par El-Houari Dilmi
Plus que Dame Nature et ses colères cataclysmiques, c’est certainement l’homme qui reste la créature la plus dangereuse sur Terre. Les mauvaises nouvelles tombent chaque jour des quatre coins du monde. L’immense cri de détresse poussé par une bonne partie de l’humanité est royalement ignoré par les puissances de l’argent et de la force brutale. L’homme reste l’être vivant qui semble programmé comme un automate pour aller tout droit vers sa propre destruction.
Des voix libres et des consciences vives s’élèvent çà et là pour appeler à un nouvel ordre humain international. C’est le cas du terrible drame soudanais, dont personne ne parle, à commencer par les ONG droit-de-l’hommistes, peu enclines à porter secours à un gnou lorsque le maître du moment est un fauve affamé. Le Soudan se dirige droit vers un génocide. Ces atrocités de masse se passent donc loin des caméras et la communauté internationale. «Plus de 300.000 personnes sont mortes dans le génocide au Darfour il y a 20 ans. Nous ne pouvons pas laisser l’histoire se répéter», tentent d’alerter des voix libres qui restent inaudibles. «Chaque acte de violence passé sous silence est une victoire pour les chefs de guerre, le silence les protège des regards et des mesures internationales», s’émeuvent des militants des droits humains.
L’Afrique, malgré une volonté affirmée de rompre avec un passé douloureux, semble encore loin du chemin pour se débarrasser de ses démons. Continent longtemps laissé à l’abandon ou mis sous le boisseau de ses anciens colonisateurs, l’Afrique est devenue aujourd’hui incontournable dans les nouvelles relations internationales. France-Afrique, Europe-Afrique, Chine-Afrique, Japon-Afrique, Amérique du Sud-Afrique, Etats-Unis – Afrique…, les anciennes comme les nouvelles puissances redirigent leur regard vers une partie du monde, dotée des plus formidables ressources humaines et naturelles. Mais il ne faut pas se leurrer, en politique, il n’est guère question de philanthropie ou d’altruisme, mais de l’art de prendre sa revanche ou perdre pour mieux gagner.
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