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Les dirigeants militaires du Mali ont annoncé tard jeudi la « fin, avec effet immédiat », d’un accord de paix clé signé en 2015 avec des groupes séparatistes du nord, suite à des mois d’hostilités entre les rebelles et l’armée.
La junte a attribué cette décision au « changement de posture de certains groupes signataires » mais aussi aux « actes d’hostilité » de l’Algérie, principal médiateur, a déclaré le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maiga, lors d’une déclaration télévisée, mettant fin à un accord considéré comme essentiel pour maintenir la stabilité dans un pays secoué par la violence jihadiste depuis 2012.
L’Algérie était le médiateur principal des efforts visant à ramener la paix dans le nord du Mali suite à l’accord signé dans sa capitale en 2015 entre le gouvernement malien et les groupes armés principalement touaregs.
Il était considéré par de nombreux analystes comme crucial pour stabiliser le Mali, un pays pauvre et enclavé en Afrique de l’Ouest.
Cependant, l’accord avait commencé à se déliter l’année dernière, lorsque des combats ont éclaté en août entre les séparatistes et les troupes gouvernementales du Mali, après huit années de calme, les deux parties tentant de remplir le vide laissé par le retrait des Casques bleus des Nations Unies.
Les dirigeants militaires du Mali, qui ont pris le pouvoir lors d’un coup d’État en 2020, ont ordonné le départ de la mission de la MINUSMA de l’ONU en juin dernier, accusant les troupes de « nourrir les tensions communautaires ».
Ils ont également rompu les relations avec l’ancienne puissance coloniale, la France, qui les aidait à lutter contre les insurgés djihadistes dans le nord, et depuis lors, ils se sont tournés vers la Russie pour obtenir une assistance politique et militaire.
Les rebelles séparatistes, regroupés sous la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), avaient déjà accusé la junte militaire en juillet 2022 de son « abandon » de l’accord.
L’accord d’Alger appelait à l’intégration d’anciens rebelles dans les forces de défense maliennes ainsi qu’à une plus grande autonomie pour les régions du pays.
Maiga a déclaré que le gouvernement malien « constate l’impossibilité totale de l’accord… et en conséquence annonce sa fin, avec effet immédiat ».
AFP via Arab News
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