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Une bataille entre la Belgique et le Maroc pour rendre une justice symbolique aux responsables du scandale Marocgate en 2022 a été perdue par Bruxelles. Le gouvernement belge a renoncé à appréhender les deux principaux responsables marocains qui ont orchestré le scandale de corruption au Parlement européen visant à blanchir le piètre bilan de Rabat en matière de droits de l’homme, selon le site d’investigation espagnol Elconfidencial.com qui tire son rapport d’un nombre de revues belges.
Le site affirme que la justice belge a décidé de se retirer de l’enquête sur les deux principaux agents marocains du plus grand scandale de corruption au sein du Parlement européen, laissant à Rabat le soin de faire ce qu’elle juge approprié.
Le Qatargate était également connu sous le nom de Marocgate lorsque les enquêteurs belges ont découvert que des responsables qatariens, en arrivant à Bruxelles, avaient découvert un réseau de corruption déjà mis en place et en activité depuis au moins une décennie, dirigé par un ancien député européen italien à qui les Marocains avaient donné de l’argent pour empêcher les députés d’écrire des rapports négatifs et pour blanchir tous les documents internes qui s’en prenaient sévèrement au Maroc sur son bilan en matière de droits de l’homme.
Selon la presse belge, Rabat a indiqué qu’il pourrait permettre aux migrants d’inonder l’Espagne depuis Melilla ou Ceuta – ou aider à les empêcher de quitter le Maroc – en échange de l’abandon de l’affaire par les Belges, probablement sous l’influence de la Commission européenne.
Compte tenu de cette décision, l’enquête sur le complot marocain risque d’aboutir à un échec, comme l’a révélé le week-end dernier le journal bruxellois Le Soir. Les autorités belges ont fait à Rabat en échange, semble-t-il, des concessions marocaines en matière d’immigration irrégulière.
Le dénommé Qatargate a débuté fin 2022 avec l’arrestation de huit députés européens, anciens députés et assistants parlementaires en Belgique et en Italie, la perquisition policière de près d’une vingtaine de domiciles privés et du siège du Parlement européen à Bruxelles, ainsi que le saisie de près de deux millions d’euros en espèces. Au centre de l’enquête se trouvait une séduisante eurodéputée grecque qui, l’année dernière, a été autorisée à reprendre son travail au Parlement européen après qu’un accord ait été conclu avec elle pour dévoiler tout le réseau.
Selon El Confidencial.com, les instigateurs présumés du complot étaient deux Marocains, Abderrahim Atmoun, actuel ambassadeur du Maroc en Pologne, et Mohamed Belharache, connu sous le nom d’agent M118 de la Direction générale des études et de la documentation (services secrets étrangers marocains) qui, selon les informations maghrébines, a mis en place une opération de piège à miel à Marrakech visant à faire chanter un député européen belge. Durant toute la débâcle du Marocgate, Rabat a feint l’ignorance de manière quelque peu absurde et a joué la carte de la victime, le ministre des Affaires étrangères s’en prenant même à un moment donné à l’UE pour avoir traité le Maroc différemment une fois qu’elle a découvert l’ampleur de la corruption.
Pour les interroger, des juges et des policiers belges se seraient rendus à Rabat, mais n’auraient pas été autorisés à les voir. Atmoun ne peut pas non plus être interrogé à Varsovie, car il bénéficie de l’immunité diplomatique. Quant à Belharache, il ne peut être extradé vers la Belgique car Rabat n’autorise pas l’extradition de ses citoyens.
Maghrebi, 18 juin 2024
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