire est presque le même que celui de Kiev, puisque le démêlé oppose les mêmes puissances rivales, capitalistes et socialistes, avec au centre de la crise le nouveau gouvernement nigérien, implanté au pouvoir après le détrônement par la force du président officiel du pays. Pour avoir une idée claire sur les tenants et aboutissants de ce renversement exceptionnel, un acte qui a étincelé un enfièvrement diplomatique intense et anticipé l’hypothèse du recours à la guerre, il est nécessaire de revenir à l’histoire du Niger car, comme en Ukraine, les fondements de ce tiraillement musclé ont également des racines qui creusent profondément dans le temps.

A ce titre, il est à rappeler que la population du Niger est un ensemble de tribus Touaregs à l’origine. Arabisé partiellement après l’islamisation de cette région sub-saharienne, le pays prolonge un attachement parental à l’Afrique noire au Sud. Après la campagne de la colonisation du continent africain par les Européens au 19ème siècle, le Niger est officiellement intégré à la France depuis 1890 jusqu’à la proclamation de son indépendance en 1960. Néanmoins, l’indépendance du Niger, comme celle de la totalité des pays africains décolonisés dans la même période, s’est avérée désuète car le pays a toujours dépendu de la paternité française. Le Français demeure la langue administrative officielle du pays. Malgré la richesse de son sol, ce pays sahélien n’a jamais connu d’émancipation économique ou sociale, justement parce que sa politique a toujours été édictée par l’ingérence de la France dans ses affaires internes. Ainsi, la colonisation du Niger continue à distance à travers l’entreprise économique néo-coloniale qui permet à la France l’exploitation des ressources naturelles de ce pays et de toutes ses anciennes colonies. Cela explique que, comme c’est le cas de Kiev, Niamey n’a jamais réussi à se tirer de l’emprise de son ancien détenteur et que le désengagement des Français de cette possession n’est qu’une formalité diplomatique virtuelle.

Le Niger a vécu une série de coups d’Etat qui ont toujours fait obstacle à son évolution, dans tous les domaines. Le pays compte parmi les nations les plus pauvres au monde, après une suite de crises multiples qui ont freiné toutes formes de développement: famine, désertification, absence d’infrastructures de base ou insécurité à cause de la présence considérable des groupes terroristes dans le Sahel. Le soutien continuel fourni par la France pour soutenir le Niger à couvrir les besoins élémentaires de sa population constitue un ensemble d’actions artificieuses, insuffisantes pour combler les nécessités d’un Etat ordinaire. Au fait, la majeure partie des Français, civils et militaires, stationnés sur le sol nigérien sont des missionnaires chargés d’extraire les minerais du sous-sol et de la protection des réserves naturelles incommensurables dont le pays regorge, notamment le précieux uranium essentiel pour le fonctionnement des centrales énergétiques françaises.

Les grandes richesses dont dispose le Niger ne profitent guère au peuple nigérien qui vit dans l’extrême précarité, pour ne pas dire à l’état primitif. Le capital naturel bénéficie aux intérêts des Français dans le cadre de pactes de coopérations floues et partiales. Seuls les gouverneurs oligarchiques, corrompus et mis à la tête du pays par la France à laquelle ils prêtent la totale allégeance, en détiennent quelques faveurs superficielles en échange de l’exploitation des biens qui reviennent initialement aux Nigériens. Cette situation déloyale est pareille dans tous les pays africains dits « francophones ». Certains d’entre eux ont déjà exprimé leur raz le bol de cette forme de colonisation indirecte. Conséquemment, les Français ont été finalement chassés du Mali et du Burkina-faso. Cette action libératrice a fait boule de neige chez le voisin nigérien lorsque qu’un groupe de militaires de la Garde présidentielle s’est mutiné en évinçant le président de son poste et en expulsant les missionnaires français de leur territoire. L’ensemble de la population nigérienne a applaudi cette résolution politique qui a beaucoup tardé à venir. La France qui a successivement perdu des ressources minières importantes et un pied à terre dans une partie de l’Afrique risque d’encourir des retombées fatales pour son économie et une dégradation néfaste de sa position diplomatique dans le monde. Les autorités de Paris ont vite réagi à ce bouleversement inattendu en exprimant leur indignation après le coup d’Etat au Niger et l’écartement de son président élu, selon eux, de manière démocratique. D’autres opinions décrivent ce putsch comme une mutinerie illégitime à laquelle il faut mettre un terme. Des soldats sans expérience et sans formation en politique ne peuvent pas gérer un pays coincé dans une crise multidimensionnelle comme le Niger. Le pays a besoin de compétences technocrates et intellectuelles afin de sauver l’intégrité de l’Etat. Un système de gouvernance militaire conduit à la tête du pays par le moyen de la force ne fera qu’entraîner la nation vers une perdition envisageable, selon d’autres observateurs. Mais, le peuple nigérien regarde l’événement autrement. Pour lui, que le système qui régit leurs affaires soit militaire, démocratique ou républicain, le plus important, d’abord, est de découdre définitivement avec l’hégémonie de la France et les gouverneurs nigériens qui lui sont fidèles.

