Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, cessez-le-feu, El Guerguerat, ONU, Staffan de Mistura, États-Unis,
La guerre déclenchée entre le Maroc et le Front Polisario après que les forces marocaines ont violé le cessez-le-feu en attaquant des civils sahraouis dans la brèche d’El Guerguerat, fêtera ses trois ans en novembre prochain dans un contexte de tension accrue dans toute la région. Les affrontements armés menacent de s’étendre à toute la région en raison de l’absence de négociations entre les belligérants.
Les affrontements ont éclaté dans la matinée du 13 novembre 2020, lorsque l’armée d’occupation marocaine a ouvert des brèches dans le mur militaire qui divise le Sahara occidental et a quitté ses positions à l’est du mur pour attaquer les civils sahraouis qui s’y trouvaient depuis un mois manifestant pacifiquement dans la brèche illégale d’El Guerguerat. En réponse à cet acte, l’Armée de libération sahraouie est rapidement intervenue pour défendre les civils et a répondu par des tirs d’artillerie. Un jour plus tard, le Front POLISARIO déclarait la fin de la trêve 30 ans plus tard.
Selon le site Noticias del Sahara, qui cite des sources diplomatiques, le Maroc, à travers les États-Unis, a demandé un nouveau cessez-le-feu afin de se retirer d’El Guerguerat et d’abandonner ses positions occupées après le 13 novembre 2020. Cette proposition a toutefois été rejetée par le Front POLISARIO.
Compte tenu du manque de garanties internationales, le Front POLISARIO a évité de signer le nouvel accord de cessez-le-feu et a l’a qualifié de suspect et de peu crédible, ajoute la même source.
L’aggravation du conflit est due à la construction d’infrastructures et au passage non autorisé dans la zone d’extrusion du plan de règlement, dans la région frontalière d’El Guerguerat, un espace où elle est dénoncée comme zone de transport de ressources pillées et de trafic de marchandises illégales. Face à l’inaction de la communauté internationale, les civils sahraouis se sont mobilisés cette année-là pour bloquer le passage. Ainsi, le Front Polisario a considéré l’attaque contre ces civils par les forces marocaines comme une violation du cessez-le-feu puisqu’elle viole l’accord militaire numéro 1 signé entre les parties en 1991.
Citant toujours des sources diplomatiques, le média sahraoui rapporte qu’après le rejet sahraoui, l’administration Biden a insisté pour exercer des pressions à tous les niveaux pour convaincre le Front POLISARIO de reconsidérer sa position et d’accepter la proposition afin de relancer le processus politique sous les auspices de l’ONU. Aujourd’hui, il est confirmé que les pressions américaines n’ont jusqu’à présent pas porté leurs fruits.
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