Une corruption endémique fait rage au Maroc (ONG)

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Le Maroc est « en proie à une corruption systémique et endémique qui menace la stabilité sociale, économique et politique » du pays. C’est ce qu’a dénoncé mardi Transparency International, exigeant des actions « d’urgence » de la part de la monarchie alaouite pour la combattre.

Dans un communiqué relatif à l’indice de perception de la corruption en 2023 élaboré par cette organisation et publié ce mardi, intitulé ‘Maroc, pris au piège du marais de la corruption’, son comité exécutif indique que le pays du Maghreb occupe actuellement la 97e position sur 180 pays, soit 24 places de moins qu’il y a cinq ans.

« Cette baisse de l’indice de perception de la corruption s’accompagne d’une autre baisse tout aussi significative de l’indice de liberté d’expression : le Maroc occupait la 144e place en 2023, contre la 135e en 2022, ce qui représente une chute de 9 places », explique la note rapportée par l’agence Efe.

Selon l’ONG Transparency International, les affaires de corruption portées devant les tribunaux marocains ces dernières années incluent 29 parlementaires des deux chambres (soit 5 % du total des sièges), ce qui est « un indicateur très important du niveau de corruption atteint » dans le pays.

Le séisme survenu dans le sud du pays en septembre dernier a mis en évidence les énormes écarts sociaux que subit le Maroc, entre les zones urbaines et rurales, plongées dans la négligence gouvernementale et la discrimination.

L’organisation attribue cela, entre autres, aux pouvoirs du parlement en matière de législation et de contrôle de l’exécutif, affirmant que ces indicateurs « dessinent un Maroc plongé dans une corruption systémique et endémique qui menace la stabilité sociale, économique et politique du pays » et favorise « la protection d’activités illicites ».

Sans législation anticorruption

C’est pourquoi Transparency International demande des mesures urgentes, telles que la mise à jour et la mise en œuvre de la stratégie nationale contre la corruption, validée en 2015 mais actuellement « gelée ».

Et que les lois anticorruption stipulées par la Constitution de 2011 soient développées, en particulier celle régissant les conflits d’intérêts et également celle sanctionnant l’enrichissement illicite, discutée pendant six ans lors de la législature précédente et retirée par le gouvernement actuel, selon Transparency.

Pour l’organisation, il est également nécessaire de réviser la loi sur l’accès à l’information, celle sur la déclaration des biens et celle sur la protection des lanceurs d’alerte de la corruption.

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