Etiquettes : Abou Oubeida, Ghaza, Palestine, Hamas, Israël, Tsahal,
Mohamed Habili
Ce samedi, Abou Oubeida, le porte-parole des Kataïeb el-Qassam, le bras armé du Hamas, a pour la première fois fait part d’un affrontement, survenu à Jabalia au nord de Ghaza, avec une force israélienne, ayant ceci de particulier qu’il se serait soldé, en plus par des morts et de blessés dans les rangs de cette force, par la capture d’un certain nombre de ses éléments.
A noter que la déclaration a été courte et impromptue, ce qui n’est pas habituel chez Abou Oubeida, dont les interventions sont généralement annoncées avant d’être diffusées à travers leur canal de prédilection, el-Jazira, puis reprises par d’autres médias arabes. Mais pour la première fois aussi l’armée israélienne, qui ne dément ni ne confirme jamais rien venant de la part de la résistance, s’est s’empressée d’apporter en l’occurrence un démenti formel.
Entre autres particularité de cette information, c’est le fait qu’elle ait été donnée en partie seulement, Abou Oubeida ayant tenu à signaler que pour le moment c’est tout ce qu’il a pu en dire, mais qu’en tout état de cause le reste était à venir. Comme il ne lui était jamais arrivé de donner une information qui se serait ensuite révélée fausse, il n’y a pas de raison de penser que celle-ci le soit par contre.
Il ne viendrait d’ailleurs pas à l’idée de quelqu’un qui de façon intentionnelle propage de fausses nouvelles d’annoncer que celle qu’il donne pour le moment est partielle, et qu’il s’engage à en dire davantage dans un deuxième temps. Le plus probable donc est que s’il y a mensonge, ce n’est pas du côté du porte-parole palestinien qu’il faut s’attendre à le trouver, mais de celui des Israéliens.
Abou Oubeida a fait savoir qu’il y avait eu chez l’ennemi des morts, des blessés, et des prisonniers. Il faut donc comprendre que ces derniers en particulier sont vivants. De sorte qu’il suffit par la suite de livrer leurs identités pour que preuve soit faite de leur capture. Il n’est pas même besoin pour ce faire de les filmer, à plus forte raison s’ils sont blessés.
Si Israël n’a pas tardé à nier que des soldats soient faits prisonniers, c’est parce qu’il sait que rien ne peut lui arriver de pire dans un contexte de pression croissante exercée par une partie de son opinion pour l’établissement d’un accord conduisant à la libération des siens qui sont détenus à Ghaza depuis le 7 octobre.
Déplorer des morts et des blessés est normal dans une guerre. En faire l’annonce est même devenu une occupation fréquente des Israéliens. Ils n’auraient pas démenti les dernières déclarations du porte-parole du Hamas si elles ne faisaient état que de morts et de blessés de leur côté, aussi important que serait leur nombre. Mais ils ne pouvaient laisser dire qu’en plus on leur avait fait de nouveaux prisonniers, venant s’ajouter à ceux qui le sont depuis bientôt huit mois maintenant.
Abou Oubeida n’aurait fait part que d’une seule arrestation qu’ils l’auraient probablement démentie de même que si elle avait été multiple. L’annonce en question a provoqué des scènes de liesse dans les camps palestiniens en Cisjordanie et au Liban. C’est qu’il a fallu près de huit mois de guerre pour que la résistance fasse de nouveaux prisonniers israéliens.
Un coup de force qui peut-être n’est qu’un début. Il y a tout lieu de croire qu’Israël a pendant ces huit mois subi des pertes humaines bien plus importantes que celles qu’il a bien voulu reconnaître. Mais qu’il en vienne maintenant à laisser des soldats se faire capturer est la meilleure preuve qu’il est en train de perdre la guerre, pour autant que sa défaite ne soit pas déjà consommée.
#Ghaza #AbouOubeida #Palestine #Hamas #Israël #Tsahal #prisonniers