Coran : L’importance du chiffre 7 dans la Fatiha

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Les chiffres, les nombres du Coran, ont un effet de mystère. Des analyses de haut vol forcent l’intérêt pour ce sujet qui sort du cadre analytique pour tendre la main à l’ésotérisme où le chiffre 7 arrive en bonne place. Le Coran y met son grain de sel quand il évoque les bienfaits accordés au Prophète dans la sourate 15, verset 87 : « Nous t’avons certes donné les sept répétés et le Coran sublime. »

Sous cette forme, la traduction tend à singulariser « les sept répétés » pour les isoler du Coran alors que ces « sept répétés » font partie du Coran. Pour éviter cette corruption possible du sens, ce verset de la sourate Al-Hijr est traduit de diverses manières. Le souci est de rester cohérent.

« Et très certainement Nous t’avons apporté « les sept que l’on répète », et aussi la grande lecture » est le choix du professeur Muhammad Hamidullah. Dans un autre style, le cheikh Hamza Boubakeur écrit : « Nous t’avons accordés sept des versets répétés et la lecture sublime. » Dans ces deux choix de traducteurs, comme d’autres, il demeure l’idée des « sept répétés » comme étant la sourate Fatiha selon le hadith.

Si le Coran est un secret géant qui se décode à différents niveaux, la Fatiha en est le code d’accès. Elle est celle qui ouvre la porte d’entrée aux mystères. Le nombre de ses versets, le nombre de mots, le nombre de lettres, etc. Tout est mis à contribution pour faire jaillir les codes pour les initiés. C’est là que les chiffres et les nombres trouvent leur intérêt dans la mystique et l’ésotérisme.

Une analyse ésotérique qui appelle à la méditation

La sourate Fatiha compte sept versets. Sept comme le nombre de jours de la semaine, le nombre de strates célestes, le nombre de couches de la Terre. Dans l’analyse exégétique, apparaissent sept attributs divins dans la sourate Al-Fatiha. Le français ne permet d’en reconnaître cinq ou six. Le septième, plus subtile, relève d’une nuance de la langue arabe où la lettre « a » peut-être courte pour faire « Malik » (Souverain). Elle peut être allongée pour faire « Mâlik » (Détenteur). Les deux renvoyant toujours à Dieu, l’Unique !

Pour écrire la sourate Fatiha, on se sert de 21 lettres. Ce 21 est égal à 7 x 3. On peut affiner cette quête par une recherche numérique du nom de Dieu dans la sourate. « Allah » s’écrit avec les lettres A, L et H. Le décompte de ces lettres s’élève à 49 dans la sourate Fatiha, soit 7 x 7.

Une dominante de la Fatiha est son insécabilité, car elle est « La Complète », celle qui fut révélée d’un bloc comme un tout cohérent et indivisible. Dans ce schéma, le mot qui termine un verset est un lien qui l’attache au verset suivant. Ces mots, les verrous intra-versets, ont un intérêt ésotérique. Leurs nombres de lettres donnent des chiffres compris entre 5 et 8. En disposant ces sept chiffres dans l’ordre, on obtient un nombre à sept chiffres : 7865676. La calculatrice montre qu’il s’agit ici de 7 x 7 x 7 x 7 x 7 x 468.

Le Coran, un océan profond dont le disciple puise la science selon son niveau de réalisation
Que fait-on de ces constats ? Je l’ignore, faute d’initiation à la science des chiffres. À part le fait que la sourate Fatiha se prête à des analyses ésotériques, ses informations et d’autres n’ont de sens que dans les cercles d’initiés. Pour eux, le 7 symbolise le repère dans la réalisation humaine ; la perfection dans l’équilibre entre la personne (dans son état actuel) et l’être (dans le projet divin).

Car l’humain est considéré multidimensionnel. Une conjonction entre la réalité terrienne et la réalité céleste. Comme somme du 3 (céleste) et du 4 (terrien), deux composantes de l’humain, le chiffre 7 symbolise la synthèse, l’équilibre parfait entre âme et corps, synonyme d’épanouissement. C’est pourquoi, il est le premier chiffre qui apparaît dans le Coran, etc.

La mystique musulmane compare le Coran à un océan profond dont le disciple puise la science selon son niveau de réalisation. Certains restent à la surface et se contentent du sens apparent. D’autres descendent dans les profondeurs, selon leur niveau, ils trouvent des trésors correspondants. Les occurrences du 7 sont un de ces trésors qui expliquent les miracles que fait la Sourate Fatiha.

