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Dans une déclaration poignante et chargée d’émotion, l’ancien Premier ministre français, Dominique De Villepin, a affirmé, ce lundi à Alger, qu’il est essentiel pour la France de demander pardon à l’Algérie pour les crimes perpétrés durant 132 de colonisation.
L’ancien Premier ministre insiste sur la nécessité « des excuses ». Cette prise de conscience, l’homme politique français en a fait l’expérience dès son jeune âge. « J’avais 9 ans, je suivais une conférence animée par mon père en Amérique latine sur la Guerre d’Algérie et j’ai parfaitement compris ce que valait ce geste », raconte M. De Villepin, lors d’une conférence tenue à la Faculté des sciences de l’information et de la communication (Alger-3), sous l’intitulé « La nouvelle donne internationale », soulignant que « ce n’est pas avec un petit chiffon qu’on efface un aussi lourd contentieux ».
« Aujourd’hui, même un président de la République n’a pas ce pouvoir d’exprimer ces excuses. Car, c’est l’ensemble de notre histoire qu’on doit regarder. A mon sens, il faut en faire un passé commun et pas à pas, nous allons avancer, peuples et dirigeants », estime le conférencier.
Pour M. De Villepin, « on ne décrète pas un mot ou une parole (excuses-ndlr). Je connais parfaitement ce sujet, moi qui étais secrétaire général à l’Elysée sous le président Jacques Chirac. Je sais également qu’il existe des obstacles, parfois difficiles, comme le travail de la Mémoire. Mais à chaque étape nous progressons ».
Citant la reconnaissance par la France des crimes commis à l’encontre de Maurice Audin et de l’avocat Ali Boumendjel, M. De Villepin a affirmé que « le président Emmanuel Macron a nommé un certains nombre de situations », précisant que « les crimes coloniaux ne peuvent pas être effacés, mais nous avons tous le devoir de les reconnaître. Mais, parfois, il faut des années pour établir la véracité de certaines situations et de certains faits ».
De Villepin : « L’Algérie et la France doivent faire émerger une vision partagée »
Pour cette raison, l’ancien premier ministre français estime que « l’Algérie et la France ont ce privilège d’avoir cette complémentarité dans leurs relations globales et historiques. Pour moi, c’est une relation d’Etat à Etat et de peuple à peuple ».
Arguant qu’il était temps « de tempérer les excès, comme la haine, en transformant autant de capacités en dialogue politique », M. De Villepin a souligné que « l’Algérie et la France doivent faire émerger une vision partagée, basée notamment sur le multilatéralisme (…) Et nous devons accepter notre passé dans toute sa complexité et renforcer notre capacité à construire un avenir meilleur ensemble. »
Notons que cette conférence a vu la participation des conseillers du président de la République, M Abdelmadjid Tebboune, du ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, des représentants du CREA, des deux ambassadeurs, respectivement d’Algérie en France et de France en Algérie, des représentants de l’APN et du Conseil de la nation, de l’Inesg, des chercheurs universitaires et d’étudiants de plusieurs instituts d’Alger.
Source: Radio Algérienne
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