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On dit qu’il est l’homme le plus recherché du monde. Israël l’appelle le Ben Laden palestinien, mais les services de renseignements hébreux n’ont pas réussi à l’éliminer ni à le localiser, malgré tout l’équipement sophistiqué dont ils disposent et le soutien intellectuel et matériel de la première puissance militaire mondiale. Ils n’ont pas réussi non à déchiffrer la stratégie qu’il a suivie pour garder les otages israéliens en lieu sûr pendant près de 10 mois.
Grâce à ses compétences militaires, politiques et organisationnelles, et à sa fermeté, il a mis en oeuvre des plans qui n’ont jamais pu être anticipés par Netanyahu et le Mossad. Il a fait preuve de prouesses en matière de planification et de mise en œuvre qui n’ont jamais pu être anticipées, y compris la capacité du Hamas de résister si longtemps à la machine infernale et à la stratégie de la destruction totale de Tsahal. Jusqu’à présent, ni les israéliens ni les américains sont capables de découvrir où se cachent les combattants qui attaquent quotidiennement l’armée israélienne sur tout le terriroire de Gaza.
Ses plans ont infligé un choc sismique à l’entité israélienne ébranlant le mythe de la puissance de l’Etat juif, mettant en échec son autorité, son armée, sa sécurité, sa stabilité, sa prétendue suprématie militaire et sa capacité à protéger ses colons. Tel Aviv tente de couvrir cet échec en prétendant qu’il utilise les captifs comme boucliers humains pour éviter d’être tué ou capturé.
Selon Salaheddine Al-Awawde, membre du Hamas et analyste politique qui s’est lié d’amitié avec lui alors qu’ils étaient tous deux emprisonnés en Israël dans les années 1990 et 2000, « Sinwar n’est pas un dirigeant ordinaire, c’est une personne puissante et un architecte des événements. Ce n’est pas une sorte de gestionnaire ou de directeur, c’est un leader ». Les Israéliens n’ont jamais été confrontés à un dirigeant palestinien ou arabe tel que lui.
Neuf mois plus tard, la survie de M. Sinwar est emblématique des échecs de la guerre israélienne, qui a ravagé une grande partie de Gaza mais a laissé les principaux dirigeants du Hamas largement intacts et n’a pas réussi à libérer la plupart des prisonniers capturés lors de l’attaque d’octobre.
Alors même que les responsables israéliens cherchent à le tuer, ils ont été contraints de négocier avec lui, même indirectement, pour libérer les otages restants. M. Sinwar est apparu non seulement comme un commandant déterminé, mais aussi comme un négociateur astucieux qui a empêché une victoire israélienne sur le champ de bataille tout en engageant les envoyés israéliens à la table des négociations, selon des responsables du Hamas, d’Israël et des États-Unis.
Alors que les pourparlers sont menés par l’Egypte et le Qatar, c’est Sinwar dont le consentement est requis par les négociateurs du Hamas avant qu’ils n’acceptent toute concession, selon les responsables israéliens.
Pour les responsables israéliens et occidentaux, M. Sinwar est apparu, au cours de ces négociations, à la fois comme un adversaire redoutable et un opérateur politique habile, capable d’analyser la société israélienne et d’adapter apparemment sa politique en conséquence.
En prison, M. Sinwar a appris l’hébreu et a développé une compréhension de la culture et de la société israéliennes, selon d’anciens codétenus et des responsables israéliens qui l’ont surveillé en prison. Sinwar semble désormais utiliser ces connaissances pour semer la division dans la société israélienne et accroître la pression sur Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, selon des responsables israéliens et américains.
D’après des responsables des services de renseignements israéliens et américains, la stratégie de M. Sinwar est de prolonger la guerre aussi longtemps qu’il le faudra pour ternir la réputation internationale d’Israël et nuire à ses relations avec son principal allié, les États-Unis.
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