Etiquettes : Tunisie, Maroc, Festival du Film de Marrakech, Gaza, Palestine, Israël, boycott, BDS,
Des dizaines d’artistes de la région MENA ont boycotté le Festival international du film de Marrakech pour protester contre son silence sur la guerre à Gaza.
Le mouvement tunisien de boycott contre la normalisation avec Israël, partenaire du mouvement international BDS, appelle les artistes et les créateurs à boycotter le Festival international du film de Marrakech (FIFM) au Maroc en raison de son silence sur la guerre israélienne en cours contre Gaza.
Le FIFM a débuté vendredi, avec une soirée discrète et un nombre limité de journalistes internationaux et des équipes françaises et locales habituelles.
Le Maroc vit une période inhabituelle, avec le tremblement de terre dévastateur de septembre et la colère du public face à la guerre aveugle menée par Israël contre Gaza, qui a tué 15 000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, en l’espace de quelques semaines.
Des milliers de personnes à travers l’Afrique du Nord continuent de se rassembler chaque semaine en solidarité avec les Palestiniens.
« Nous appelons les cinéastes tunisiens à rejoindre l’initiative Cinéastes contre le silence, à retirer leurs œuvres et à boycotter les festivals… qui ont ignoré nos appels à prendre position et à appeler à un cessez-le-feu [à Gaza] », lit-on dans un communiqué partagé par BDS Tunisie. le week-end.
A quelques kilomètres des zones touchées par le séisme, le tapis rouge du festival était installé dans une salle annexe du Palais des Congrès, près de l’hôtel Mövenpick de Marrakech, où logent la plupart des cinéastes.
Le festival, qui se déroule jusqu’au 2 décembre, a débuté avec l’actrice américaine Jessica Chastain, présidente du jury cette année, abordant la « situation mondiale bavarde » et fustigeant les lacunes des politiciens.
Chastain n’a pas commenté davantage la situation politique dans la région MENA et a plutôt appelé les gens à « choisir un pinceau ou un instrument » et à faire de l’art.
En marge, les médias locaux ont tenté d’interroger Chastain sur sa position sur la guerre en cours à Gaza, mais un attaché de presse a mis fin à la conversation. « Nous sommes ici uniquement pour discuter d’art et de cinéma », ont-ils déclaré.
L’acteur danois Mads Mikkelsen, qui a reçu cette année l’Étoile d’Or honorifique du FIFM, a répondu « pas aujourd’hui » lorsqu’on lui a demandé de parler de la guerre à Gaza.
D’autres participants ont également été filmés en train d’esquiver les questions sur la guerre à Gaza ou de s’éloigner en silence.
Le média local francophone Le Desk a déclaré qu’il lui avait été interdit de poursuivre ses interviews sur le tapis rouge après que ses journalistes ont interrogé plusieurs participants sur Gaza et « la situation politique au Moyen-Orient ».
L’équipe organisatrice du FIFM aurait demandé aux médias de maintenir la couverture « exclusivement sur l’art et le cinéma » suite à une demande du jury du festival, selon Le Desk .
La direction du festival n’avait pas répondu aux demandes de commentaires de The New Arab au moment de la publication.
Le cinéaste jordanien Mais Drawazeh, l’artiste tunisienne Fatma Cherif et plus de 30 artistes de la région MENA ont signé la pétition « Cinéastes contre le silence » et ont laissé leurs sièges vides au festival pour protester contre la position « apolitique » du festival.
Les signataires se sont également engagés à boycotter le festival du film de la mer Rouge en Arabie Saoudite, qui doit débuter cette semaine, après « qu’il n’a même pas reconnu les atrocités auxquelles le peuple palestinien a été soumis ».
» Voulons-nous vraiment lier nos projets et nos films à des cercles qui ignorent nos causes, achètent notre neutralité ou étouffent et manipulent nos voix ? Ignorer ces questions aujourd’hui équivaut à fermer les yeux sur ce crime contre l’humanité alors qu’il se déroule contre notre Peuple palestinien », lit-on dans une pétition signée par plus de 450 personnes lundi.
#Maroc #Tunisie #Gaza #Palestine #Israël #Hamas #Boycott #festival #film #marrakech