Maroc Confidentiel

Le colonialisme reste un mauvais élève

Etiquettes : France, Afrique, colonialisme, Françafrique, impérialisme, spoliation, pillage, corruption,

« Le colonialisme est un mauvais élève », disait le général Giap à propos de cette France coloniale qui excelle dans le déni et l’entêtement dans la bêtise.

«L’impérialisme est un mauvais élève» est une célèbre citation du général Giap, lors de sa visite en Algérie dans les années 1970. Le héros de la bataille de Diên Biên Phu voulait dire que l’impérialisme refaisait les mêmes erreurs et n’apprend pas les leçons nécessaires, après ses échecs. Un dessinateur de presse algérien avait, alors, fait la caricature d’un Oncle Sam «bonnet d’âne» dont la punition est d’écrire cent fois : «Je dois bien apprendre ma leçon d’histoire».

Pour Hegel, «la raison gouverne le monde et par conséquent gouverne et a gouverné l’histoire universelle». Pour le philosophe allemand, toujours, «l’histoire universelle est le progrès dans la conscience de la liberté». Mais «l’expérience et l’histoire nous enseignent que peuples et gouvernements n’ont jamais rien appris de l’histoire».

Le président français Emmanuel Macron vient de prouver la véracité de cette expressionsur le colonialisme. Avec son soutien au régime de Mohamed Bazoum, la France n’a pas assimilé la leçon: Les africains veulent profiter des leurs ressources et leurs richesses et la France et l’Occident ne sont plus les bienvenus dans un continent meurtri par les insaciables prédateurs blancs. Pour cela, ils veulent mettre fin aux régimes de la Françafrique.

Depuis des décennies, l’influence de la France dans ses anciennes colonies africaines est mise à rude épreuve. Les protestations contre le franc CFA, surnommé « la dernière monnaie coloniale », se sont intensifiées ces dernières années. Entre autres griefs, cet accord monétaire prive quatorze pays africains de leur souveraineté en matière de politique monétaire et les oblige à déposer la moitié de leurs réserves auprès du Trésor français. Si bien qu’il est devenu désormais assez courant de réclamer la fin du franc CFA. Les commentateurs soulignent souvent avec raison le double problème du manque de souveraineté en matière de politique monétaire et d’un historique d’intrigues politiques — coups d’État, corruption, soutien aux autocrates — pour maintenir la zone monétaire et l’état de dépendance de ses membres.

Les rappels réguliers qui sont faits du passif français de pillage colonial dans la région, comme des affaires judiciaires de corruption et de pots-de-vin impliquant des entreprises françaises — affaires qui circulent souvent auprès de la population via des mèmes sur WhatsApp — ont renforcé les perceptions négatives de la France. Les commentaires dégradants de certains dirigeants français sur les Africains n’ont pas aidé. Plus Paris intervient directement dans les affaires économiques, politiques et sécuritaires de ses anciennes colonies, plus les populations de ces pays se souviennent du bilan postcolonial déstabilisant (et pro-autocratique) de la France en Afrique. C’est un fait : Paris n’est plus la grande puissance incontestée dans les relations étrangères des pays africains francophones. Au cours des deux dernières décennies, la Chine a supplanté la France comme premier partenaire commercial de ces pays et Pékin est désormais un partenaire commercial plus important pour les États africains que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France réunis. Plus récemment, des pays comme la République centrafricaine (RCA), le Burkina Faso, la Guinée et le Mali ont tissé des liens plus étroits avec la Russie en matière de sécurité. Le commerce régional avec la Russie reste stable sur la même période.

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