La France, soutenue par ses alliers occidentaux, a même menacé de l’usage des armes contre les militaires putschistes nigériens afin de rétablir le président déchu, dans ses fonctions et de reconstituer l’ordre dans son cours naturel. De son côté, la Cédéao – Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest -, un organisme créée en 1975 qui regroupe 15 pays africains – dont le Mali, le Burkina-faso et le Niger ont été récemment suspendus en raison de leur rébellion – s’est aussi indignée par ce coup de force contre une autorité légale. La Cédéao a pris le parti de la France après une réunion extraordinaire avec le restant des membres de sa Communauté, lesquels ont lancé un ultimatum aux généraux « insurgés » pour qu’ils retournent à la raison. Sans quoi, une potentielle offensive militaire sera engagée afin de réhabiliter le président nigérien arbitrairement destitué de son contrat constitutionnel. Les forces armées de la coalition des membres de la Cédéao se disent prêtes à intervenir au Niger, elles n’attendent que l’autorisation des gouverneurs de cette confédération pour passer à l’action.

Toutefois, ni les grondements autoritaires de la France et de ses partenaires, ni le discours menaçant de la Cédéao n’ont réussi à influencer les nouveaux dirigeants nigériens, des militaires qui ont déjà constitué un gouvernement provisoire, en attendant la préparation de l’élection d’un nouveau président dans un délai qui ne dépasse pas trois ans. Les insurgés ne sont pas en défaut puisque, d’une part, leur action a reçu l’approbation globale du peuple nigérien. Des milliers de jeunes se mobilisent en solidarité avec les nouveaux chefs en se portant volontaires à défendre leur pays contre une éventuelle intervention quelle que soit son origine.

D’autre part, ce changement de politique au Niger est complimenté par nombreux pays du monde, à leur tête la Russie, la Chine et l’Algérie qui ont promis leur assistance matérielle aux Nigériens et de répondre par la force si jamais le Niger est attaqué, comme la France et la Cédéao l’ont ouvertement déclaré par le biais de leurs officiels.

Pour les Français, considérés comme les grands perdants après leur écartement brusque de leur dernier bastion en Afrique, il n’y a pas mieux que la Cédéao comme un fer de lance idéal pour générer l’affrontement entre Africains. D’ailleurs, ils ont une longue expérience dans la manipulation des masses tribales et dans la création des conflits entre les parties opposées dans ce continent, juste pour semer les troubles et pérenniser leur mainmise sur les richesses de leurs anciennes colonies.

En attendant des suites recevables qui puissent arranger tous les acteurs des dépressions qui font rage en Ukraine et au Niger, l’opinion internationale espère aboutir à un dénouement pacifique et éviter, par la même, un probable désastre aux armes à destruction massive, un embrasement général ne profitera à personne finalement. Cependant, le dialogue établi pour recourir à la paix semble muet en face des bourdonnements des bombardements à Kiev et des sommations du spectre de la guerre à Niamey. En Europe comme en Afrique, la guerre se confirme de plus en plus comme une fin inévitable, son ampleur et ses conséquences demeurent un inconnu frustrant jusque-là. Les deux puissances rivales, capitalistes et socialistes, se retrouvent confrontés dans une guerre qui s’annonce longue et fratricide dans deux arènes différentes, avec dans chacune d’elles un climat politique et environnemental distinct et des enjeux économiques et stratégiques disparates.

