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Les partis d’extrême droite en Espagne exigent l’expulsion des musulmans, qu’ils appellent « envahisseurs » sur les réseaux sociaux. Ils se basent sur des événements historiques de l’époque de la chute de l’Andalousie et de la Reconquista. C’est ce qu’a déclaré Sergio Gracia, président du Centre de Recherche sur l’Extrême Droite (CINVED) en Espagne, à l’agence de presse Anadolu.
Selon Gracia, les partis d’extrême droite utilisent la Reconquista, ou reconquête, pour justifier la récupération des terres espagnoles des musulmans et leur expulsion. Ils font référence à des figures historiques comme Don Pelayo ou El Cid, et à des batailles comme la bataille de Covadonga, la bataille d’Alarcos, la bataille de Las Navas de Tolosa ou la prise de Grenade. Ils mentionnent également des dates clés de batailles locales, telles que Malaga en 1487 ou Alcala en 1247. Certains de ces mouvements font désormais partie d’un parti politique d’extrême droite, Hacer Nación.
Gracia dit que les politiciens d’extrême droite voient les musulmans en Europe comme des envahisseurs et les présentent ainsi. Il cite des déclarations de politiciens d’extrême droite concernant des chevaux de Troie, l’islamisation ou le changement de la démographie en Espagne (la théorie controversée du grand remplacement), en faisant référence à la construction de centres religieux tels que les mosquées.
Gracia explique que pendant la Reconquista, les musulmans de la péninsule ibérique étaient confrontés à un choix entre la christianisation, la mort ou l’exil. La plupart se sont convertis au christianisme mais sont restés secrètement fidèles à l’islam. Ils ont été appelés Morisques. En 1502, ils ont été contraints de se faire baptiser et il leur était interdit de s’habiller ou de parler comme des musulmans. Entre 1609 et 1613, environ 300 000 Morisques ont été expulsés de la péninsule ibérique. Les chrétiens sous domination islamique n’ont jamais été forcés de se convertir.
Gracia souligne que malgré l’expulsion des Morisques, les artefacts historiques et les éléments culturels laissés par les musulmans font partie du patrimoine culturel espagnol. Il cite des exemples comme la mosquée de Cordoue, l’Alhambra de Grenade, l’utilisation de figues et d’amandes, certaines recettes, des danses, les bains morisques à Ronda, et les ruelles étroites de cette époque.
Gracia appelle à davantage d’action et de résistance pour lutter contre les campagnes de haine et les crimes de l’extrême droite. Il plaide pour des congrès, des séminaires, la condamnation publique des crimes de haine, et la promotion de journées portes ouvertes dans les communautés islamiques. Il assure que la loi accorde des droits et des libertés à tous les citoyens.
Aux élections européennes, le nouveau parti d’extrême droite, « Se acabó la Fiesta » (La fête est finie), a obtenu trois députés européens avec 4,6 % des voix. Le parti est dirigé par Luis Perez, connu pour sa rhétorique anti-islamique et anti-immigration. Il affirme que l’Espagne est devenue un pays de criminels, de personnes corrompues, de mercenaires, de pédophiles et de violeurs.
Il définit tous les immigrants irréguliers comme des criminels et refuse de vivre à Bruxelles, car selon lui, c’est la capitale d’un pays en échec rempli d’islamistes, d’insécurité et de viols. Le parti Vox, qui représente l’extrême droite depuis une décennie, a obtenu six députés européens avec 9,6 % des voix.
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