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Seul un tiers des combattants du Hamas auraient été tués, selon les estimations des services de renseignement américains, malgré l’offensive de près de huit mois d’agression contre Ghaza.
Or, les médias américains ont rapporté, le 21 mai 2024, citant les estimations des services de renseignement, que seul un tiers environ des combattants de la branche armée du Hamas auraient été tués par Israël, tandis que la majorité du vaste réseau de tunnels du groupe serait restée intacte et renforcée par les combattants du Hamas. « Bien que les communications et les capacités militaires du Hamas aient été réduites, seuls 30 à 35% de ses combattants ceux qui faisaient partie du Hamas avant l’attaque du 7 octobre ont été tués et environ 65% de ses tunnels sont toujours intacts», a rapporté Politico mercredi dernier citant les services de renseignement américains.
Ajoutant que « Washington est de plus en plus préoccupé par le fait que le Hamas a pu recruter en temps de guerre des milliers au cours des derniers mois ce qui lui a permis de résister fortement à des mois d’offensives israéliennes », selon les données des renseignements. L’article de Politico intervient quelques jours après qu’un responsable du Pentagone, le président de l’état-major interarmées, le général CQ Brown, a critiqué Israël de ne pas empêcher le Hamas de revenir sur le devant de la scène dans des zones où l’armée israélienne avait opéré.
La semaine dernière, le secrétaire d’État adjoint américain Kurt Campbell a déclaré qu’une « victoire totale d’Israël n’était ni probable ni réaliste dans cette guerre et que Tel-Aviv s’interroge sur sa théorie de la victoire à Gaza », souligne-t-il. Début janvier 2024, Israël a affirmé que tous les bataillons du Hamas avaient été démantelés dans le nord de la bande de Gaza, notamment dans la ville de Jabalia, où les forces israéliennes opèrent à nouveau et subissent de lourdes pertes lors des combats avec la résistance palestinienne, notamment face à l’alliance des Brigades Qassam du Hamas et d’autres groupes.
Une affirmation totalement mensongère d’Israël. La résistance reste retranchée dans plusieurs autres zones de Gaza, en particulier dans la ville de Rafah, à l’extrême sud, qu’Israël avait qualifiée de dernier bastion du Hamas et où les troupes sont également confrontées à une forte résistance depuis que Tel-Aviv avait lancé une opération dans la ville assiégée, informe-t-on.
Les combattants plus efficaces continuent de sortir des tunnels pour tendre des embuscades aux soldats à l’aide de lance-roquettes et d’engins explosifs. Ils ont récemment intensifié leur tactique consistant à placer des bombes dans les bâtiments et à les faire exploser alors que les troupes israéliennes y ont installé leurs quartiers.
Au début de la guerre, Israël a déclaré que son objectif était d’éliminer le Hamas. Près de huit mois après le début des combats, le Hamas reste plus perspicaces. Des experts, y compris des analystes israéliens et occidentaux, ont déclaré qu’ « Israël n’a pas atteint ses objectifs dans la bande de Gaza, notamment l’élimination de la résistance et la libération des prisonniers détenus par le Hamas ».
Les colons israeliens attaquent les covois des aides humanitaires pour Gaza
Selon le quotidien britannique qui cite un membre d’un des principaux groupes de colons à l’origine des attaques, qui affirme recevoir des informations sur l’emplacement des camions d’aide de la part de membres de la police et de l’armée israéliennes, «le personnel de sécurité israélien transmet aux extrémistes et aux colons israéliens des informations sur la position des camions d’aide humanitaire destinés à la bande de Gaza ravagée par la guerre, ce qui leur permet de bloquer et de vandaliser les convois», a déclaré The Guardian dans un article exclusif publié dernièrement.
Au cours des dernières semaines, des colons israéliens ont attaqué et vandalisé des dizaines de camions d’aide humanitaire faisant route de la Cisjordanie vers la bande de Gaza. Israël impose un blocus paralysant à l’enclave depuis octobre dernier. Les opérations militaires menées depuis plus de sept mois ont tué plus de 35 000 Palestiniens, provoqué des déplacements internes forcés, créé des conditions de famine, une guerre de privation de droit humain et réduit l’enclave à l’état de ruines. La guerre a également entraîné des poursuites contre Israël devant la Cour internationale de justice de La Haye pour crime de génocide, explique-t-on.
Selon ce média, l’allégation de collusion des forces de sécurité est étayée par des messages provenant de groupes de discussion internes sur internet qu’il a examiné ainsi que par les récits d’un certain nombre de témoins et d’activistes. Les colons affirment que l’aide est détournée vers le Hamas, mais ces allégations ont été rejetées par les organisations humanitaires. «Oui, certaines de nos informations proviennent de membres individuels des forces israéliennes», a déclaré au Guardian Rachel Touitou, porte-parole du groupe Tzav 9, impliqué dans les attaques contre les camions d’aide.
Prenant ses distances avec les récents incendies criminels de camions d’aide, elle a admis que le groupe bloquait les camions d’aide afin d’empêcher les vivres de parvenir au Hamas. Le journal s’est également entretenu avec des chauffeurs de camions palestiniens transportant l’aide vers Gaza, qui ont qualifié les attaques de scènes barbares. «Les colons coopèrent pleinement avec l’armée. Nous sommes choqués et surpris que l’armée ne nous ait fourni aucune protection. Même si elle était présente et observait ce qui se passait. L’armée était au service des colons», a déclaré Yazid al-Zoubi, 26 ans, un chauffeur de camion palestinien qui a été attaqué par les manifestants la semaine dernière au poste de contrôle de Tarqumiya.
Le média cite aussi Une militante israélienne des droits de l’homme qui a été battue par les colons lorsqu’elle a tenté de documenter les attaques contre les camions d’aide sans l’intervention des forces de sécurité israéliennes. Sapir Sluzker Amran a déclaré que les colons qui attaquent les camions d’aide sont armés de fusils et de couteaux, révèle-t-elle.
Oki Faouzi
La Nouvelle République, 25/05/2024
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