Violente bagarre entre diplomates et républicains marocains au siège de l’ONU

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Taleb Alisalem fait parti des pétitionnaires sahraouis qui ont participé au Comité de Décolonisation des Nations Unies dans ses sessions du 11 juin 2024 réservées à l’examen de la question du Sahara occidental. Parmi les pétitionnaires qui sont intervenus pour défendre le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance, il y avait des sahraouis et d’autres nationalités, mais aussi des républicains marocains installés aux Etats-Unis.

Selon SPS, l’agence de presse officielle sahraouie, ces derniers sont Mohamed Hicham Radoui, qui vit aux Etats-Unis, coordinateur de l’Organisation Karama-Sahara, Ahmed Fennane et Hassan Fennane. SPS publie aussi leurs photos sur la tribune onusienne.

Un détail qui a attiré l’attention des observateurs est l’animosité des diplomates marocains visant à perturber l’intervention des républicains marocains qui ont remercié l’Algérie pour son soutien aux sahraouis.

Questionné par Ali Lmrabet, l’un des pétitionnaires sahraouis, Taleb Alisalem affirme ne pas avoir été interrompu par des élements marocains lors de son intervention. Selon Taleb, les diplomates marocains ont visé uniquement les trois républicains mamrocains, Hicham Radoui, en particulier. Dans une de ses répliques, Omar Kadiri, le Représentant permanent adjoint du Maroc auprès de l’ONU, les a accusé de recevoir de l’argent de l’Algérie.

Taleb a révélé aussi à Lmrabet un incident qui a eu lieu dans les couloirs des bâtiments des Nations Unies. Après la fin de leurs missions, les pétitionnaires pro-sahraouis se sont rassemblés pour une photo de famille. A ce moment-là, Kadiri s’est présenté pour qualifier les marocains de « traîtres à cause de votre soutien aux séparatistes », ce qui a déclenché une violente bagarre entre le diplomate alaouite et les opposants marocains au milieu du siège où s’est tenu, le 11 juin, la réunion du Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux sur le Sahara Occidental. L’intervention de la police a évité de justesse le lynchage de l’adjoint d’Omar Hilale par Hicham Radoui.

Pour rappel, en 2014, le hacker français Chris Coleman a révélé des documents de la diplomatie sur la questions des pétitionnaires qui défendaient les thèses marocaines à New York.

Sept documents officiels du ministère des Affaires étrangères marocains et de la représentation du Maroc auprès des Nations Unies dévoilent l’étendue de cette opération de corruption visant à tromper l’opinion de la communauté internationale sur la question Sahraouie.

Obtenus par le hacker Chris Coleman, qui avait déjà dévoilé beaucoup de secrets liés au conflit du Sahara occidental, les documents livrent les détails de cette vaste opération de corruption : « choix des pétitionnaires et des thèmes d’interventions et les montants versés aux intervenants qui prennent la parole pour défendre la politique coloniale du Maroc la commission de décolonisation de l’ONU. »

Les documents révèlent également la stratégie de confrontation mise en place par le Maroc pour saborder toutes les actions du Front Polisario au sein de l’organisation onusienne.

Dans une correspondance classée confidentielle datée de l’année 2012, le ministère des Affaires étrangères avait instruit le directeur général de l’agence marocaine de coopération internationale de prendre en charge six pétitionnaires qui devaient, alors, témoigner à l’ONU en faveur du Maroc.

La prise en charge comprenait un perdiem de 2.200 dollars américain pour chaque pétitionnaire, un billet d’avion classe affaire et le payement de cinq nuitées d’hôtel du 7 au 12 octobre 2012. Le ministère a chargé cette agence de prendre les dispositions nécessaires pour que cette prise en charge soit assurée par la mission permanente du Maroc à New York.

Dans un autre document du ministère des Affaires étrangères marocain, il est mentionné les noms des pétitionnaires et les thèmes choisis sur les quels ils doivent intervenir.

Le document en question illustre la grande manipulation exercée par Rabat qui dicte et oriente le contenu des pétitionnaires à la quatrième commission.

Plus encore, dans une troisième correspondance, intitulée note de cadrage, consacrée aux enjeux et aux objectifs du Maroc par rapport à la 69 ème Assemblée générale de l’ONU tenue en 2014, « le ministère des Affaires étrangères a tracé une ligne de conduite aux diplomates marocains pour contrer le Front Polisario et l’Algérie au Nations Unies. »

Le MAE marocain est allé jusqu’à demander à la délégation marocaine à la quatrième commission chargée de la décolonisation d »‘observer une démarche de confrontation et de combat, pour ne pas laisser à l’Algérie et au Polisario l’opportunité de défendre » la cause.

La note révèle, par ailleurs, la procédure de choix des pétitionnaires étrangers intervenant à la quatrième commission.

« S’agissant des pétitionnaires proposés cette année par le MAEC, ils sont au nombre de neuf.

Leur profil a été bien choisi : journalistes, juristes, universitaires, historiens et correspond aux thématiques proposées (réformes politiques au Maroc, initiative marocaine d’autonomie et sa conformité avec l’exercice de l’autodétermination, modèle de développement des provinces du sud », a écrit le ministère marocain dans sa note.

Voici certains des documents révélés :


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