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La ministre de l’Intérieur Faeser fait campagne au Maroc pour le retour des demandeurs d’asile déboutés – apparemment avec succès. Le chancelier Scholz se montre actuellement sceptique quant à la sous-traitance des procédures d’asile dans les pays africains.
Le Maroc serait apparemment prêt à reprendre ses compatriotes allemands contraints de quitter le pays. C’est ce que Frakfurter Allegemeine Zeitung ont appris des cercles officiela. C’est le message exprimé lors des trois conversations que la ministre fédérale de l’Intérieur Nancy Faeser ( SPD ) a eues avec les ministres à Rabat, la capitale, lundi et mardi, a-t-on indiqué. Il y a actuellement plus de 3 000 Marocains en Allemagne qui sont obligés de quitter le pays. Environ les deux tiers d’entre eux sont tolérés. De nombreux criminels font partie des personnes contraintes de quitter le pays.
Il semble que le Maroc souhaite, entre autres, accepter à l’avenir des documents de remplacement délivrés en Allemagne. Le processus devrait commencer le plus rapidement possible, a-t-on déclaré. Toutefois, une partie de la délégation a perçu la position du gouvernement marocain comme moins contraignante. Le représentant spécial du gouvernement fédéral pour les accords migratoires, Joachim Stamp (FDP), n’a pas souhaité commenter le déroulement des négociations à Rabat.
L’année dernière, environ un millier de Marocains ont demandé l’asile en Allemagne. Le taux de reconnaissance est faible. Le chef de l’opposition Friedrich Merz (CDU) avait donc demandé que l’État du Maghreb soit classé comme « pays d’origine sûr ». Les « pays d’origine sûrs » sont des États dans lesquels, de l’avis du gouvernement fédéral, il n’y a généralement aucune crainte de persécution étatique et dans lesquels les personnes sont protégées contre les persécutions non étatiques.
Le chancelier Olaf Scholz (SPD) a quant à lui exprimé des réserves quant à la proposition du Premier ministre de Rhénanie du Nord-Westphalie Hendrik Wüst (CDU) et du chef du groupe parlementaire FDP Christian Dürr dans le « Süddeutsche Zeitung » d’externaliser les procédures d’asile vers des États africains. Lors d’une conférence de presse à Accra, la capitale du Ghana, il a déclaré que « beaucoup de choses » seraient proposées d’un jour à l’autre. Il est important de garder « la tête froide » et d’aborder les mesures déjà décidées.
En outre, il faut d’abord demander aux Etats s’ils sont disposés à coopérer dans ce domaine: «C’est du moins mon conseil poli», a déclaré le chancelier à la fin de son voyage de trois jours en Afrique.
Faeser a exprimé son rejet. La Convention européenne des droits de l’homme stipule que les procédures d’asile doivent être menées sur le sol européen. Les accords migratoires, comme ceux que l’Allemagne négocie avec le Maroc et d’autres pays, sont « plus efficaces ». Celles-ci stipulent que les pays d’origine peuvent reprendre les demandeurs d’asile déboutés et, en échange, envoyer légalement des travailleurs qualifiés en Allemagne.