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Ce constat partagé par les deux parties est sans appel ! L’Accord d’association algéro-européen en vigueur depuis près de 20 ans maintenant, a provoqué une véritable saignée à l’économie algérienne. Sans exagération aucune, cette association n’avait de sens que le nom. Les chiffres officiels rendus concernant la première décade de l’accord étayent le propos.
On exportait pour seulement 1 dollars contre 10 dollars importés. Entre 2005 et 2014, les partenaires du Nord nous ont vendu pour l’équivalent de 195 milliards de dollars contre l’achat de 12,3 milliards de dollars seulement. Nos exportations n’avaient enregistré qu’une faible hausse en dix ans, passant de 597 millions à 2,3 milliards USD.
Ces statistiques étaient établies- reprises par l’APS- par l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex). Vous voyez bien que l’écart des échanges est abyssal. Pour preuve, la balance commerciale de l’Algérie qui avait souvent accusé un déficit. Mais, pourquoi a-t-on laissé les choses trainer malgré les importants dégâts occasionnés à notre économie ?
A l’époque de la « rente pétrolière » pour ne pas la nommer ainsi, dénoncer cet accord était un tabou pour les membres de la « Issaba ». Une bande qui s’en est mis plein les poches dans une démarche criminelle contraire aux intérêts du pays. Mais, « autre temps, autre mœurs », les choses ont changé, beaucoup même. Il y a quelques jours de cela, l’UE a fait une curieuse sortie publique où elle a annoncé avoir déclenché une procédure pour le « règlement des différends » contre l’Algérie, qu’elle accuse, étonnamment, de « restreindre les exportations et les investissements européens » depuis 2021.
Dans cette démarche qui sent un énième coup de pression sur notre pays dont les desseins restent inavoués, Bruxelles voudrait, quand même, engager « un dialogue constructif avec l’Algérie ». Et pourquoi et autour de quoi discuter ? « Supprimer les restrictions » sur les produits agricoles et véhicules à moteur. Et quoi encore ? « Lever l’interdiction » d’importer des produits en marbre et en céramique sous leur forme finale. Là on sent le partenaire espagnol derrière.
C’est tout ? Non, il y a encore « l’obligation »-qui dérange- pour les constructeurs automobiles de réaliser un taux d’intégration conséquent dans la fabrication des véhicules. Voilà tout ! On aurait pu comprendre une volonté de l’UE de rabattre les cartes pour l’accord, personne n’est contre.
L’Algérie a déjà exprimé la nécessité de révision sur la base du principe gagnant-gagnant. Mais, on ne dicte pas ses propres règles pour un pays souverain qui a décidé de défendre ses intérêts. La souveraineté économique pleinement recouverte, elle ne permet aucun diktat. Pas question de servir de bric-à-brac pour l’Europe.
L’économie de bazar est morte avec la mort de l’ère de la gabegie et du siphonnage des fonds publics. L’Algérie veut un accord digne d’intérêt.
Farid Guellil
Le Courrier d’Algérie, 20 juin 2024
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