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Agression sioniste contre Gaza: Le profil bas de la Ligue Arabe

Etiquettes : Israël, Ghaza, Gaza, Hamas, Palestine, Bolivie, Chili, Ligue Arabe,

L’agression sioniste contre la population palestinienne de Ghaza se poursuit avec une rare férocité. Les bombardements discontinus provoquent chaque jour des centaines de morts. Cela dure depuis plus de trois semaines. Autant dire que c’est un véritable génocide lequel, curieusement, ne suscite point de réaction internationale à la mesure de cette tuerie de civils sans défense. La communauté dite internationale, l’occident en vérité, se complait dans son soutien à l’état sioniste. Heureusement qu’au milieu de cette indifférence certains pays commencent vraiment à réagir en condamnant l’agression sioniste en prenant, qui plus est, des mesures concrètes pour le signifier clairement. C’est le cas de la Bolivie, du Chili et de la Colombie. Mais Quid des états de la ligue arabe ? à quelques rares exceptions leur réaction reste loin, très loin de ce qu’elle devrait être alors que leurs frères palestinien se font massacrer au grand jour. De molles réactions qui ne valent pas celles des trios pays sud-américains cités plus haut.

La Bolivie a été le premier pays à réagir fermement contre le terrorisme sioniste. Le gouvernement de la Bolivie a annoncé ce mardi avoir décidé de rompre ses relations diplomatiques avec Israël. Il a accusé l’état hébreux de commettre des crimes contre l’humanité dans la bande de Ghaza qui subit les bombardements israéliens depuis plus de trois semaines. Le crime de Jabālīyah , qui a fait des centaines de victimes palestiniennes , a été sans doute la goutte d’eau qui a fait déborder le vase . Hier mercredi c’était au tour de deux autres pays de monter au créneau. La Colombie et le Chili n’ont pas emboités le pas à la Bolivie, mais ils n’en ont pas moins rappelés leurs ambassadeurs respectifs auprès de l’état sioniste . Le Président colombien Gustavo Petro a annoncé, hier, qu’il avait convoqué l’ambassadeur de son pays à Tel-Aviv pour consultations, en signe de protestation contre ce qu’il a décrit comme «le massacre commis par Israël contre les Palestiniens». «Compte tenu des violations inacceptables du droit international humanitaire commises par Israël dans la ande de Gaza, nous avons décidé, en tant que gouvernement chilien, de convoquer l’ambassadeur du Chili en Israël, Jorge Carvajal, à Santiago pour consultations », a déclaré le président chilien Gabriel Boric dans un post sur la plateforme « X » mercredi.

Ces positions courageuses ont été saluées à juste titre par l’ensemble des hommes épris de liberté et de justice. Pendant ce temps du coté de la ligue des états arabes et de certains pays membres de cette organisation, c’est pratiquement motus et bouche cousue. à part quelques gesticulations et déclarations creuses, Il n’y’a rien de significatif à relever. Cela est notamment le cas des pays qui ont normalisé leurs relations diplomatiques avec l’Etat sioniste. Ni l’Egypte , ni la Jordanie , ni le Maroc , ni le Bahrein ou les Emirats arabes Unis , n’ont pris des mesures contre l ‘entité sioniste . Aucun de ces cinq pays , qui ont tous des relations diplomatiques avec Israël, n’ a osé rompre ses relations diplomatiques avec Israël ou même faire le geste symbolique de rappeler leurs ambassadeurs pour consultations comme l’ont fait la Bolivie le Chili et la Colombie. à croire que ces pays , ne se sentant point concernés par la question palestinienne, s’accommodent parfaitement avec cett situation. Leur indifférence au sort des Palestiniens de Ghaza qui subissent les affres de la barbarie et du terrorisme sioniste, qui fait très peu cas des vies des enfants, des femmes et des vieilles personnes qui se font bombardés par les bombes les plus sophistiqués, suscitent autant de l’indignation que des interrogations.

Quand les pays arabes vont-ils agir pour mettre fin aux souffrances terribles de leurs frères palestiniens ? « Cette réaction aura lieu sans doute le 11 novembre prochain et elle sera foudroyante pour Israël » ironise un chroniqueur arabe. Dans dix jours, soit le 11 novembre, aura lieu un sommet des pays de la ligue arabe en Arabie Saoudite. Ce conclave extraordinaire se tiendra suite à l’appel de l’Arabie Saoudite et de l‘autorité palestinienne. Une date qui a fait jaser.

