Généralisation de la de la guerre en Ukraine au reste de l’Europe?

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Par Fouzia Mahmoudi

Se pourrait-il que l’on soit en train de nous diriger très doucement vers une généralisation de la guerre en Ukraine au reste de l’Europe, après que la Pologne ait dit par la voix de son ministre des Affaires étrangères ne pas exclure la possibilité d’envoyer des troupes en Ukraine ? Interrogé sur la possibilité d’envoyer des soldats polonais dans le pays voisin en guerre avec la Russie depuis plus de deux ans maintenant, Radoslaw Sikorski a ainsi déclaré que «nous ne devrions exclure aucune option».

«Que (le président russe Vladimir) Poutine devine ce que nous allons faire», a-t-il ajouté dans un entretien accordé à trois quotidiens européens, dont le polonais Gazeta wyborcza. Le chef de la diplomatie polonaise a déjà par le passé évoqué la possibilité d’envoyer des soldats de l’Otan en Ukraine. En mars, il a déclaré que «la présence de forces de l’Otan en Ukraine n’est pas impensable».

«J’apprécie l’initiative du président français Emmanuel Macron, car il s’agit de faire en sorte que Poutine ait peur, et non que nous ayons peur de Poutine», a-t-il dit sur le réseau X (ancien Twitter). Le Président Macron avait exprimé cette idée en février, créant un tollé au sein des alliés de Kiev, même si certains ont depuis fait un pas en sa direction, notamment face à la poussée russe sur le front Est.

Le chef de l’État français a récemment évoqué une nouvelle fois cette possibilité, estimant que l’envoi serait possible si Moscou perçait «les lignes de front» et si Kiev le demandait. Depuis le début de l’invasion russe, la Pologne est un allié infaillible de l’Ukraine. Toutefois, alors que ces pays européens prennent des positions qui ont de quoi susciter le courroux du Kremlin, Washington reste en retrait et semble avoir indiqué à son allié ukrainien qu’il ne participerait pas au Sommet pour la paix, prévu en Suisse en juin prochain.

Une absence qui dès à présent perturbe le président ukrainien au plus haut point. Volodymyr Zelensky a en effet exhorté hier son homologue américain Joe Biden à participer au sommet, estimant que son éventuelle absence équivaudrait à «applaudir» Poutine.

«Le sommet pour la paix a besoin du président Biden», a déclaré Zelensky lors d’une conférence de presse à Bruxelles. Washington n’a à ce stade pas confirmé la venue de Joe Biden, mais a par contre confirmé sa présence au Sommet du G7 en Italie autour de ces dates. Zelensky, en tournée européenne depuis lundi, a par ailleurs estimé que les pays absents du sommet prévu les 15 et 16 juin en Suisse étaient «satisfaits» de la guerre ravageant l’Ukraine depuis plus de deux ans. «Il n’y a que deux scénarios : une paix réelle ou une nouvelle extension de la guerre», a estimé le chef de l’État ukrainien pour lequel la conférence en Suisse peut servir à «contraindre la Russie à la paix».

«C’est absolument, absolument possible. Tout dépend de la détermination des dirigeants du monde et du vrai choix de chaque État : s’il veut établir une paix réelle ou s’il se satisfait de la situation actuelle, c’est-à-dire s’il se satisfait de la guerre», a assuré Zelensky. Il a accusé Poutine de tenter de «faire échouer» ce sommet organisé par la Suisse sur la demande de l’Ukraine. «Poutine a très peur du Sommet de la paix. Il a essayé de faire échouer ce sommet et continue de le faire», a dénoncé le président ukrainien, après avoir rejeté la veille la proposition de la Chine et du Brésil d’y inviter la Russie qui allait «tout bloquer».

Moscou cherche à organiser une réunion «alternative», a-t-il encore affirmé hier, appelant la communauté internationale à ignorer celle-là. Toutefois, il est difficile de comprendre comment la paix peut être atteinte si l’un des deux participants ne peut être présent au Sommet pour la paix pour tenter de trouver une solution pour faire taire les armes. Pour Zelensky, le sommet de juin en Suisse sera probablement une opportunité pour demander plus de fonds et d’aides militaires et de pousser d’autres chefs d’État à faire des déclarations belliqueuses, prenant le risque de voir réellement cette guerre s’étendre au-delà des frontières ukrainiennes.

Le Jour d’Algérie

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