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PAR DJILALI B.
L’initiative algérienne pour résoudre politiquement et pacifiquement la crise du Niger commence à prendre forme avec les contacts que la diplomatie mène auprès des partenaires et des puissances à même de contribuer à sa mise en œuvre. Cela d’autant qu’elle reste ouverte pour enrichissement, avait précisé le chef de la diplomatie algérienne Ahmed Attaf, qui l’avait déclinée la semaine dernière dans une conférence de presse.
C’est dans cet esprit que Attaf s’est entretenu hier avec son homologue britannique, le ministre d’Etat aux affaires étrangères, Lord Tariq Ahmad, avec lequel il a discuté de la coopération et de la coordination entre les deux pays, selon un communiqué des affaires étrangères rendu public hier.
Les deux responsables ont évoqué lors de cette conversation téléphonique l’adhésion de l’Algérie au conseil de sécurité de l’ONU en tant que membre non permanent ainsi que les préparatifs de l’important rendez-vous de la session du dialogue stratégique Algérie – Royaume-Uni qui se déroulera le mois de novembre prochain à Londres.
Il va sans dire que les discussions ont débordé sur l’actualité africaine avec la crise du Niger et plus globalement la situation dans les pays du Sahel qui intéresse et concerne l’Algérie à plus d’un titre, étant dans le voisinage immédiat et directement impactée par les développements que connaît cette région instable.
Ainsi, les deux hommes ont parlé de l’initiative algérienne pour le règlement de la crise nigérienne. Ils ont dans ce sillage abordé la question de la paix au Mali et « les défis auxquels est confrontée la mise en œuvre de l’accord d’Alger ».
En effet, la mise en œuvre de l’accord bute sur des obstacles et des entraves qui l’empêchent de se matérialiser sur le terrain, malgré la volonté et les efforts du comité de suivi piloté par l’Algérie sous l’égide de l’ONU.
Par ailleurs, dans le même sens de cette campagne diplomatique pour la promotion de l’initiative algérienne pour le Niger, l’ambassadeur d’Algérie à Rome a appelé, selon l’agence Nova, l’Italie à contribuer au succès de l’initiative pour le Niger. Le choix de l’Italie n’est pas fortuit, dans la mesure où le pays figure parmi les principaux partenaires de l’Algérie et a été l’un des rares pays à avoir soutenu l’Algérie dans son combat contre les groupes terroristes dans les années 1990.
Quid de la coopération économique qui a atteint un niveau au diapason des espérances des deux pays. L’Italie, qui partage également l’approche algérienne sur la question libyenne, ne saurait sans doute adopter une démarche à risque dont cette menace de la Cédéao d’intervenir militairement au Niger pour rétablir le président déchu dans ses fonctions. Ou encore l’entêtement de la France à maintenir sa présence militaire au Niger contre le gré des nouvelles autorités et de la population.
L’initiative de l’Algérie tend à briser ce bras de fer entre Paris et Niamey et aboutir à une issue politique. L’Algérie entend rallier le plus possible de pays à son initiative, qui demeure ouverte aux propositions, pour pouvoir la mettre en œuvre et éviter un conflit armé.
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Une partie des pays de la Cédéao semble plancher pour une solution politique, alors que le Nigeria, président de la communauté, propose une période de transition de neuf mois à la place des six mois proposés par l’Algérie.
Sur le terrain, les choses évoluent dans le bon sens, à en croire les sources médiatiques, notamment le retour à la raison de la Cédéao et la prise de langue entre Paris et Niamey au sujet de la présence militaire française au Niger.
En effet, le Nigeria a annoncé l’allégement des sanctions économiques que la Cédéao a infligées au Niger, surtout celles liées aux restrictions sur les produits alimentaires, les produits de première nécessité et les médicaments.
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Par ailleurs, des responsables militaires français et ceux de la junte nigérienne ont entamé des discussions autour du mouvement des moyens des garnisons françaises au Niger. Bien entendu, les maîtres de Niamey maintiennent le départ de toutes les forces françaises présentes sur leur territoire, en précisant que ni la base près de Niamey ni l’ambassade n’ont été touchées lors des manifestations populaires, dénoncent des accords militaires franchement favorables uniquement à la France. De bon augure pour la perspective de sortie de crise sans implication militaire.
L’Algérie Aujourd’hui, 06/09/2023
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