Etiquettes : Union Africaine, Algérie, diktat, régions, responsables de la Commission Africaine,
Chargé par le président Abdelmadjid Tebboune, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a pris part vendredi, à Addis-Abeba, à la session extraordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA) consacrée à l’examen du dossier concernant les élections des hauts responsables de la Commission africaine.
Il a exposé à ce sujet la position de l’Algérie « fondée sur trois convictions fondamentales » à propos de ce processus de sélection et d’élection qui, 1/ « n’a jamais rencontré de problème majeur, dont l’intensité a exigé sa résolution de la manière qui nous est présentée » ; 2/ « a toujours fait prévaloir le principe du libre choix, de la pluralité de candidatures et de la concurrence loyale entre les enfants de notre continent sans différenciation ni discrimination aucunes » ; 3/ «a toujours consacré l’approche intégrative de notre organisation continentale, une approche qui a mené les pères fondateurs à placer, de manière spontanée et successive, leur confiance en des personnalités appartenant à la même région voire au même pays ».
Partant de ces convictions profondes, a poursuivi Ahmed Attaf, l’Algérie a appelé à « l’adoption d’une approche sélective à grande échelle entre les cinq régions, fondée avant tout sur le critère de la compétence et de la qualification pour diriger l’organe exécutif de notre organisation, lequel offre réellement la possibilité de choisir entre des visions, des projets et des programmes (…) en vue de prendre les rênes de notre Union ».
Il a précisé qu’il s’agit d’une approche favorisant la concurrence en vue d’avoir le meilleur et pour que l’accession des hauts responsables à la tête de la Commission africaine soit le fruit d’une acceptation majoritaire par nos pays, et non celui des diktats d’une région particulière ». Ahmed Attaf a fait part de « trois appréhensions ou préoccupations majeures » :
1/ « limiter la décision et le droit de candidature à une région donnée, ce qui pourrait se transformer en un diktat imposé par cette même région à notre organisation toute entière, ou encore en une source de tiraillements et de tensions au sein de la région devant présenter des candidatures et des contre-candidatures » ;
2/ « l’adoption d’une formule sévère pour la mise en œuvre du principe de rotation régionale qui nous mènera à supprimer et à nier un autre principe tout aussi important, à savoir le principe de pluralité de choix et l’ouverture de la concurrence aux différents visions, projets et programmes ambitieux au service de notre organisation continentale, sans toutefois la limiter à l’une des régions de notre continent » ;
3/ « accorder la priorité au principe de rotation régionale pourrait mener à un empiètement sur les prérogatives de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement dans la sélection et l’élection des meilleurs candidats pour la direction de notre organisation ».
Ceci, poursuit-il, pourrait avoir pour conséquence, une direction qui manque de légitimité, d’autant que cette direction sera considérée comme un choix d’une région et non celui de tout le continent.
Dans le cadre de sa participation aux travaux de la session extraordinaire du Conseil exécutif de l’UA, Ahmed Attaf a eu, vendredi à Addis-Abeba, des entretiens bilatéraux avec ses homologues de Mauritanie, Mohamed Salem Ould Merzoug, d’Ethiopie, Taye Atske Selassie, et de Tanzanie, January Yusuf Makamba, a indiqué un communiqué du ministère.
Avec son homologue mauritanien, Ahmed Attaf a réaffirmé « le soutien de l’Algérie à la République islamique de Mauritanie pour sa présidence tournante de l’UA pour l’année en cours et sa direction de l’action africaine commune vers la relance des efforts collectifs face aux défis auxquels sont confrontés les États et les peuples du continent à l’heure actuelle ».
APS
#Algérie #UnionAfricaine #CommissionAfricaine