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L’Algérie a qualifié, d’inadmissibles les poursuites lancées récemment par la justice suisse contre l’ancien ministre de la défense le général-major à la retraite, Khaled Nezzad déplorant, au demeurant, une posture “révisionniste”, de la part justice suisse.
C’est ce qu’a indiqué, ce jeudi 31 août, le ministère des affaires étrangères dans un communiqué faisant suite à un entretien téléphonique entre le ministre des affaires étrangères Ahmed Attaf et son homologue suisse, Ignazio Cassis.
Réagissant aux propos de son homologue suisse motivant la position du gouvernement helvétique à l’égard des poursuites judiciaires lancées contre Nezzar par le ministère public suisse auprès du tribunal pénal fédéral avec acte d’accusation, Attaf à mis en exergue trois principes cardinaux à savoir, “que l’indépendance de la justice ne justifie pas l’irresponsabilité et qu’un système judiciaire quel qu’il soit s’arroge le droit absolu pour juger des politiques d’un Etat souverain et indépendant”.
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La seconde, indique le texte , “que depuis le début de cette affaire, l’Algérie a eu la conviction, et que cette conviction n’a fait que se raffermir avec le temps, que la justice suisse a offert avec beaucoup de légèreté une tribune aux terroristes, à leurs alliés et à leurs soutiens pour tenter de discréditer le combat honorable de notre pays contre le terrorisme, de jeter l’opprobre sur ceux qui lui ont fait face et de souiller la mémoire de ceux qui sont tombés en lui résistant”.
Il a en outre relevé que “la justice suisse procède à une lecture révisionniste de l’histoire de notre pays durant les années 90. Elle procède par des accusations outrancières et infondées, par des comparaisons hasardeuses et inappropriées et par des falsifications si flagrantes qu’elles se discréditent elles-mêmes”.
Sur le fond, M. Attaf a fait observer, que la communauté internationale dans son ensemble reconnaît le combat héroïque et solitaire mené par l’Algérie contre le terrorisme durant les années 90, et que le rôle de notre pays et son expérience en la matière étaient largement appuyés et sollicités aux niveaux régional et international.
Il a rappelé que l’Algérie est “le pays-champion au niveau de l’Union africaine (UA) pour la prévention et la lutte contre le terrorisme, que notre pays s’apprête, dans le cadre de sa mandature au Conseil de Sécurité, à assumer la présidence de deux Comités subsidiaires du Conseil sur la thématique du terrorisme, et que l’Algérie co-présidera prochainement avec les Etats-Unis d’Amérique une Conférence sur la lutte contre le terrorisme en Afrique”.
“Il semble que la planète entière reconnaît que l’Algérie luttait contre le terrorisme, à l’exception de la justice helvétique”, a-t-il indiqué.
Sur la base de ces données, M. Attaf a déploré “cette lecture révisionniste, par la justice suisse, de la bravoure du combat solitaire que l’Algérie a mené contre le terrorisme”.
Il a relevé “le caractère singulier de la situation actuelle, dans la mesure où il est permis à une organisation d’anciens terroristes et à leurs alliés d’utiliser la justice suisse pour faire le procès de l’Etat algérien”.
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Mardi, la justice suisse a annoncé mardi la mise en accusation de Khaled Nezzar “pour crimes contre l’humanité, soupçonné d’avoir approuvé et coordonné des tortures durant la guerre civile dans les années 1990”.
Dans un communiqué, le Ministère public de la Confédération (MPC, procureur général) fait valoir que Khaled Nezzar « en tant que personne influente en Algérie en sa qualité de ministre de la Défense et membre du Haut comité d’État a placé des personnes de confiance à des positions clés et créé sciemment et délibérément des structures visant à exterminer l’opposition islamiste ».
M. Attaf a souligné “que l’Algérie trouve inadmissible que la justice suisse s’arroge le droit de porter un jugement sur les choix politiques d’un Etat souverain et indépendant en matière de sécurité nationale”.
En conclusion, M. Attaf, tout en soulignant que la gratitude de l’Algérie à l’égard de la Suisse demeure intacte s’agissant du rôle qu’elle a joué dans le recouvrement par notre pays de son indépendance, a estimé que “cette affaire a atteint les limites de l’inadmissible et de l’intolérable et que le gouvernement algérien est déterminé à en tirer toutes les conséquences, y compris celles qui sont loin d’être souhaitables pour l’avenir des relations algéro-suisses”.
Il a émis le vœu que “tout soit entrepris pour éviter que cette affaire n’entraine les relations entre l’Algérie et la Suisse sur la voie de l’indésirable et de l’irréparable”, conclut le communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.
Khaled Nezzar a été chef d’État-major de l’Armée nationale populaire de 1988 à 1990 puis ministre de la Défense nationale entre 1990 et 1993.
Il a été l’un des membres fondateurs du haut comité d’Etat (HCE) qui présida aux destinées de l’Algérie après l’annulation des élections législatives de décembre 1991 et la démission du président Chadli Bendjedid le 11 janvier 1992.
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Une charte pour la paix et la réconciliation nationale a été votée par les algériens le 29 septembre 2005 mettant fin à une tragédie nationale de lutte contre le terrorisme qui a fait plus de 250 000 morts.
Cette charte prévoyait notamment l’extinction des poursuites judiciaires contre les agents de l’Etat et les terroristes ayant déposé les armes.
Elle interdisait toute poursuite judiciaire contre les acteurs impliqués de part et d’autre dans la crise qui a secoué le pays de 1992 à 2002.
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