Reçu lundi à la présidence de la République, le nouveau patron de la FAF a obtenu le feu vert pour «attaquer» tous les chantiers qui bloquent le développement du football national.
Ce n’est guère une surprise. C’est même une «revendication» de la part des acteurs du football en Algérie.
L’Algérie ne postulera pas pour l’organisation des deux prochaines éditions de la phase finale des Coupes d’Afrique des Nations en 2025 et en 2027.
Le nouveau président de la FAF a confirmé l’information relayée depuis quelques jours par de nombreux sites et pages spécialisées, hier matin au sortir de la cérémonie de passation de pouvoirs avec son prédécesseur Djahid Zefizef : «Je vous annonce que l’Algérie se retire officiellement de l’organisation des CAN-2025 et de celle de 2027», dira Walid Sadi au micro de la télévision publique sans s’étaler sur les raisons de cette décision applaudie par de nombreux observateurs avisés et de larges pans de l’opinion sportive nationale.
Il est clair, en effet, que le retrait est une manière de dénoncer la manière d’opérer des membres du Comex de la Confédération africaine qui avaient déjà choisi les «élus» depuis belle lurette.
Exactement, pour ce qui est de la CAN-2025 en juillet 2022 quand la réunion du Comité exécutif avait décidé de… lancer le processus de candidature à l’organisation de la 35e édition.
A l’époque, le président sud-africain de la CAF Patrice Motsepe avait été «instruit» par les vrais tenants du pouvoir dans le football africain que «le Maroc sera le pays qui va abriter la CAN-2025 si l’Algérie venait à présenter sa candidature».
Les Marocains, en particulier leur membre influent incrusté à la CAF et à la Fifa, Fouzi Lekdjaâ, avaient tenté de s’attribuer les tournois de 2021 (Cameroun) et de 2023 (Côte d’Ivoire) en misant sur une diplomatie sportive peu orthodoxe.
A savoir jeter l’anathème sur l’Algérie qu’ils accuseront de vouloir s’approprier les deux éditions en question (2021 et 2023, ndlr).
Malgré ses «nets indices», l’Algérie a cru en la parole de Motsepe et de son SG, le Congolais Véron Mosengo-Omba, qui assuraient que le «vote sera libre et juste».
Les inspections dépêchées en Algérie pour constater la qualité des infrastructures et l’organisation exemplaire du CHAN et de la CAN-U17 n’avaient pas réussi à «dompter» cette hégémonie de Lekdjaâ qui, à chaque fois, se lançait dans des actions pour discréditer l’Algérie en refusant d’envoyer ses U23 pour le Championnat d’Afrique des locaux puis en laissant ses U17 partir à Constantine à la veille de la compétition, ceci alors que les règlements de cette dernière exigent la présence des équipes participantes cinq jours avant le début du tournoi. Bien sûr, lorsqu’il s’est agi de sanctionner le forfait du Maroc au CHAN, le Sud-Africain Raymond Heck et ses pairs du jury disciplinaire se sont montrés indulgents osant même insinuer que le Maroc a fait le pas et que l’Algérie a appliqué ses lois, renvoyant l’accusé et la victime dos-à-dos alors que les règles stipulent que la sanction est la privation de l’équipe absente lors des deux prochaines éditions de la compétition en sus d’amendes lourdes. Pis, en juin, Fouzi Lekdjaâ fera une déclaration pleine d’assurance devant le Parlement marocain où il affirmait que le Maroc a déjà acquis les droits d’abriter la CAN-2025, évènement pour lequel il avait besoin d’un feu vert pour la levée de nouveaux fonds de la part des parlementaires. Là aussi, la CAF n’a pas bronché, laissant les spéculations faire leur chemin et leurs effets.
Le comble dans ce folklore que la CAF s’ingénie à présenter comme une forme de démocratie, c’est que le processus pour l’attribution de la CAN-2025 a été retardé à plusieurs reprises afin de faire plaisir à Lekdjaâ et au Makhzen. D’abord annoncée pour janvier 2023, en marge du CHAN, l’attribution des droits d’organisation a été renvoyée aux calendes grecques sous divers prétextes avant que la CAF ne s’aperçoive que le dossier algérien est fragilisé par la situation de blocage au niveau de la fédération algérienne qui, en deux ans et demi, a connu trois présidents.
Ce matin, lors de l’annonce des lauréats proclamés, la CAF aura «bonne conscience» d’avoir choisi sur ordonnance. L’Algérie va, quant à elle, s’occuper de ses brebis galeuses en attendant des jours meilleurs.
M. B.
Le communiqué officiel de la FAF
«La Fédération algérienne de football (FAF) a officiellement transmis à la Confédération africaine de football (CAF) un courrier par lequel elle l’informe de sa décision de retrait de la candidature de l’Algérie pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations Total Energies (CAN), des éditions 2025 et 2027.
Dans cette correspondance, l’instance fédérale a expliqué que ce retrait est motivé par la nouvelle approche de la FAF relative à la stratégie de développement du football en Algérie.
La FAF concentrera désormais ses efforts dans la réorganisation et la redynamisation du football en Algérie, de même qu’elle réitère son engagement indéfectible au profit du développement du football africain.
à cette occasion, la FAF adresse ses vifs remerciements à la grande famille du football africain pour la compréhension de sa décision qui ne signifie nullement un désengagement de l’Algérie par rapport au sport-roi dans le continent».
La CAF «a pris note»
La Confédération africaine de football a reçu le courrier de la FAF lui annonçant sa décision de ne plus postuler à l’organisation des deux prochaines éditions de la CAN en 2025 et 2027. Contacté par nos confrères de Botola.dz et Footafrique.com, une source de l’instance africaine de football a confirmé. «La CAF a bel et bien reçu le courrier du retrait de l’Algérie de l’organisation des CAN 2025 et 2027. Elle en a pris acte». Et d’expliquer ensuite que la Confédération ne s’y opposera pas à ce qu’un pays se retire. «Nous ne pouvons pas empêcher un membre de se retirer et aucune sanction ne peut être prise contre lui», a-t-on expliqué de même source. Il faut dire que, contrairement à l’organisation des compétitions qui obéissent à des règles strictes de respect du calendrier, les déclarations d’intention n’engagent aucune partie à payer des frais de participation ou autres. Si sanctions il y a, c’est lorsqu’un pays s’engage, acquiert le droit d’organiser puis se rétracte. Comme l’a si bien fait le Maroc en 2015 en se retirant en invoquant la crise d’Ebola en Afrique de l’Ouest.
M. B.
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