Les témoignages sont nombreux et couvrent un champ assez vaste pour parler de mystère. Il suffit de s’en tenir au principe qui considère chaque fidèle de l’islam comme en évolution. Certains sont des prophètes choisis pour nous guider. Les autres sont potentiellement des alliés de Dieu, les awliya (pluriel de wali). Le statut de wali étant désormais au sommet de l’élite des fidèles.

Le wali relève de la mystique. Comparable à la prophétie avec des différences significatives. Car si la prophétie est close, le wali continue d’émerger à jamais. On s’y intéresse en fatihalogie à propos des miracles de la sourate Fatiha. Wali et Prophète reçoivent le don de bénédiction qui leur permet des phénomènes miraculeux. On parle alors de miracles pour un prophète et de prodiges pour un wali.

Nous abordons prochainement les versets de la sourate Fatiha après ce détour sur la révélation et sur la rédaction du Coran. Notre choix est de commenter les mots-clés de chaque verset, sans sortir de la Fatiha, sauf pour poser le contexte grâce auquel on saisit la portée du message. Car avant de devenir un chapitre dans un livre écrit, la sourate Fatiha est un discours oral, porteur d’un message.

Que Dieu accepte notre jeûne. Qu’Il nous rapproche de ce qui nous rapproche de Lui et nous éloigne de ce qui nous éloigne de Lui. Que Sa paix et Sa miséricorde comblent le Prophète Muhammad – paix et bénédictions sur lui – et tous ceux qui l’aime. Gardons le rendez-vous dans nos dou’as à l’heure de l’iftar.

Le nom d’une sourate n’est pas une révélation divine, il découle plutôt d’un processus éditorial même si certains titres auraient été affectés par le Prophète lui-même. Autrement, la vox populi, l’usage adopté par les fidèles, est ce qui permet de fixer le titre d’une sourate.

Dans mon enfance, la sourate Fatiha était la « sourate Al-Hamdulillah » en référence à son accroche. Une pratique courante. Même quand l’accroche est codée, constituée par un sigle comme Y. S. cela peut lui servir de nom ; ce qui est le cas de sourate Yassin. Autrement, le titrage d’une sourate suit un processus de choix ordinaire. Il évoque un des thèmes abordés ou simplement un mot-clé.

Dans le cas de la sourate Fatiha, la fonction semble motiver ce nom qui signifie « ouverture », comme un prologue qui introduit une œuvre littéraire, une porte d’entrée dans la citadelle coranique, si on veut, un début, comme dans la salat qui commence toujours par la récitation de la Fatiha parfois doublée d’une autre sourate. Mais le mot Fatiha n’apparaît pas dans la sourate elle-même.

Dans l’édition de référence du Coran, l’Édition du Caire, en 1924, la sourate Fatiha est naturellement placée en première sourate. Cette classification s’appuie sur l’avis d’Abdallah Ibn Abbas qui est, de l’avis général, « le meilleur des commentateurs » du Coran au premier siècle de l’islam. Une figure rare dans l’islam contemporain puisqu’elle est autant honorée par les sunnites que par les chiites.

Cinquième dans l’ordre de la révélation, la Fatiha est la première sourate pour le lecteur du Coran et commence par la louange à Dieu (Al-Hamdulillah). Elle est Celle qui ouvre, au sens direct, comme un prologue et, au sens figuré, qui débloque les situations selon la mystique. La Fatiha déverrouille le destin et aplanit les obstacles sur un chemin de vie.

La Fatiha, « la Mère du Coran »

Nombreux sont les noms de cette sourate ; un signe d’honneur dans la culture arabe. Le Coran nomme la Fatiha par « les Sept répétés » (sourate 15, verset 87). Une expression célèbre qui inspire la science des mystiques où le chiffre 7 jouit d’une aura particulière. L’on est d’avis que « les Sept répétés » se réfèrent aux sept versets de la Fatiha que l’on répète à chaque unité de prière (rakaat), au moins 17 fois par jour, dans les prières rituelles.

« Pas de salat sans la Fatiha » est une célèbre parole du Prophète qui accorde une place de choix à cette sourate dans la liturgie. De la vient son nom de sourate de la salat, comme la première parole d’une salat. De sa locution « Al-Hamdulillah », Louange à Dieu, premiers mots de la sourate, elle devient la sourate Al-Hamd, sourate de La Louange. Par louange l’on entend à la fois glorification et gratitude. Cela explique que la Fatiha soit désignée par sourate As-Shukr, la sourate de la Gratitude, qui se dit « merci », soit la sourate du remerciement.

