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Par Brahim Ali
L’historien et professeur d’université français Pierre Vermeren s’est arrêté sur les positions des trois pays du Maghreb (Algérie, Tunisie et Maroc) face aux récentes élections législatives en France et leurs répercussions sur la région.
Il a comparé les positions de l’Algérie et de la Tunisie avec celles émises par le pouvoir marocain, soulignant qu’il existe une relation étroite entre le palais alaouite et le parti extrémiste français du Front National.
Dans une lecture qui semble avoir beaucoup de vérité et de crédibilité, Vermeren, qui a écrit de nombreux livres sur l’Algérie et le Royaume du Maroc, a estimé que l’Algérie est le seul pays parmi les trois pays dont les positions étaient claires et strictes sur l’extrême droite, et constituait un appel à lui barrer la route par tous les moyens légaux disponibles.
L’auteur du livre « Histoire de l’Algérie contemporaine » a déclaré dans une récente interview au magazine français « L’Express » : « L’Algérie a été le premier pays à appeler à voter contre le parti du Front national en France. Il y a eu des appels d’instances officielles ou officieuses, comme la Grande Mosquée de Paris, pour mobiliser les Algériens de France afin d’empêcher le Front national d’arriver au pouvoir ».
L’écrivain a déclaré que la position marocaine était très manipulatrice : « Le ton était plus contrôlé au Maroc parce que le régime là-bas voit clairement que nous ne pouvons pas préjuger de l’avenir et que la situation à long terme peut profiter au parti du Front national. »
L’historien et professeur d’université justifie la clarté et le principe de la position algérienne : « L’Algérie est le pays qui compte le plus grand nombre de binationaux en France, car la nationalité algérienne ne se perd pas et ne se transmet pas par l’immigration. L’accord de 1968 a grandement facilité le séjour permanent des Algériens venus sur le territoire français. »
En réponse à une question sur l’ambiguïté de la position marocaine à l’égard du Front national, l’auteur du livre « Le Maroc en 100 questions : le royaume des paradoxes » a expliqué que « le Front national, tout au long de son histoire, notamment sa composante historique, a eu des relations étroites avec le régime marocain. Il existe une hostilité commune à l’Algérie et une tradition d’amitié entre les fondateurs du parti, comme Jean-Marie Le Pen ».
Ce qui est intéressant, c’est que le peuple marocain ne partage pas la même position que le palais à l’égard de l’extrême droite en France, connue pour son hostilité envers les musulmans et les communautés immigrées, dont les Marocains. Pierre Vermeren a déclaré : « Cependant, d’un autre côté, l’opinion publique marocaine est hostile au parti du Front national, en raison de l’islam, de l’immigration et de la double nationalité, qui touchent aussi les Marocains, et donc les sentiments des personnes au pouvoir et des médias sont partagés. »
Mais au Maroc, l’idée qui prévaut est que les relations avec la France sont si mauvaises depuis dix ans qu’elles ne risquent pas de se détériorer. Le pouvoir cherche avant tout à changer les règles concernant la question du Sahara occidental et de son ennemi juré, l’Algérie.
Quant à la position tunisienne, il l’a sentie à travers ce qui a été écrit par la presse de ce pays. La presse tunisienne, selon Pierre Vermeren, « a fortement lié ces élections au conflit israélo-palestinien, et a présenté le résultat comme une défaite du « lobby sioniste français ». Mathilde Panot (la députée la plus en vue du Bloc de gauche et du parti La France insoumise (LFI) a promis à plusieurs reprises de reconnaître l’État de Palestine avant et après les élections législatives françaises ».
Dans le cas du Maroc, a ajouté le porte-parole, « la prudence de la presse marocaine peut être facilement comprise car le pays est allié à Israël » (l’entité sioniste) « dans le cadre des accords de normalisation ( Accords d’Abraham ) ».
Concernant les répercussions de la victoire de l’extrême droite, qui n’a pas eu lieu, selon le spécialiste des relations algéro-françaises, la visite officielle du président algérien Tebboune, reportée à plusieurs reprises et annoncée cet automne, aurait été annulée, et la commission mixte chargée de discuter du dossier de la mémoire poursuivra symboliquement ses travaux.
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