Dans le sillage des réflexions et des analyses qui décortiquent la qualité des affronts de Kiev et de Niamey, certains politologues partisans de la théorie du complot pensent que la similitude qui marque ces deux querelles n’est pas un fait du hasard. Il serait naïf de croire que ces deux collisions soient une coïncidence accidentelle, eu égard de leur grandeur catastrophique, de leur simultanéité temporelle, des mêmes acteurs qui s’y affrontent, des enjeux semblables qui les animent, de la possibilité de l’usage de l’arme nucléaire ici et là et des prévisions identiques fâcheuses qui peuvent en découler. Ces observateurs soupçonnent qu’il s’agit d’une manigance politique à grande échelle, liée probablement à la course au commandement du nouvel ordre mondial, après l’effritement perceptible de la dominance occidentale sur le monde et le retour en force des Russes, des Chinois et d’autres nations qui émergent doucement de l’inertie, tel que l’Inde, l’Iran ou les deux Corées.

Si vraiment il y a complot et que ces deux guerres font partie de l’exécution intentionnelle d’un programme réfléchi et mis en œuvre parallèlement dans deux régions sensibles, quelles en sont donc ses perspectives ? Qui en sont les vrais commanditaires ? A qui de telles troubles peuvent-ils réellement profiter ? S’agit-il d’une tentative du mouvement du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) pour concurrencer le groupe du G7 (France, EU, Royaume-Uni, Allemagne, Japon, Italie et Canada), lequel constitue les pays les plus industrialisés qui dirigent les affaires du monde. Pourquoi l’application de ce plan agressif survient-elle en ce moment précis, sachant le climat des relations internationales déjà tendu et les innombrables complications tortueuses qui embarrassent tous les pays actuellement ? Enormément d’autres interrogations surgissent quant à ces opérations magouilleuses qui impliquent tous les Etats de la planète.

L’emportement déraisonnable de certains dirigeants forts par la possession des technologies de pointe, peut-il aller jusqu’à l’utilisation de l’arme nucléaire dans ces points fiévreux ou ailleurs ? Aucune raison n’est valable pour tolérer un tel excès de violence qui met en péril l’existence même de l’humanité. Si la véracité de cette circonstance s’avère être un aboutissement réel, il sera difficile d’imaginer la qualité de vie de l’espèce humaine après un aussi grand désastre, du moins dans les régions ciblées par les frappes. Le degré des dommages dépendra du nombre des explosions, de leur amplitude et du lieu de leur déflagration. On peut, toutefois, deviner que les répercussions de l’éclat d’un obus atomique seront dramatiques, pour les êtres vivants et calamiteuses pour l’environnement, dans lequel ils évoluent.

D’autres avis qui croient aux spéculations du complot estiment qu’il est bien question d’une conspiration secrète qui vise l’acquisition du pouvoir du nouvel ordre politique et économique, et par là le contrôle des richesses naturelles de la terre entière. Qu’importe pour les Occidentaux si Kiev est gérée par des Ukrainiens ou remise sous l’autorité des Russes ? Et qu’importe pour la Russie si le Niger demeure une colonie française ou s’il se détache de l’emprise de son ancien colonisateur ? Pour les uns comme pour les autres, l’essentiel c’est la garantie des intérêts de leurs nations et la concrétisation des objectifs ciblés par cette entreprise guerrière. Bombarder Kiev à l’arme nucléaire ou n’importe quel autre endroit en Occident, est un risque qui peut gravement nuire à la civilisation moderne, étant donné que cette partie du globe est le centre névralgique de l’affairisme universel.Une dégaine aussi dangereuse en Europe peut facilement paralyser les circuits des échanges commerciaux, embrouiller le transport aérien et maritime, déstructurer les réseaux de communication et, donc, altérer aux intérêts intimes des parrains mêmes de cette offensive aventureuse. Les Américains, les Européens et les Russes sont assez conscients pour éviter une bagarre nucléaire devant leurs portes. Ce glissement risque de les briser et les affaiblir devant les Chinois, les Indiens, les Turcs ou les Iraniens qui tiendront sûrement le meilleur profit de leur chute pour se rehausser plus haut dans la hiérarchie des régisseurs du monde.

