Achat de Naturgy : Les Émiratis font machine arrière

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Le groupe énergétique espagnol Naturgy ne passera pas sous le contrôle des Émiratis.

En effet, les émiratis ont abandonné leur ambition de rachat de ce géant espagnole. Rien n’a filtré pour le moment sur les raisons de cet abandon par l’émirati Taqa . « Des sources proches des négociations attribuent à Taqa la décision d’abandonner l’offre publique d’achat, OPA, affirmant que celle-ci est totalement enterrée », a rapporté le quotidien espagnol El Mundo, citant des sources proches des négociations.

« Elle ne se fera plus », affirment ces sources citées par le journal, évoquant « le refus catégorique de l’entreprise étatique émiratie » de poursuivre l’opération. Le quotidien espagnole affirme que « la plus grande OPA prévue sur le marché espagnol, d’une valeur supérieure à 25 milliards d’euros, est avortée », et que « le conseil d’administration du groupe énergétique émirati Taqa s’est retiré par surprise des négociations pour lancer une OPA sur Naturgy.»

Le journal rappelle que l’opération, menée conjointement avec Criteria, visait à céder les parts des fonds CVC et GIP, qui détiennent plus de 40% de la société gazière espagnole, et à assurer la stabilité du groupe énergétique. El Mundo précise, dans ce sens, que « le président de Taqa, le ministre des Investissements des Emirats, Mohamed Hassan AlSuwaidi, et son conseil d’administration ont finalemen rejeté l’OPA négociée par son P.-dg, Jasim Husain Thabet, avec son homologue chez Criteria, Ángel Simón. »

Le quotidien dévoile, à ce propos, que Taqa avait déjà montré des « signes de réticence ces derniers jours dans une longue négociation où les promoteurs de l’OPA ont également affronté le fonds CVC » et que « des sources proches de ce fonds nient être à l’origine de la rupture. »

Il explique également que les actions de Naturgy ont clôturé lundi à 24,86 euros, loin du prix nécessaire pour racheter les 40% détenus par les fonds GIP et CVC. Une fois le marché fermé, le bras investisseur de la Caixa a confirmé la fin de l’opération dans un communiqué, déclarant qu’il chercherait d’autres solutions.

Cette opération de rachat a été, dés l’entame des négociations par les deux parties, scrutée à la loupe par l’Algerie qui voyait par ailleurs d’un mauvais oeil l’éventualité de l’aboutissement de cette «OPA». En effet, l’Algérie aurait manqué de brandir la menace de couper les livraisons de gaz à l’entreprise Naturgy. Rien d’officiel n’a été rendu public à ce propos mais des sources insistantes ont plaidé pour cette éventualité.

Ainsi une source algérienne bien informée et au fait de ce dossier aurait confiée il y’a quelques semaines à l’agence de presse Reuters qu’en cas de cession des actions détenues par Naturtgy au profit d’une autre entreprise, « l’Algérie procédera à la résiliation du contrat d’achat et de vente signé avec Naturgy et cessera de ce fait, les livraisons de gaz algérien à cette compagnie. »

Cette opération est intervenue dans un contexte où les relations entre l’Algérie et les émirats arabes Unis ne sont pas du tout au beau fixe. Cette information de rachat, si elle se confirme, risquait aussi de peser sur le devenir des relations algero espagnoles.

Ce d’autant que l’Algérie est le premier exportateur de gaz vers l’Espagne avec
laquelle elle est en renégociations des prix ayant fait l’objet de contrats signés il y a plus de 20 ans avec une validité jusqu’en 2032, mais avec des clauses prévoyant un bilan d’étape qui inclut une renégociation des prix tous les trois ans.

À préciser également que le groupe Sonatrach détient 4,1% des parts du groupe énergétique espagnol, Naturgy, et il est actionnaire majoritaire, avec 51% des parts, gazoduc Medgaz, depuis mai 2020, suite à l’acquisition des parts de l’autre compagnie espagnole, Cepsa.

Par : KAMAL HAMED

Le Midi Libre, 13/06/2024

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