La résolution d’aujourd’hui du Parlement européen sur les droits de l’homme au Maroc doit être exempte d’ingérence étrangère.
Les députés européens voteront bientôt sur une résolution concernant les droits de l’homme au Maroc, notamment sur la situation des journalistes dans le pays et le cas d’Omar Radi.
La gauche exprime ses inquiétudes concernant une délégation parlementaire du Maroc – quatre membres du Comité parlementaire mixte Maroc-UE – qui est venue à Strasbourg cette semaine pour rencontrer des députés européens, avant le vote sur la résolution.
Depuis l’accession de Mohammed VI au trône du Maroc en 1999, des ONG nationales et internationales ont documenté des dizaines de condamnations de journalistes à l’issue de procès inéquitables et pour des infractions politiquement motivées. Le cas d’Omar Radi s’inscrit dans un schéma où les autorités marocaines emprisonnent des journalistes indépendants. Radi a été emprisonné pour la première fois en décembre 2019 pour avoir critiqué la décision d’un juge d’emprisonner des participants aux manifestations du « Hirak » dans la région du Rif au nord du Maroc. Il a enquêté sur la confiscation de terres publiques par des spéculateurs et a été responsable de la révélation du scandale de corruption des soi-disant « serviteurs de l’État », impliquant environ 100 personnes, y compris des hauts fonctionnaires. Les observateurs considèrent les accusations portées contre Radi comme politiquement motivées, étant donné qu’il a critiqué le gouvernement dans les médias et sur les réseaux sociaux au cours des deux années précédant son arrestation.
La résolution d’aujourd’hui devrait exhorter les autorités marocaines à respecter la liberté d’expression et la liberté des médias, et appeler à la libération d’Omar Radi et des prisonniers politiques.
Bien qu’il soit de plus en plus évident que les autorités marocaines ont cherché à interférer dans le processus démocratique du Parlement européen, le projet de résolution ne demande pas l’application des mêmes mesures que celles appliquées aux représentants du Qatar.
Également absente est toute demande de suspension de l’Accord d’Association UE-Maroc et le projet néglige de mentionner les violations des droits de l’homme commises au Sahara occidental.
Le député européen Miguel Urban Crespo (Anticapitalistas, Espagne) a commenté la résolution :
« Le scandale Qatargate révèle une affaire Moroccogate encore plus profonde. Le Parlement européen devrait prendre les mêmes mesures préventives avec le Maroc qu’avec le Qatar. Toute activité législative du Parlement européen au cours des dernières années impliquant des intérêts marocains devrait être examinée rétrospectivement pour s’assurer qu’elle n’a pas été influencée par une ingérence étrangère. »
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