Un cimetière à ciel ouvert

«Le ministère de la Santé a déclaré que 8 850 Palestiniens ont été tués et plus de 24 000 blessés, dont 73 pour cent étaient des enfants, des femmes et des personnes âgées, depuis qu’Israël a lancé sa guerre contre la bande de Ghaza assiégée, le 7 octobre». , le dernier rapport du ministère de la Santé.

Les chiffres, datant d’hier, indiquent également que 130 Palestiniens ont été tués et 2 100 blessés lors des attaques de l’armée israélienne en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est depuis le 7 octobre. Le ministère de la Santé a déclaré que 177 781 unités résidentielles avaient également été détruites au cours de la même période et que plus de 270 attaques contre le secteur de la Santé avaient été enregistrées. La Ministre palestinienne de la Santé, May Alkaila, a déclaré hier que l’Hôpital de l’Amitié turque, le seul hôpital de traitement du cancer dans la bande de Ghaza, avait arrêté toutes ses opérations à la suite des bombardements perpétrés mardi et lundi par les forces d’occupation israéliennes et après une panne totale de carburant. Elle a déclaré que 16 des 35 hôpitaux de la bande de Ghaza avaient cessé de fonctionner à cause des bombardements et du manque de carburant.

La ministre a déclaré que 70 patients atteints de cancer soignés à l’hôpital turc pourraient perdre la vie, expliquant que le nombre de patients atteints de cancer dans la bande de Ghaza est d’environ 2 000 vivant dans des conditions de santé catastrophiques en raison de l’agression israélienne en cours et du déplacement d’un grand nombre de personnes. Alkaila a exprimé sa crainte que «le complexe médical Al-Shifa’a, le plus grand hôpital de la bande de Ghaza, puisse également arrêter ses opérations en moins de 24 heures après une panne de carburant, expliquant que les services d’urgence, de chirurgie, de dialyse rénale, de soins intensifs et d’incubateur sont les seuls services encore fonctionnels et que l’hôpital fonctionne à une capacité dépassant plusieurs fois sa capacité et avec un personnel qui ne couvre pas 30% de ses besoins. On estime que 50 000 personnes déplacées par les attaques israéliennes ont également trouvé refuge dans et autour du complexe médical d’Al-Shifa’a, où ses environs sont régulièrement soumis aux bombardements israéliens», a-t-elle indiqué. Nouveau massacre à Jabaliya et Nuseirat«L’entité sioniste a maintenu hier mardi la bande de Ghaza sous le feu de ses bombardements et tirs de canons, faisant des dizaines de martyrs dans un nouveau massacre dans les deux camps de réfugiés de Jabaliya et Nuseirat.

L’armée d’occupation sioniste a commis un nouveau carnage dans les deux camps de Jabaliya et de Nuseirat, au nord de la bande de Ghaza, faisant des dizaines de nouveaux martyrs et de blessés», selon l’agence palestinienne de presse Wafa. Elle a bombardé avec des avions de guerre un immeuble résidentiel habité par des citoyens, ce qui a entraîné sa destruction et la démolition des maisons environnantes au centre du camp de Jabaliya. La même source a indiqué que «les martyrs et les blessés des deux camps ont été transférés à l’hôpital indonésien et à l’hôpital Al-Shifa.» Environ 20 maisons ont été complètement détruites dans le centre du camp de Jabaliya à la suite des bombardements qui ont visé également deux bâtiments résidentiels dans le camp de Nuseirat, faisant au moins 15 martyrs et plusieurs blessés, dont un grand nombre d’entre eux sont toujours sous les décombres. Tôt mardi, les forces d’occupation ont procédé à l’arrestation de 52 Palestiniens au cours de nouvelles incursions dans plusieurs villes de la Cisjordanie occupée, notamment Beit Lahm, El Khalil, Naplouse, Tulkarem, Salfit et Ramallah.

