Le partenariat pour le développement et l’exportation de l’hydrogène vert entre l’Algérie et l’UE qui ont co-organisé, ce lundi à Alger, une rencontre thématique : « Vers une économie de l’hydrogène vert : stratégies, cadres réglementaires et projets en cours ».
Cette rencontre qui a réuni des experts des deux parties a permis de faire le point sur les projets en cours et à venir, et d’identifier les opportunités de collaboration. L’atelier a mis en lumière des projets d’envergure, tels que le corridor SoutH2, qui devrait relier les deux rives de la Méditerranée et faciliter le transport de l’hydrogène vert produit en Algérie vers les marchés européens. Cette initiative majeure présente un fort potentiel pour stimuler la production de cette énergie renouvelable à grande échelle et contribuer à la décarbonisation des économies algérienne et européenne.
Accès à la technologie européenne de pointe
Le SG du Ministère de l’Énergie et des Mines, Abdelkrim Aouissi, a exposé la stratégie énergétique de l’Algérie au nom du ministre Mohammed Arkab. Dans son discours lu par Aouissi, le ministre a souligné l’importance d’une collaboration étroite entre l’Algérie et l’UE pour stimuler le développement de l’hydrogène vert en Algérie. Arkab a ainsi qualifié cette collaboration d’ »essentielle et importante » pour une progression efficace dans ce domaine. Cette synergie permettra l’échange d’expertises et l’accès à la technologie européenne de pointe dans ce secteur. L’Algérie a déjà lancé plusieurs projets pilotes et expérimentaux dans le domaine de l’hydrogène vert, dont certains en collaboration avec l’UE.
Ces projets visent à maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur pour le développement et la production d’hydrogène. Parmi ces initiatives, il cite « deux projets expérimentaux de Sonatrach dans le sud du pays, d’une capacité de 2 à 4 mégawatts chacun, ainsi que l’étude de la faisabilité de la production de carburants e-méthanol et e-kérosène. Un projet de référence semi-industriel à Arzew est également en cours, avec une capacité de production d’hydrogène de 50 mégawatts ». Ce projet bénéficie du soutien du gouvernement allemand via la Banque de développement.
Une priorité nationale
A partir de 2030, souligne Arkab, « l’Algérie prévoit de passer à la vitesse supérieure en développant des projets à échelle industrielle d’une capacité totale de plus d’un million de tonnes d’hydrogène par an ». Cette feuille de route ambitieuse s’appuiera sur une collaboration étroite avec les partenaires européens. Le ministre a également évoqué l’étude approfondie des moyens de transport et des projets de connexion par le biais du corridor sud de l’hydrogène, en mettant l’accent sur les aspects techniques et l’optimisation des infrastructures existantes.
« Le développement d’une filière intégrée de l’hydrogène propre est une priorité majeure pour l’Algérie », a-t-il déclaré. « Une stratégie nationale a été élaborée, articulée autour d’axes clés: la création d’un environnement favorable avec un cadre réglementaire et institutionnel adéquat, le développement du capital humain, l’intégration industrielle et la coopération internationale. », a conclu Arkab.
Le corridor SoutH2, un projet ambitieux
Pour sa part, Saïd Meziane, directeur de coopération avec l’UE au Ministère des Affaires étrangères, a indiqué que « cet atelier représente une opportunité pour discuter des moyens de collaboration avec les partenaires européens dans le domaine des énergies renouvelables, en particulier l’hydrogène. » Il a ajouté que « l’Algérie possède des capacités importantes et que la coopération avec l’Europe est prometteuse et bénéfique pour toutes les parties. » Meziane a, par ailleurs, mis l’accent sur la portée du projet du corridor SoutH2 qui fera partie de l’épine dorsale européenne de l’hydrogène via l’Italie, l’Allemagne, et l’Autriche.
A cet égard, les aspects techniques, comme l’utilisation des infrastructures actuelles, ainsi que les défis à relever pour concrétiser cet ambitieux projet, ont été largement abordés lors de cet événement qui s’inscrit dans le cadre du partenariat stratégique dans le domaine de l’énergie. L’objectif prioritaire de cette alliance est le développement et le renforcement de la coopération entre les deux rives aussi bien dans le secteur des hydrocarbures, que dans les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique ou l’hydrogène.
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