Faisant face à un différend régional, le Maroc, pays fondateur de l’OUA et fier de son appartenance africaine millénaire, s’est évidemment tourné vers l’organisation régionale africaine pour demander sa médiation. Il a, par la suite, accepté d’apporter son appui aux efforts des différentes instances créées par l’OUA pour régler cette question. L’histoire retiendra ainsi les faits suivants :
En 1981, le Maroc a proposé devant le 18ème Sommet africain tenu à Nairobi, l’organisation d’un référendum sous contrôle international et s’est engagé à en respecter les résultats. Après s’être félicité de l’engagement du Roi du Maroc, l’OUA décida de créer un Comité de mise en œuvre doté de plein pouvoir ;
Ainsi, la voie de la solution souhaitée par tous semblait donc toute tracée, et de fait l’OUA s’y est engagée. Mais voilà que, par un coup de force et de déni de toute légalité, l’OUA a décidé de répondre à la demande introduite par la « Rasd » d’admission comme membre de l’OUA, lors du Sommet de Freetown en 1980.
Le Maroc a posé alors une question préjudicielle à laquelle le sommet devait répondre avant tout débat au fond sur la demande d’admission de la RASD. Le Maroc, s’appuyant sur les dispositions sans équivoque de la charte, déniait en effet à la « RASD » les qualités requises d’Etat Africain indépendant et souverain, et demandait par voie de conséquence aux Chefs d’Etat de rejeter purement et simplement cette demande d’admission. Les débats s’étant prolongés, le Sommet de Freetown ne put trancher, et l’examen de la question fut remis.
Lors du Sommet de Nairobi de juin 1981, les chefs d’Etat se sont félicités tout d’abord de l’engagement solennel du Roi du Maroc d’accepter l’organisation du référendum et ont décidé de mettre sur pied un comité de mise en œuvre doté de pleins pouvoirs.
Ce Comité a décidé d’organiser et de conduire un référendum d’autodétermination et d’instaurer un cessez le feu. Et s’agissant du référendum, il a précisé que le peuple du Sahara aura le choix entre l’indépendance ou l’intégration au Maroc. Ainsi, ce Comité a répondu sans équivoque à la demande d’admission introduite par la « Rasd » et a décidé que le sort du peuple du Sahara reste à déterminer selon les choix cités précédemment.
Mais, en méconnaissance et en violation de ces dispositions prises par d’honorables chefs d’Etat, on a admis la « Rasd » comme membre à l’OUA, une entité qui n’avait aucun attribut de la souveraineté.
En d’autres termes, par un coup de force, le Secrétaire Général de l’OUA à l’époque s’est substitué à la population du Sahara, qui seule avait le droit de s’autodéterminer, pour plébisciter la « Rasd » et lui attribuer les qualités que seul le référendum pouvait lui reconnaître ou lui refuser.
Pour le Maroc, il devenait impérieux de ne pas se faire le complice de décisions qui ne sont autres qu’un processus d’érosion irréversible de la légalité, élément vital pour toute organisation qui se respecte. C’est donc avec douleur que le Royaume avait donc décidé, en 1984, de se retirer de l’OUA, tout en réaffirmant son attachement à l’Afrique.
Ainsi, l’impasse dans laquelle s’est trouvée la solution de ce problème dans le cadre africain a incité le Secrétaire Général des Nations Unies à proposer ses bons offices.
Source : Echec médiation africaine Sahara.doc
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