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Les femmes et les filles à travers le monde sont de plus en plus confrontées à la violence numérique, telle que les menaces, le harcèlement, le chantage ou la diffusion non désirée d’images intimes.
Cela ressort d’une étude internationale publiée mercredi. La situation est particulièrement préoccupante au Maroc, où près de la moitié des femmes et des filles ont fait l’expérience de la violence en ligne.
L’étude, intitulée « Decoding Technology-Facilitated Gender-Based Violence », a été réalisée par Rutgers et Abaad MENA, en collaboration avec des organisations locales dans sept pays : Indonésie, Jordanie, Liban, Rwanda, Afrique du Sud, Ouganda et Maroc. Cette recherche s’inscrit dans le cadre du programme Generation G, qui vise à prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles.
L’étude montre que la violence numérique découle souvent des inégalités entre les genres, des normes patriarcales et des idées sociales sur la moralité et les rôles de genre. La violence numérique a un impact négatif sur le bien-être des femmes et des filles, et entrave leur participation à la vie publique, tant en ligne qu’hors ligne. L’étude montre également un lien entre la violence en ligne et hors ligne, et que les groupes vulnérables tels que les personnes LGBTQI+ courent un risque accru.
L’étude donne plusieurs exemples de violence numérique vécue par les femmes et les filles, comme la réception de messages ou d’images sexuels non sollicités, le harcèlement ou le chantage par d’anciens partenaires ou des membres de la famille, la surveillance ou la traque via GPS ou les médias sociaux, le piratage ou la perte d’accès à leurs comptes en ligne, l’exposition à des discours de haine ou à de fausses informations, ou encore la manipulation ou la tromperie par des deepfakes ou d’autres techniques.
L’étude souligne divers facteurs contribuant à l’émergence et à la propagation de la violence numérique, tels que le manque de sensibilisation et de connaissance des risques et des droits des utilisateurs, le manque de responsabilité et de transparence des entreprises technologiques et des gouvernements, l’absence de législation et d’application adéquates, le manque de soutien et de protection aux victimes, ainsi que le manque de participation et d’influence des femmes et des filles dans le secteur numérique.
L’étude formule plusieurs recommandations pour lutter contre la violence numérique à l’égard des femmes et des filles, telles que l’amélioration de la législation, le renforcement des capacités de la police et de la justice, l’accroissement de la sensibilisation et de la résilience des victimes et de la société, l’implication des hommes et des garçons en tant qu’alliés, ainsi que la promotion d’une culture numérique sûre et inclusive.
L’étude met également en avant la nécessité de collecter davantage de données et de mener plus de recherches sur ce phénomène, devenu de plus en plus complexe et diversifié en raison du développement rapide de la technologie.
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