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Israël a tué plus de 80 journalistes qui rapportaient tous les jours les réalités de la guerre de Gaza et ses atrocités. Reporters Sans Frontières prétend ne pas savoir s’ils sont morts en tant que journalistes ou en tant que « dommages collatéraux ».
Leur dépêches, rapports et reportages n’ont eu aucun effet sur l’opinion publique américaine et internationale. Il a fallu qu’une journaliste américaine d’ascendance européenne se rende sur place pour que l’on présente son travail comme une « exclusivité ».
Voici un article sur Clarissa Ward, journaliste américaine de CNN qui, au bord des larmes, témoigne de l’horreur vécue par les palestiniens de Gaza. Un témoignage qui a été décisif dans la prise de conscience de la communauté internationale, notamment américaine.
Transcription de son témoignage:
Tout d’abord, je dois dire qu’honnêtement, les vrais durs à cuire sont les journalistes de Gaza qui font ce travail, qui sont tués et blessés chaque jour. Les médecins, qui restent dans ces hôpitaus bombardés, où il y a un effondrement complet, et qui continuent, sans dormir, avec très peu de soutien, faire tout ce qu’ils peuvent pour essayer d’aider leur propre peuple.
Nous avons bénéficié d’une position très privilégiée à cette occasion. Nous nous sommes sentis relativement en sécurité. Nous ne sommes restés sur le terrain que quelques heures. Mais en tant que correspondante de guerre qui fait ce métier depuis près de 20 ans, et surtout en tant que mère, on ne s’habitue jamais à voir des enfants mutilés, défigurés, qui ont perdu toute leur famille. Nous avons parlé à la tante d’un enfant de 18 mois, Amir, qui ne sait pas encore que ses deux parents et ses frères et soeurs ont été tués lors d’une frappe qui l’a littéralement brisé.
Ce n’est pas quelque chose qui devient jamais facile à digérer et je peux, honnêtement, dire que je ne pense pas que nous ayons jamais vu cela à une telle échelle que ce que nous voyons se dérouler sur le terrain à Gaza en ce moment même. Vous vous faites une idée des horreurs absolues qui se déroulent à Gaza.
Cet hôpital était rempli des plus jeunes victimes de cette guerre, des enfats défigurés, plâtrés, couverts de brûlures. Deux tiers des victimes sont des femmes et des enfants. Et c’est vraimet ce que vous avons constaté dans cet hôpital. Il y aeu une frappe, quelques minutes après notre arrivée, près de l’hôpital. Deux blessés ont été amenés, un garçon de 13 ans qui avait perdu la moitié de sa jambe, et un homme plus âgé dont le pied pendait.
C’était glaçant, dechirant et une expérience qui donne à réflechir de voir à quel point la vie est difficile sur le terrain.
🔴 Au bord des larmes, la journaliste américaine de CNN, Clarissa Ward, témoigne de l'horreur vécue par les palestiniens de #Gaza . pic.twitter.com/VsPOER1N7m
— Break News (@BreakNewsFrance) December 15, 2023
Article de presse britannique sur le témoignage de Clarissa Ward :
Clarissa Ward de CNN entre à Gaza au mépris de l’interdiction
Correspondante internationale en chef de CNN Clarissa Ward est devenue l’une des premières journalistes occidentales à faire un reportage depuis Gaza pendant le conflit actuel, au mépris d’une interdiction des médias.
Depuis le 7 octobre, le passage d’Erez entre Israël et Gaza est fermé, interdisant l’entrée aux journalistes. Le passage de Rafah, entre l’Égypte et Gaza, n’est plus autorisé aux journalistes depuis le début de la guerre.
Cependant, Ward a réussi à s’infiltrer. Jusqu’à présent, au moins 63 journalistes ont été tués lors des affrontements entre Israël et le Hamas, la grande majorité d’entre eux étant décédés suite à des actions israéliennes.
Elle a déclaré : « Nous avons bénéficié d’une position très privilégiée cette fois-ci, nous nous sentions relativement en sécurité, nous n’étions sur le terrain que pendant quelques heures. »
En rendant compte des dégâts qu’elle a observés, Ward a ajouté : « Je peux honnêtement dire que je ne pense pas avoir jamais vu cela à une telle échelle. »
L’interdiction des reporters internationaux a entraîné une dépendance à l’égard des journalistes palestiniens, des travailleurs humanitaires et de la santé, ainsi que des médias sociaux pour obtenir des mises à jour.
Israël a coupé à plusieurs reprises les communications téléphoniques et Internet depuis Gaza pendant la guerre.
Israël a autorisé certains journalistes à entrer, mais uniquement sous la supervision de l’armée israélienne (IDF).
Les histoires couvertes lors de ces visites doivent être examinées par Israël, suscitant des préoccupations quant à leur exactitude. La BBC, Channel 4 et CNN font partie de ceux qui ont rapporté via les Forces de Défense Israéliennes (FDI). Lors d’une interview pour le podcast « Tug of War » de CNN, le reporter Jeremy Diamond a expliqué son expérience d’entrée dans la bande de Gaza avec les FDI au début de novembre.
Il a déclaré : « Nous avons opéré sous l’observation des commandants israéliens sur le terrain. Nous n’avions pas le droit de nous déplacer seuls à l’intérieur de Gaza. Et en tant que condition pour entrer à Gaza sous escorte avec les FDI, nous devions également soumettre tous nos matériaux et séquences à l’armée israélienne pour examen avant publication.
« Je pense qu’il est important de noter que l’armée israélienne ne nous a demandé de supprimer qu’une séquence montrant une technologie militaire sensible sur l’un de leurs véhicules blindés. »
L’Association de la Presse Étrangère (APE), une ONG représentant les journalistes internationaux couvrant Israël, la Cisjordanie et la bande de Gaza, a contesté l’interdiction d’Israël.
Dans une déclaration, elle a déclaré : « Israël a toujours permis l’accès à Gaza pendant et après les précédents cycles de combats.
« De plus, il est légalement obligé, en vertu d’une décision précédente de la Cour suprême. » En 2008, la Cour suprême d’Israël a statué que les journalistes doivent être autorisés à entrer dans la bande de Gaza même pendant un conflit en cours.
Press Gazette, 14/12/2023
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