Cela fait des mois que la guerre est en vigueur en Ukraine, mais aucun projectile nucléaire n’a été tiré malgré les insinuations répétées de faire recours à cette arme diabolique. Serait-il envisageable d’en faire usage à Niamey ? Le Niger, sera-t-il le terrain d’une Troisième Guerre mondiale ? Pourquoi pas. Déclencher une guerre atomique entre les puissances mondiales en Afrique, au Sahel plus précisément, serait une supposition plausible en raison de son éloignement de l’épicentre de la civilisation contemporaine. Déplacer le champ de bataille entre les deux éternels antagonistes de Kiev à Niamey serait une manœuvre judicieuse. Le terrain nigérien est plus convenable car les dégâts y seront sans doute moins sévères qu’ailleurs, en regard des larges espaces désertiques vides et pauvres de cultures agricoles, de la densité démographique infime ou de la privation d’infrastructures industrielles dans ce pays qui stagne dans un état d’arriération sauvage. Pour les Occidentaux, porter la guerre ailleurs est aussi une stratégie pour se protéger d’éventuelles retombées imprévisibles. Perdre le Niger, ou toute l’Afrique, n’est pas une grosse fatalité pour eux, puisque ce continent est considéré comme pauvre et absent de la marche de la civilisation moderne. Sa population improductive dépend de l’effort industriel européen qui l’assiste dans ses moindres besoins fondamentaux. Sa seule faveur sont ses richesses souterraines qui ne servent qu’aux usines étrangères, du moment où les Africains ne détiennent pas les technologies nécessaires pour transformer ce trésor de matières premières en produits usuels. Les belligérants capitalistes de l’Ouest et leurs ennemis socialistes de l’Est peuvent très bien opté pour le Niger comme un terrain d’affrontement neutre. Le gagnant de la bataille de Niamey aura certainement l’appropriation de la ville de Kiev.

En plus, une guerre à l’arme atomique au Niger permet à ses utilisateurs de tester leurs innovations en cette matière dans un décor réel, les études qui se pencheront sur les effets de ce coup auront des conclusions authentiques de l’impact de ces bombes sur une véritable société humaine. Les Européens tireront d’autres avantages de cette escalade surréaliste. Ils savent que le règlement du conflit prendra beaucoup de temps, ils auront donc d’autres décennies en vue pour exploiter le sous-sol de cette zone en guerre. Il y aura assurément l’éradication d’une partie de la population africaine, tel que l’exigent les conditions requises pour le placement du nouvel ordre économique mondial. Au Niger, la guerre sera une barrière pour le flux impressionnant de migrants qui traversent ce pays pour se rendre en Europe, sachant que le nombre des candidats à l’émigration devient de plus en plus encombrant et insupportable par la société hospitalière occidentale. Il faut aussi noter que les affrontements massifs au Sahel auront pour objectif l’élimination des groupes djihadistes armés qui occupent la partie nord, et les formations extrémistes nigérianes de Boko haram qui sévissent dans le côté sud. Dans l’attente de l’évolution des événements, toutes les suppositions demeurent des alternatives probables. Pour les Nigériens, le fait de s’acquitter de la suprématie des Français constitue un grand pas vers un meilleur avenir. Ils se regroupent en masses autour de leur nouveau gouvernement, prêts à défendre leurs pays quelle que soit la nature de l’ennemi. Ils ne se soucient nullement de la guerre qui tient lieu en Europe, ils ignorent totalement que le présage de l’offensive déclarée contre leur pays pourrait être le revers de la même bataille qui se produit à Kiev.

*Ecrivain

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