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Le rapide réarmement du Maroc met le sud de l’Espagne à portée de tir. Le réarmement incessant du Maroc équivaut presque au budget de défense de l’Espagne.
Par terre, mer et air, l’Espagne s’impose militairement de manière catégorique face au Maroc, malgré le réarmement constant de notre voisin du sud. Comme l’a rapporté El Debate, l’Espagne occupe la 20e place de l’indice Global Fire Power 2024, une classification bien connue de la puissance militaire à l’échelle internationale. Les premières places du classement sont occupées par les États-Unis, la Russie, la Chine, l’Inde et la Corée du Sud.
Selon ce rapport, publié annuellement, l’Espagne se classe parmi les 20 pays les plus puissants militairement au monde. Le Maroc, engagé dans un processus accéléré de réarmement militaire, reste loin derrière, occupant la 61e place, derrière des pays tels que l’Angola, l’Azerbaïdjan ou la Syrie. Il est également loin de son principal rival géostratégique, l’Algérie, qui se trouve à la 26e place. Par rapport au même rapport de l’année précédente, l’Espagne a gagné une position, tandis que le Maroc maintient la sienne à la 61e place sur 145.
Le graphique suivant de Kindelán met à jour les capacités militaires de l’Espagne par rapport au Maroc selon le classement mentionné:
Dans le domaine aérien stratégique, par exemple, l’Espagne dispose de 513 avions, plus du double du Maroc qui en compte seulement 255. En ce qui concerne les chasseurs de combat décisifs, l’Espagne en a 139, principalement des Eurofighter modernes. En revanche, le Maroc n’en a que 83, principalement des F-16 mis à jour. Sur le plan maritime, l’Espagne est également en tête, avec un total de 168 navires contre 121 pour le Maroc. L’Espagne possède le porte-avions LH Juan Carlos I, tandis que le Maroc n’en a aucun. L’Espagne dispose actuellement de 11 frégates, avec un projet de construction de cinq autres de dernière génération, les F-110, en cours chez Navantia.
L’Espagne compte également 3 sous-marins opérationnels, dont le moderne S-81 livré à la Marine espagnole en novembre dernier. Le Maroc n’en a aucun. De plus, l’Espagne construit actuellement trois nouveaux sous-marins de classe S-80, qui suivront le tout nouveau Isaac Peral.
Dans le domaine terrestre, l’Espagne démontre également sa puissance, toujours selon les données du classement mentionné. L’Espagne compte actuellement 15 046 véhicules de combat, contre 13 710 pour le pays voisin. Il est à noter que le ministère espagnol de la Défense fait face à l’un de ses grands projets en ce sens, avec les véhicules de combat sur roues VCR 8×8 Dragón, qui augmenteront la capacité dans ce domaine. Seuls deux aspects montrent une puissance supérieure pour le Maroc : l’artillerie automotrice, avec 565 équipements contre 96 pour l’Espagne, et l’artillerie remorquée, le Maroc disposant de 306 équipements contre 140 pour l’Espagne. Il ne faut pas non plus oublier que l’Espagne fait des efforts budgétaires importants pour atteindre l’objectif de consacrer 2 % du PIB aux dépenses militaires en 2029, conformément à ses engagements envers l’OTAN.
Le Maroc investit de manière significative dans la modernisation de ses équipements militaires, notamment l’acquisition de systèmes de défense aérienne avancés (avions de combat F-16 et F-5 pour renforcer sa force aérienne), de véhicules blindés et de mises à niveau de sa flotte navale. De plus, il a entrepris l’achat de missiles et de systèmes d’artillerie modernes qui étendent considérablement sa capacité de tir. Récemment, par exemple, les Forces armées marocaines ont acquis un lanceur de missiles PULS (Precise and Universal Launching System) fabriqué en Israël, avec une portée de 300 kilomètres.
De plus, le département d’État américain a approuvé l’année dernière la vente à Rabat de 18 systèmes de lancement de missiles Himars (High Mobility Artillery Rocket System) et de 112 missiles terre-terre de trois modèles différents, avec une portée de 82 à 305 kilomètres. La vente de 40 bombes planantes larguées par avions, avec une portée allant jusqu’à 120 kilomètres, a également été approuvée.
Le président de l’Association espagnole des entreprises technologiques de défense, de sécurité, d’aéronautique et d’espace (TEDAE), Ricardo Martí Fluxá, affirmait il y a quelques mois concernant la menace que représente le réarmement du Maroc et de l’Algérie pour l’Espagne, que la sécurité totale « n’existe pas », mais il ne faut pas non plus vivre « dans une angoisse constante ». Selon lui, l’obligation est de rester vigilant, dans une « tranquillité vigilante », conscient de l’environnement.
El Debate, 13/01/2024
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