Maroc Confidentiel

La petite bombe de Lavrov à Marrakech – Il a évoqué l’autodétermination des peuples devant Bourita

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PAR AMAR R.

Le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov a lâché une mini-bombe lors du sixième forum de coopération russo-arabe qui s’est tenu mercredi à Marrakech, en évoquant le soutien de la Russie au droit des peuples à l’autodétermination, lors d’une conférence de presse conjointe à la suite de discussions avec le ministre des affaires étrangères du Maroc, Nasser Bourita. Lors de sa rencontre avec le ministre marocain des affaires étrangères, Lavrov a rappelé la position constante de la Russie sur le Sahara occidental, réitérant le soutien de Moscou aux efforts du représentant spécial du secrétaire général des nations unies, Staffan de Mistura.

Le MAE russe n’a fait aucune mention de la proposition marocaine d’autonomie, comme pouvait s’y attendre le Makhzen en organisant une telle rencontre qui était certainement destinée à faire pencher vers lui la position de la Russie. En affirmant avoir abordé, lors des discussions bilatérales avec son homologue marocain, « la plupart des questions régionales et internationales », le ministre russe des affaires étrangères a indiqué « les deux parties sont attachées au rôle central de l’organisation des nations unies et à l’application des principes énoncés dans sa charte en tant qu’ensemble interdépendant ».

Concernant la question du Sahara occidental, le ministre russe des affaires étrangères a indiqué : « Nous avons abordé le processus de règlement du Sahara occidental. La Russie souhaite progresser dans ce domaine », ajoutant : « Nous appuyons les progrès rapides vers un règlement durable et à long terme sur la base des résolutions pertinentes du conseil de sécurité des nations unies. » M. Lavrov, qui dit « soutenir le respect par toutes les parties du droit de tous les peuples à l’autodétermination », a souligné qu’ »en tant que membre permanent du conseil de sécurité des nations unies et membre du groupe des amis du Sahara occidental, la Russie essaie de promouvoir cela de toutes les manières possibles, notamment en soutenant les efforts de l’envoyé personnel du secrétaire général des nations unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura. Et ce, avant d’insister : « Il est important de garantir les conditions nécessaires au fonctionnement efficace de la mission des nations unies au Sahara occidental, qui joue un rôle stabilisateur important dans la région. »

Rabat isolé de ses voisins

Ce sixième forum arabo-russe, qui ne s’est pas tenu depuis 2019, a connu un boycott quasi total des MAE des poids lourds du monde arabe, dont seul le MAE égyptien a daigné faire le déplacement. En l’absence de l’Algérie et de la Syrie, alors que la Tunisie était présente avec une représentation réduite, à travers le secrétaire d’Etat auprès du ministre des affaires étrangères, Mounir Rajeb, le sixième forum arabo-russe de Marrakech a montré le degré d’isolement du régime alaouite à l’égard de ses voisins et « frères » panarabes.

Si Alger n’en est pas à son premier boycott de toutes les manifestations qui se sont déroulées au royaume alaouite, à cause de la rupture des relations diplomatiques, la position de la Tunisie a fait mal à Rabat. Pour la raison que le ministre tunisien Nabil Ammar a pris part récemment à la conférence de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique qui s’est tenue à Oran en Algérie, et s’est entretenu avec son homologue Ahmed Attaf.

Ce qui n’est pas passé inaperçu auprès du régime du makhzen qui se voit par ailleurs « trahi » aussi par l’Egypte d’al-Sissi en dépit de la participation du chef de la diplomatie Sameh Choukri. Le mal est beaucoup plus profond, semble-t-il, et inciterait à une brouille des relations avec le Caire. Rabat, qui soumet au « prisme » du conflit au Sahara occidental ses relations avec les pays tiers, vient ainsi se mettre à dos un autre pays arabe pour la raison que l’Egypte a reçu des représentants du Polisario en tant qu’observateurs de l’union africaine lors de la dernière élection présidentielle.

Le makhzen voit mal cette démarche de l’Egypte, bien que Le Caire ait jusque-là officiellement maintenu une position de neutralité dans le conflit au Sahara occidental. Mais il finit par l’expliquer comme un « chantage », en raison de son rapprochement avec les EAU et les projets glanés auprès de ce dernier.

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