- Un nouveau sondage montre que le parti de Le Pen gagne deux points
- Une enquête séparée suggère une majorité absolue en vue
- Premier tour des élections dimanche avant le décideur du 7 juillet
PARIS, 28 juin (Reuters) – Le Rassemblement National (RN) de la droite extrême française a accru son avance dans un sondage publié le dernier jour de la campagne avant le premier tour des élections législatives de dimanche, avec une autre enquête montrant qu’il pourrait atteindre une majorité mince.
Le parti anti-immigration et eurosceptique de Marine Le Pen a mené les sondages depuis que le président Emmanuel Macron a appelé à des élections anticipées ce mois-ci, plongeant la France dans l’incertitude et troublant les voisins européens et les marchés financiers.
Un nouveau sondage OpinionWay publié par le journal Les Echos vendredi montre que le RN pourrait atteindre jusqu’à 37 % des voix populaires, en hausse de deux points par rapport à son score il y a une semaine.
Le bloc centriste Ensemble de Macron était vu atteignant 20 %, en baisse de deux points par rapport à la dernière publication. L’alliance de gauche Nouveau Front Populaire se maintenait à 28 % des voix.
BFM TV, dans un autre sondage compilé par Elabe, a calculé que le RN et ses alliés pourraient obtenir entre 260 et 295 sièges au nouveau parlement – franchissant potentiellement la barre des 289 sièges pour une majorité absolue leur donnant un mandat clair pour gouverner.
Les projections précises de sièges sont délicates car le résultat dépend des résultats dans 577 circonscriptions à travers la France. De plus, après le premier tour de dimanche, les rivaux du RN peuvent s’allier et retirer des candidats dans des manœuvres tactiques pour battre les candidats d’extrême droite au second tour du 7 juillet.
La perspective d’un gouvernement dirigé par le RN ou de la paralysie politique d’un parlement suspendu a troublé les marchés financiers, avec une prime de risque sur les obligations gouvernementales françaises atteignant vendredi son plus haut depuis la crise de la zone euro en 2012.
Une victoire totale du RN placerait le parti dans une « cohabitation » délicate avec Macron pour le reste de son mandat jusqu’en 2027, marquant la première fois qu’un président français devrait partager le pouvoir avec un parti en dehors du courant politique dominant.
À qui revient le pouvoir?
Bien que le RN ait atténué certaines de ses positions anti-Union européenne et ait promis la responsabilité fiscale, des questions subsistent quant à la manière dont il financera ses promesses électorales et ce que son euroscepticisme profond signifiera pour l’avenir de l’intégration européenne.
Les critiques affirment que le racisme sous-tend ses politiques « France d’abord », malgré les efforts de Le Pen pour détoxifier un parti hérité de son père Jean-Marie, condamné pour incitation à la haine raciale.
Lors d’un dernier débat télévisé jeudi, le Premier ministre de Macron, Gabriel Attal, a accusé son adversaire du RN, Jordan Bardella, de continuer à tolérer les discours racistes au sein de son camp d’extrême droite – une accusation que Bardella a rejetée.
Le parti a bénéficié de la colère contre Macron, dont la décision de se présenter à la présidence en 2017 à la tête d’un mouvement centriste nouvellement formé a remodelé la politique française et visait à contrer la montée des partis extrémistes.
Son règne a été crédité de réformes pro-entreprises mais est perçu par de nombreux électeurs français comme ayant ignoré leurs préoccupations concernant la hausse du coût de la vie et la dégradation des services publics.
Le Pen a donné un avant-goût des affrontements potentiels qu’une cohabitation pourrait déclencher vendredi en déclarant qu’un Premier ministre du RN opposerait son veto au choix préféré de Macron pour servir en tant que commissaire français à la Commission européenne à Bruxelles.
« C’est le privilège du Premier ministre, pas du président, de nommer le commissaire français », a-t-elle déclaré à Europe 1. Une source diplomatique a déclaré jeudi que Macron soutenait Thierry Breton, l’ancien homme d’affaires actuellement en charge du portefeuille des marchés intérieurs de la Commission.
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