Difficile de résumer les arguments qui font de la Fatiha la « Mère du Coran » pour dire la « Matrice », celle qui donne naissance, celle qui fournit le code de conception, le schéma directeur du Coran. Pour certains exégètes, la Fatiha est la « Mère du Livre » parce qu’elle est le résumé ou la synthèse thématique de l’ensemble du Coran. Sinon la fondation qui porte l’édifice. Ibn Abbas, par exemple, en fait le fondement du Coran parce que « toute œuvre de valeur a besoin de fondations solides », dit-il. Donc la Fatiha porte aussi le nom de la sourate du fondement.

La Fatiha apaise le cœur et protège des sortilèges comme « un antidote aux poisons », dit le hadith. C’est pourquoi la Fatiha est la sourate Al-Shifa, la sourate du remède qui protège. Tout comme elle est la Complète, Celle qui se suffit, dans la mesure où elle fut révélée en une seule révélation avec une structure et un message compacts et articulés dans un équilibre parfait.

Nous avons montré précédemment que la Fatiha est un « contrat spirituel ». Cela explique qu’il faille la réciter en entier, jamais en partie, dans la prière. Elle est ainsi la « sourate intégrale ». Un verset de moins, un mot en plus, et la citadelle s’effrite et s’effondre.

La sourate Fatiha soigne et guérit. Elle est la sourate du remède qui se suffit (Al-Shafiyah). Elle est aussi Celle qui protège (Al-Waqiyah) donc la sourate de protection à réciter face au danger ou pour se mettre au lit. Cet usage courant en fait un trésor spirituel que l’on dit la sourate Al-Kanz.

L’invocation, au verset 5, est belle pour un croyant : « Guide-nous sur le Chemin droit », le chemin de la droiture qui mène à Dieu. Elle fait de la Fatiha la sourate dou’a, celle de l’invocation. Dans la sourate Baqarah (La Vache) qui suit la Fatiha, le Coran lui-même se définit comme « une guidance pour les pieux » (verset 2). En corrélant les sentences, le Coran devient alors la réponse à l’invocation formulée au verset 5 de la Fatiha : « Guide-nous sur le Chemin droit. »

Quatorze noms pour une sourate centrale

La fatihalogie francophone peut lister au moins douze noms qui renvoient à la sourate Fatiha. Bien entendu, cette liste s’arrête à hauteur de la créativité de nos maîtres et des exégètes du Coran :

1. Le Prologue, Celle qui ouvre
2. La salat, la prière rituelle
3. La Louange
4. La Gratitude
5. La Mère du Coran
6. Le Fondement
7. Les Sept Répétés
8. Le Remède
9. La Complète, L’Intégrale
10. Celle qui protège
11. Le Trésor
12. La Douâa, l’Invocation

L’engagement que l’on prend au verset 4, « C’est Toi que nous adorons, c’est Toi dont nous implorons secours », dégage une telle force incitative qu’il tenaille l’ensemble de la sourate dans un esprit de pacte. À mon avis, ce verset suffit à faire de la Fatiha la « sourate du Pacte ».

Par ailleurs, sept noms de Dieu apparaissent dans la sourate Fatiha : l’Unique Digne de Louanges, Dieu Source de vie, le Seigneur des mondes, la Miséricorde infinie, le Miséricordieux, le Souverain et le Juge suprême. Le tout s’articule autour de la notion d’exclusivité dite tawhid.

Le tawhid est l’unicité infinie de Dieu. Une unicité non algébrique que rien ne précède et à laquelle rien ne succède. Il exprime une unicité totale comme un infini mathématique qui est le message subtile et subliminal des trois premiers versets d’accroche de la Fatiha. C’est pourquoi la sourate Fatiha me semble aussi la sourate du tawhid. Celle qui exprime le tawhid comme un refrain silencieux le long de trois premiers versets du Coran. Cela porte à 14 les noms de la Fatiha en français, soit 7 X 2 ; un clin d’œil aux mystiques qui sont amoureux du chiffre 7. Nous y reviendrons en détail dans le prochain billet inchaAllah.

Que Dieu accepte notre jeûne. Que Sa guidance éclaire notre inspiration. Que Sa paix et Sa miséricorde enveloppent son Messagers et tous ceux qui l’aiment. Rendez-vous dans nos dou’as à l’heure de l’iftar.

Source : Saphir News

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