La Déclaration universelle des droits de l’homme: Progrès, défis et voie à suivre

Par George Hill

Le 10 décembre 1948, l’Assemblée générale des Nations Unies adopta la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), un document historique qui posa les bases du droit international relatif aux droits de l’homme. Née des horreurs de la Seconde Guerre mondiale et de la lutte mondiale contre le fascisme, la DUDH visait à garantir les droits et libertés fondamentaux de chaque individu, indépendamment de sa nationalité, de sa race, de son genre, de sa religion ou de tout autre statut. Elle était conçue pour compléter la Charte des Nations Unies de 1945, en assurant que ces droits soient universellement respectés.

La DUDH consacre deux aspects interconnectés des droits de l’homme : les droits civils et politiques, ainsi que les droits économiques, sociaux et culturels. Ces droits sont considérés comme universels, inaliénables et également applicables à toutes les personnes, partout dans le monde. La Déclaration souligne que ces droits sont fondamentaux pour la dignité humaine et que leur protection est essentielle au maintien de la paix garantie par l’état de droit, afin que les populations confrontées à l’oppression n’aient pas à recourir à la rébellion comme seul moyen de renverser les violations imposées.

En 1966, deux traités internationaux ont renforcé les dispositions de la DUDH : le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Ces documents ont continué à affirmer la vision énoncée dans la Charte des Nations Unies, avec son engagement pour les droits humains fondamentaux, le progrès social et l’égalité.

Une lutte continue : réaliser les droits de l’homme

Cependant, 76 ans après l’adoption de la DUDH, nous devons nous demander : sommes-nous plus proches de la pleine réalisation de ces droits pour tous ? Deux articles fondamentaux de la DUDH appellent à un ordre social et international garantissant les droits de l’homme pour tous et interdisant les actions qui pourraient détruire ces droits. L’article 28 déclare que « Toute personne a droit à ce que règne, sur le plan social et international, un ordre tel que les droits et libertés énoncés dans la présente Déclaration puissent y trouver plein effet. » L’article 30 affirme en outre qu’aucune entité – qu’il s’agisse d’un État, d’un groupe ou d’un individu – ne peut utiliser la Déclaration pour justifier des actions qui sapent ces droits.

Pourtant, dans de nombreuses régions du monde, nous continuons d’être témoins de violations généralisées de ces droits. À Gaza, nous assistons à un nettoyage ethnique et à un génocide, tandis que des attaques armées ciblent des populations en Cisjordanie occupée, au Liban et en Syrie. Les conflits en Ukraine, en Russie, au Soudan et au Cameroun continuent de faire d’innombrables victimes, montrant que l’ordre international nécessaire à la protection des droits de l’homme reste insaisissable pour des millions de personnes et est mis en péril pour l’ensemble de l’humanité.

Une crise dans la gouvernance mondiale : un appel à la responsabilité

Cette lutte pour les droits de l’homme a été mise en lumière par des événements récents, comme la démission de Craig Mokhiber, un fonctionnaire des Nations Unies, en octobre 2023. Dans sa lettre de démission, Mokhiber a exprimé ses préoccupations quant au fait que l’ONU avait cédé à la pression d’États puissants, en particulier les États-Unis, Israël et leurs alliés, au détriment de la défense des peuples opprimés, des droits de l’homme et du droit international. Il a souligné l’ironie du fait que la Déclaration universelle des droits de l’homme ait été adoptée la même année que la Nakba, un événement tragique de l’histoire palestinienne marquant le déplacement de centaines de milliers de Palestiniens.

Au fil des décennies, les États puissants, notamment ceux disposant d’un droit de veto au Conseil de sécurité des Nations Unies, ont activement sapé les principes de la DUDH. Au lieu de promouvoir la paix, la sécurité et la justice, ils ont favorisé l’agression illégale, les interventions et les guerres ; les sanctions économiques et financières illégales ; les occupations injustifiables par la force militaire ; la destruction d’infrastructures vitales comme les gazoducs ; les assassinats ouverts et dissimulés de responsables politiques et gouvernementaux ; la suppression de la liberté d’expression, en particulier contre ceux qui agissent pour la paix ; l’utilisation croissante et incontrôlée des technologies militaires ; et l’ingérence illégale dans les affaires internes souveraines des nations, y compris en alimentant des changements de régime.

L’OTAN et la lutte pour les droits de l’homme

Un exemple clair de la manière dont les dynamiques de pouvoir mondiales affectent les droits de l’homme est le conflit en cours à Gaza, où les objectifs géopolitiques et militaires de l’OTAN ont joué un rôle dans l’aggravation de la situation. Ces objectifs ont été éclairés en janvier 2023, lorsqu’une déclaration conjointe de l’Union européenne et de l’OTAN a affirmé leur intention d’utiliser leur pouvoir politique, économique et militaire combiné pour poursuivre des objectifs communs au « bénéfice de leurs citoyens ». Cependant, les populations souffrant en Palestine, ainsi que celles du Cameroun méridional – où des milliers de personnes ont été tuées, plus de 638 000 déplacées à l’intérieur du pays et au moins 1,7 million de personnes ont besoin d’une aide humanitaire – savent trop bien ce que signifie cette dynamique militaire.

L’appel à la paix et au non-alignement

Face à cette crise, des mouvements comme DiEM25 remettent en question la militarisation de la politique mondiale. Nos membres demandent des comptes aux gouvernements pour leur propension à la guerre et à la militarisation croissante. Par nos actions et notre participation électorale, nous affirmons que la meilleure façon de parvenir à un monde pacifique avec une sécurité pour tous est de promouvoir la paix sur la base de la compréhension que les seules solutions aux contradictions, contentieux et conflits résident dans une diplomatie mutuellement bénéfique et le dialogue.

DiEM25 propose une vision axée sur la promotion d’une « culture de la paix » par l’éducation, le journalisme et la recherche. Cette vision inclut un processus de paix parallèle dirigé par l’ONU pour aborder les conflits en cours en Palestine, en Ukraine, au Sahara occidental et dans d’autres régions. Une réforme des Nations Unies et le transfert du contrôle des missions militaires et civiles européennes à l’ONU sont des éléments importants du programme de DiEM25 pour atteindre la paix et la solidarité internationale.

Diem25, 10/12/2024

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