Le Croissant-Rouge palestinien s’est alarmé de son côté des frappes aux abords d’un de ses hôpitaux au nord de la bande de Ghaza, où des civils se sont réfugiés pour se protéger des bombardements sionistes. « Frappes d’artillerie et aériennes continues dans la zone de Tel al-Hawa à Ghza où se trouve l’hôpital al- Qods », a indiqué l’organisation sur le réseau social X (anciennement Twitter) « Le bâtiment tremble et les civils déplacés ainsi que les équipes au travail sont en proie à la peur et à la panique », a-t-elle ajouté. Les journalistes palestiniens ciblés délibérément «Depuis le 7 octobre dernier, l’occupation sioniste cible délibérément les journalistes palestiniens dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie par le bombardement de leurs sièges et de leurs maisons avec leurs familles, pour occulter les crimes de génocide en cours», a dénoncé Omar Nazzal, membre du secrétariat général du Syndicat des journalistes palestiniens.

L’occupation sioniste cherche à occulter les graves exactions commises contre le peuple palestinien en ciblant les journalistes palestiniens sur place, mais aussi en interdisant l’accès à Ghaza aux journalistes étrangers, a indiqué Omar Nazzal à l’APS depuis Ramallah. L’occupation a tué jusqu’à présent 25 journalistes palestiniens et 11 personnes qui travaillaient dans le secteur de l’info ation, sans parler des familles de trente de nos collègues tuées dans les bombardements directs de leurs maisons dans la bande de Ghaza, a-t-il déploré, ajoutant que les maisons de 35 autres journalistes avaient été détruites par les raids. Les journalistes en Cisjordanie ne sont pas épargnés des exactions de l’entité sioniste, a ajouté le syndicaliste palestinien, précisant que 18 journalistes avaient été arrêtés depuis le 7 octobre et « leurs collègues ont des difficultés à travailler en raison des restrictions dues aux check-points de l’occupation et de la fermeture de l’agence de presse et de la station de radio émettant depuis la ville d’Al-Khalil ».

Concernant les mauvaises conditions de travail des journalistes à Ghaza, M. Nazzal a fait savoir que ces derniers « ont été contraints de quitter leurs bureaux et lieux de travail, ciblés dès les premiers jours par les bombardements », précisant que 50 bureaux et sièges de presse ont été détruits. Il a les conditions de travail « catastrophiques » de ses collègues à Ghaza, citant les longues coupures des réseaux d’internet et d’électricité et l’absence des moindres commodités, y compris l’eau et la nourriture, d’où, a-t-il dit, « le faible contenu médiatique émanant de Ghaza ». « Qui plus est, l’entité sioniste interdit l’accès aux journalistes étrangers pour les empêcher de couvrir l’agression en cours », a-t-il fustigé. « Les fortes pressions et les grandes restrictions imposées aux journalistes ont amené le Syndicat des journalistes palestiniens à envoyer une correspondance au Parlement européen, l’exhortant à intervenir en urgence pour sauver les journalistes et permettre au monde entier de connaître la réalité de ce qui se passe en Palestine », a-t-il fait savoir.

Concernant l’agression sioniste qui se poursuit pour le 26e jour consécutif contre la bande de Ghaza, Omar Nazzal a souligné que « les plans de l’occupation visent clairement à déplacer les Palestiniens de force ». Pour l’intervenant, quand on voit aujourd’hui les milliers de martyrs et de disparus et l’ampleur de la destruction, notamment à Ghaza, il est clair que l’entité sioniste « commet un véritable génocide ». Il a souligné par ailleurs, que le but stratégique de l’occupation sioniste, lors des agressions de 2008 et 2014 contre Ghaza, est toujours le même, l’entité sioniste aspirant « à scinder la bande de Ghaza en trois parties (nord, centre et sud) pour une meilleure emprise militaire et le durcissement du blocus », affirmant que « l’occupation a pleinement conscience de la difficulté d’atteindre ces objectifs face à la résistance héroïque du peuple palestinien ». RSF dépose une plainte auprès de la CPI Reporter dans frontières (RSF) a déposé une plainte auprès du bureau du procureur de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre commis à Ghaza. L’organisation internationale a recensé, depuis le 7 octobre dernier, neuf journalistes tués et deux blessés dans l’exercice de leurs fonctions. Des sources palestiniennes font état de 18 journalistes et assimilés tués sous les bombardements des forces de l’occupation sioniste.

