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Le Conseil des Participations de l’État (CPE) a acté, jeudi, lors sa 184e session, tenue sous la présidence du Premier ministre, Nadir Larbaoui, la création d’un grand groupe public dédié à l’ingénierie et à la réalisation des projets ferroviaires, à travers la reconfiguration du secteur public des infrastructures ferroviaires.
Cette démarche, qui s’inscrit dans la vision stratégique économique du président de la République, et en application de ses directives, vise à mettre à profit l’important programme ferroviaire décidé pour mettre en synergie les capacités d’ingénierie et de réalisation des entreprises publiques spécialisées dans le domaine de la construction ferroviaire, dans le cadre d’un regroupement cohérent de leurs capacités et de leur savoir-faire.
Dans ce cadre, le modèle organisationnel projeté est axé sur la constitution d’un grand groupe formé par une société mère EPE/SPA, à laquelle sont rattachées quatre filiales spécialisées dans le ferroviaire. Il s’agit des entreprises publiques économiques Setirail Spa, spécialisée dans l’ingénierie ferroviaire (études et suivi des travaux), Infrarail Spa, spécialisée dans les travaux d’infrastructures ferroviaires, Railelect Spa, spécialisée dans l’électrification ferroviaire, et Infrafer Spa, en charge des infrastructures et de production d’agrégats.
Ainsi, l’Algérie sera dotée d’une entité d’envergure d’ingénierie et de réalisation dans le domaine ferroviaire, à même de répondre aux grands projets ferroviaires structurants, décidés par le président de la République, dans l’optique d’un maillage ferroviaire du territoire, par la densification du réseau, ce qui requiert une mobilisation conséquente des capacités nationales d’ingénierie et de réalisation.
Élevé au rang de secteur stratégique, le rail est devenu la priorité du président algérien. Un plan national à court terme, comprenant la liaison de plusieurs régions du pays au réseau ferroviaire, a été lancé comprenant des tracés de 6.000 km, pour atteindre les 15.000 km.
Placées sous le sceau de l’urgence nationale, les études techniques de projets structurants, en vue de l’extension du réseau ferroviaire du nord au sud du pays entre Alger-Tamanrasset-Adrar, ont été lancées. L’idée étant aussi de connecter le réseau ferroviaire domestique à celui continental, via le Mali, la Libye et le Nigeria, sur une distance de plus de 12.400 kilomètres.
Pour ce faire, une connexion à travers cinq grands corridors a été établie. Un premier corridor s’étendant sur 2.439 km, à partir d’Alger, en passant par Boughezoul, Laghouat, Ghardaïa, El-Ménéa, In Salah, Tamanrasset, jusqu’à la frontière algéro-nigérienne. Vient ensuite le 2e corridor qui s’étend sur 2.210 km, reliant Oran, aux frontières algéro-maliennes, en passant par Béchar, Adrar et Bordj Badji Mokhtar.
Les mines de Ghara Djebilet, figurant dans le troisième corridor, seront reliées par la zone portuaire d’Arzew, en passant par Béchar et Tindouf sur 1.650 km. L’est du pays, compris dans le quatrième corridor, englobera Jijel, Constantine, Batna, Biskra, Touggourt, Hassi Messaoud, Illizi et Djanet, sur une distance de 2.275 km. Enfin, le cinquième corridor reliera Annaba à Touggourt sur une distance de 780 km, en passant par Souk Ahras, Tébessa et Djebel Onk, El-Oued.
De ce fait, la création de ce groupe vise à conforter l’autonomie technologique du pays et à renforcer la position des entreprises nationales face à la rude concurrence étrangère, en augmentant les capacités de négociation face ou avec les groupes étrangers.
Il est question également d’améliorer la maîtrise du management, par une mutualisation des ressources et une économie d’échelle, notamment en matière d’approvisionnement, et, enfin, d’induire des effets d’entraînement sur les entreprises nationales hors portefeuille, notamment les sous-traitantes, en amont et en aval de la chaîne de valeur.
Amel Z.
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