Maroc Confidentiel

Le Maroc et l’Espagne accordent leurs violons sur le Sahara occidental

Les liens maroco-espagnols s'étaient refroidis lorsque l'Espagne avait admis le leader du Polisario, Brahim Ghali, en avril de l'année dernière pour un traitement médical, sans en informer officiellement le Maroc.

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Le Maroc et l’Espagne ont annoncé jeudi qu’ils avaient convenu de tourner une nouvelle page dans leurs relations après que Madrid ait soutenu le plan d’autonomie de Rabat pour le Sahara occidental, mettant fin à une crise diplomatique d’un an.

Lors d’une rencontre à Rabat, le roi Mohammed VI et le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez « ont réitéré leur volonté d’ouvrir une nouvelle phase, basée sur le respect mutuel, la confiance mutuelle, la consultation permanente et une coopération franche et fidèle », a indiqué un communiqué du Palais Royal.

Le communiqué a également affirmé que Sanchez a réaffirmé une position qu’il avait exprimée le mois dernier, décrivant le plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara occidental comme « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible » pour résoudre le différend sur le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole que le Maroc considère comme sienne, mais où le Front Polisario soutenu par l’Algérie souhaite établir son propre État.

Une déclaration conjointe espagnole-marocaine a précisé qu’ils reprendraient immédiatement les voyages maritimes. En été, environ 3 millions de Marocains traversent de l’Europe au Maroc, principalement par les ports espagnols. Le Maroc a exclu les ports espagnols au cours des deux dernières années en raison de préoccupations liées à la COVID-19.

Les liens maroco-espagnols s’étaient refroidis lorsque l’Espagne avait admis le leader du Polisario, Brahim Ghali, en avril de l’année dernière pour un traitement médical, sans en informer officiellement Rabat. En réponse à l’accueil de Ghali, les autorités marocaines ont semblé assouplir les contrôles frontaliers avec Ceuta, une enclave espagnole dans le nord du Maroc, entraînant l’arrivée d’au moins 8 000 migrants, la plupart ayant été renvoyés ultérieurement.

Les deux pays ont également convenu de reprendre la normalité dans le trafic des passagers et des marchandises sur les traversées maritimes et terrestres. Cette mesure constituera une bouée de sauvetage pour les économies en difficulté des deux enclaves espagnoles, Ceuta et Melilla, qui dépendent largement du commerce avec le Maroc.

Ils ont également convenu de travailler ensemble sur la délimitation des frontières maritimes de l’Atlantique ainsi que sur la gestion de l’espace aérien, ainsi que de renforcer la coopération en matière de migration, d’économie, d’énergie, d’industrie et de culture.

Le Maroc avait annoncé qu’il commencerait ce mois-ci à importer du gaz en utilisant les terminaux espagnols de GNL en réactivant un pipeline inutilisé. La position de l’Espagne sur le Sahara occidental marque un changement de politique en faveur de la revendication du Maroc sur le territoire, mais a été critiquée en Espagne. Une majorité de parlementaires, y compris de l’opposition de gauche et de droite ainsi que Unidas Podemos, partenaire gouvernemental minoritaire du Parti socialiste de Sanchez, ont voté dans une résolution contre ce changement de politique étrangère.

Associated Press

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