Le peuple palestinien ne quittera pas sa terre

Un document de réflexion portant sur le déplacement de la population de Ghaza a été « fuité » récemment. Ce document proposé par le ministère du renseignement israélien vise à déplacer les 2,3 millions de Palestiniens au désert du Sinaï en Égypte.

Ce document publié par le site « Sicha Mecomit » daté du 13 octobre dernier, révèle que selon l’organe de réflexion du gouvernement de Netanyahou, il s’agit « de changer la réalité civile à Gaza à la lumière des crimes du Hamas qui ont conduit à la guerre de l’épée de fer ». Dans ce sens, le document propose « des villes-tentes dans le nord du Sinaï égyptien et de construire des villes permanentes et un corridor humanitaire non défini ». En plus, une zone de sécurité sera établie dans le territoire israélien qui empêche tout palestinien d’y pénétrer. Les auteurs de ce projet reconnaissent que « ce document risque d’être compliqué en termes de légitimité international » alors que le gouvernement de Netanyahou l’a qualifié de « document conceptuel » qui n’a pas fait, encore, l’objet d’une discussion à large échelle.

Toutefois, le gouvernement israélien écarte l’option de confier le territoire de Ghaza à l’autorité palestinienne, craignant « une victoire du mouvement national palestinien et qui ne garantirait pas la sécurité en Israël ». De là, l’option pour faire partir les Palestiniens dans les rives avoisinantes a été jetée « comme un hameç n » pour voir la réaction des autres pays et de sonder s’ils approuveraient ou pas. Il faut savoir que le territoire de Ghaza a été administré par l’Egypte de 1948 à 1967. Depuis cette date et avec l’occupation de cette enclave et Jérusalem Est, l’exode massif des palestiniens qui se sont réfugiés suite à la guerre de 1948 a décuplé. La plupart des habitants de Gaza n’avaient pas le choix. Ils devaient rester et être occupés ou partir vivre dans des camps de réfugiés en Egypte et en Jordanie. Et c’est ce qui s’est produit où selon les statistiques onusiennes, il s’agit de 800.000 Palestiniens qui ont été déracinés. Les arabes disent non Pour la partie arabe, cette option de faire partir, encore une fois, les Palestiniens hors de leur terre est refusée. Le porteparole de l’autorité palestinienne Nabil Abou Rudeinah a souligné que « le déplacement massif équivaudrait à déclarer une nouvelle guerre » d’autant que le Président de l’Autorité palestinienne a rejeté en bloc cette option.

Pour les plus proches de ce dossier et notamment l’Egypte, son Président a déclaré récemment que son pays « refuse qu’il ait déplacement de palestiniens à ses frontières » et le Sinaï reste un territoire souverain où aucune implantation de population palestinienne n’est envisageable. De son côté, la Jordanie qui abrite le plus grand camp de réfugiés de 1948 a fortement décliné qu’il y ait un déplacement massif à ses frontières. Les autres pays arabes ont résolument refusé de mettre « les territoires palestiniens en morcellement ». Pour le journaliste Amjad Iraki travaillant dans le magazine 972 « les démagogues de l’extrême droite, il s’agit d’une occasion historique pour réaliser leurs voeux : la destruction d’une grande partie de Gaza et l’expulsion de dizaines de milliers de palestiniens vers le Sinaï de l’Egypte ». Même le chef du Département d’Etat américain Antony Blinken a dit que « ce projet est voué à l’échec ». Toutefois, le premier responsable de la diplomatie américaine souhaite « qu’une autorité palestinienne revigorée et efficace ait la gouvernance et la sécurité à Ghaza ». Blinken qui envisage sa deuxième tournée dans la région estime « qu’il ne pouvait y avoi de statu quo avec le Hamas à Ghaza » et d’ajouter : « Nous ne pouvons pas non plus avoir Israël dirigeant ou contrôlant Ghaza ». De là, il serait probable que les américains et leurs alliés en soutien à Israël, cherchent désespérément des arrangements entre pays de la région pour déloger Hamas, sachant d’emblée l’Autorité palestinienne n’a pas de chances pour se réimplanter à Gaza. En attendant, les yeux du monde resten les pressions internationales faire cesser d’abord la guerre et ses horreurs sur la population civile.

Le Midi Libre, 02/11/2023

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