Le Niger, est-t-il au service des ennemis de l’Algérie?

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Le ministère algérien des affaires étrangères a annoncé ce samedi 6 avril avoir convoqué l’ambassadeur du Niger à Alger; pour réagir aux déclarations des autorités nigériennes jugées inacceptables, compte tenu des rapports de bon voisinage qui ont caractérisé les relations entre les deux pays depuis des décennies.

Par Mehdi Messaoudi

Le ministère algérien des affaires étrangères a annoncé ce samedi 6 avril avoir convoqué l’ambassadeur du Niger à Alger; pour réagir aux déclarations des autorités nigériennes jugées inacceptables, compte tenu des rapports de bon voisinage qui ont caractérisé les relations entre les deux pays depuis des décennies.

Au-delà du caractère protocolaire de cette convocation, née du principe de réciprocité, et. de la nécessité de mettre les autorités nigériennes devant leur responsabilité, l’Algérie, a adressé un message clair à Niamey, l’invitant à choisir entre le conjoncturel et les rapports stratégiques durables, au service des deux peuples et pays voisins au lieu d’une escalade synonyme d’instabilité, mise au profit des vassaux des puissances coloniales comme les EAU et le régime marocain.

Sur ce registre, il faut bien noter que l’Algérie a tout le temps oeuvré pour l’intégration régionale, permettant aux peuples de la région du Sahel, de bénéficier d’infrastructures de base, indispensables à tout développement scoop-économique. Le président de la République Abdelmadjid Tebboune en a déjà annoncé la couleur, en évoquant le lancement de cinq zones de libre-échange avec les pays limitrophes comme le Mali, le Niger, la Libye et la Tunisie, avant la fin de l’année en cours. Le lancement de la zone de libre-échange avec la Mauritanie, il y a quelques semaines, est une étape supplémentaire pour la concrétisation de cette intégration régionale, qui ne sera que bénéfique pour la ZLECAF.

La mise en oeuvre de la route transsaharienne, la Dorsale de la fibre optique, la voie ferrée reliant l’Algérie à ses voisins sahéliens, le gazoduc reliant le Nigeria, à l’Europe via le Niger et l’Algérie, ainsi que la route reliant Tindouf à Zouérat en Mauritanie, les dessertes maritimes Alger- Nouakchott et Alger- Dakar, ainsi que les nouvelles liaisons aériennes reliant l’Algérie à plusieurs destinations continentales, sont autant d’indicateurs de la bonne volonté et de la détermination d’Alger à oeuvrer pour un partenariat juste avec les pays africains qu’on partage le devenir et l’histoire.

D’ailleurs, il n’est pas surprenant de voir l’entité sioniste et son vassal makhzenien empiéter sur le projet du gazoduc transsaharien, reliant le Nigeria à l’Europe via le Niger et l’Algérie, en proposant l’ubuesque projet d’un gazoduc reliant le Nigeria au Maroc, dont le coût d’investissement est hors de portée de ces pays ainsi que la réalisation dont la durée est de plus de deux décennies. L’entité sioniste avait déjà tenté le coup avec l’Italie via le projet du gazoduc MedEast.

Niamey au « service » du complot émirat-sioniste-marocain

Emboîtant le pas au Mali, le Niger serait bien sous les auspices du régime du Makhzen et ses alliés émiratis et sionistes. A travers ce prétexte de flux migratoire rapatrié, le régime militaire à Niamey opte pour l’escalade en criant au scandale, ouvrant la porte à Rabat de faire son entrée sur scène en chauffant les tambours dans les principaux cénacles diplomatiques. C’est un scénario bien connu tributaire de la stratégie de la tension, C.A.D. faire jouer le mauvais rôle à l’Algérie. D’ou, le message de fermeté et détermination pour stopper net les flux migratoires qui déstabilisent notre pays d’où qu’ils viennent.

D’ailleurs, il n’est pas exclu, que Niamey ira jusqu’à normaliser ses relations avec l’entité sioniste, sous les « recommandations » des deux normalisateurs à savoir les deux entités marocaine et émiratie. Le premier a déjà proposé ses services à l’occasion de la réunion tenue au Maroc, regroupant Rabat, Niamey, Bamako et Ouagadougou, en promettant à ses hôtes un accès sur l’Atlantique. Aujourd’hui, il est clair que l’argent en flot en provenance d’aboutissants Dhabi fait le reste et impose aux deux juntes de prendre leurs distances de l’Algérie.

Comme le Maroc, le Niger joue la carte des migrants

A l’instar du régime du Makhzen, son nouvel allié, qui joue la carte des migrants comme surenchère et chantage, avec l’Union européenne, en particulier l’Espagne, le Niger semble mener la même voie avec l’Algérie, via un trafic de flux migratoire. Et ce n’est pas l’abrogation de le loi de 2015 criminalisant le trafic de migrants, qui va nous contredire.

Ainsi, l’abrogation de la loi de 2015, est un acte qui s’inscrit en violation de la convention internationale de Palerme de 2000, notamment ses deux protocoles additionnels de lutte contre le trafic de migrants et de la traite des personnes.

Pire encore, le Niger organise deux fois par semaine, à partir d’Agades, moyennant le paiement »d’une taxe d’escorte des migrants », avec le concours des réseaux de passeurs, l’acheminement des migrants des pays du Sahel et de la CEDEAO, vers l’Algérie, la Libye, la Tunisie et l’Europe.

L’objectif recherché par l’abrogation de cette loi de 2015 cette décision serait le partage des gains avec certains cercles influents à Niamey, le revenu des réseaux de la traite des personnes et du trafic de migrants.

Source : Algérie54, 06/04/2024

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