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Guerre Israël-Hamas : comment l’AFP utilise le mot terroriste

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Conformément à sa mission de rapporter les faits sans porter de jugement, l’AFP ne qualifie pas des mouvements, groupes ou individus de terroristes sans attribuer directement l’utilisation de ce mot ou sans utiliser des guillemets.

Il s’agit d’une disposition de longue date à l’Agence, conforme aux politiques rédactionnelles des autres agences de presse internationales et de grands médias comme la BBC.

Cette règle s’applique à toutes les couvertures journalistiques de l’Agence concernant les violences à motivation politique qui visent des civils. Les consignes rédactionnelles relatives à la couverture de la guerre entre Israël et le Hamas suivent cette politique rédactionnelle en vigueur depuis longtemps.

Même si le débat sur l’utilisation du mot terroriste a ressurgi avec l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, cette règle rédactionnelle a déjà été au cœur de vives discussions lors de la couverture de nombreux événements meurtriers par le passé.

Parmi ceux-ci les attentats de l’Armée républicaine irlandaise (IRA), les attaques du 11 Septembre 2001 aux Etats-Unis, les meurtres d’Afro-Américains par un suprémaciste blanc en Caroline du Sud en 2015; les attentats de Paris en 2015; les attaques du dimanche de Pâques au Sri Lanka en 2019; et la fusillade dans les mosquées de Christchurch la même année.

L’AFP ne décrit pas les auteurs de tels actes, passés ou présents, comme des “terroristes”. Cela inclut des groupes comme l’ETA, les Tigres de Libération de l’Eelam tamoul, les FARC, l’IRA, Al-Qaeda et les différents groupes qui ont mené des attaques en Europe au siècle dernier, dont les Brigades Rouges, la Bande à Baader et Action Directe.

C’est une règle que nous avons fermement appliquée, même quand nos propres collègues ont été brutalement tués dans de telles circonstances.

En 2014, des talibans armés ont tué le reporter de l’AFP Sardar Ahmad, sa femme et deux de leurs enfants alors qu’ils dînaient dans un hôtel de Kaboul. Le chef photographe de l’Agence en Afghanistan Shah Marai a été tué avec plusieurs autres journalistes dans un attentat-suicide de l’Etat islamique en 2018. Le reporter free-lance James Foley a été enlevé en 2012 alors qu’il travaillait pour l’AFP en Syrie et a été assassiné par l’Etat islamique deux ans plus tard, avec une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

L’AFP a rapporté dans le détail ce qui était arrivé à ces journalistes, mais ces meurtres n’ont pas changé sa politique sur l’utilisation du mot terroriste.

Conformément à ces consignes éditoriales, l’AFP écrit qu’un groupe est qualifié de terroriste par un gouvernement ou une institution. C’est le cas pour le Hamas, qualifié de “terroriste” notamment par les Etats-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni et Israël. C’est un fait que nous mentionnons dans notre production. De la même manière, nous citons des personnalités publiques et d’autres personnes lorsqu’elles utilisent le mot “terroriste” pour décrire le Hamas ou d’autres organisations. Nous utilisons également le mot terrorisme pour parler de poursuites judiciaires engagées pour ce motif.

L’emploi du mot terroriste est extrêmement politisé et sensible. De nombreux gouvernements qualifient d’organisations terroristes les mouvements de résistance ou d’opposition dans leurs pays. De nombreux mouvements ou personnalités issus d’une résistance un temps qualifiée de terroriste ont été reconnus par la communauté internationale et sont devenus des acteurs centraux de la vie politique de leur pays. L’exemple le plus emblématique est sans doute Nelson Mandela.

L’AFP a très largement couvert les événements du 7 octobre et la guerre qui a suivi, en décrivant avec précision des scènes souvent violentes et traumatisantes. Elle continuera de le faire.

Notre devoir est de rapporter les faits, sans crainte et sans esprit partisan, et nous poursuivons cette mission chaque jour en Israël, à Gaza et en Ukraine, et partout où nos journalistes sont déployés dans le monde.

AFP

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