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Tunisie: les journalistes d’Al Jazeera travaillent dans un jardin après la fermeture de leur bureau à Tunis
– La police a bloqué l’accès à leurs locaux
Le Directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch (HRW), Eric Goldstein, a affirmé que les autorités tunisiennes ciblent arbitrairement les médias et les voix critiques.
C’est ce qui ressort d’un article paru sur le site de l’ONG, en date du 17 novembre 2021, rapportant que les journalistes d’Al Jazeera travaillent dans un jardin au Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), depuis la fermeture de leur bureau à Tunis.
« J’ai rencontré le journaliste tunisien Lotfi Hajji pour la première fois il y a une quinzaine d’années, après le refus des autorités du président Zine al-Abidine Ben Ali de lui accorder une accréditation pour devenir le correspondant local d’Al Jazeera, la chaîne de télévision panarabe financée par le Qatar », a raconté Eric Goldstein.
Le Directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord avait, en effet, rencontré le journaliste Lotfi Hajji alors qu’il était actif au sein de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH).
« J’ai été heureux de voir enfin Hajji à l’écran, terminant ses reportages par ‘Lotfi Hajji, Al Jazeera, Tunis’. Cette phrase a mis un terme à une attente de sept ans pour être accrédité », a-t-il indiqué.
La Tunisie traverse une crise politique depuis le 25 juillet dernier, lorsque son président, Kaïs Saïed, a adopté des mesures d’exception, dont le gel des compétences du Parlement, la levée de l’immunité de ses députés, la suppression de l’organe de contrôle de la constitutionnalité des lois et la promulgation de lois par décrets présidentiels. Le président a également pris la tête du ministère public, démis le Premier ministre et nommé un nouveau gouvernement avec Najla Bouden à sa tête.
Au lendemain de l’annonce de ces mesures, les forces de sécurité ont procédé à la fermeture du bureau d’Al Jazeera à Tunis, confisqué leurs équipements et expulsé les membres du personnel.
« La chaîne de télévision interdite de tournage, les journalistes d’Al Jazeera ont alors improvisé un studio de fortune devant l’entrée du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT). Ces mesures ont aussi contraint la station de diffuser des images empruntées à d’autres chaînes, Hajji y intervenant chaque jour en personne », a fait savoir Eric Goldstein.
Selon lui, « le bilan en matière de droits humains de Saïed est certes moins grave que celui de Ben Ali, mais l’aspect arbitraire des violations est le même ».
Interrogant Hajji, ce dernier a indiqué qu’aucune autorité n’a expliqué, jusqu’à l’heure, les motifs de fermeture.
« Il n’y a aucune décision de justice. Aucun fonctionnaire ne nous expliquera ce que nous avons fait de mal, combien de temps cela va durer, ou à qui nous pouvons faire appel », a-t-il ajouté.
« Bien que réduit à travailler depuis un jardin, Lotfi Hajji qui est aussi le cofondateur du premier syndicat indépendant de journalistes du pays est toujours à l’antenne. Pour l’instant. », a rapporté HRW.
Rappelons que les matériels et équipements de diffusion de la chaîne de télévision tunisienne »Nessma » et de la radio »Al Quran- Al Karim » ont été saisis, il y a quelques semaines, sur décision de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) qui a eu recours aux forces de l’ordre pour procéder à la fermeture et à l’arrêt de diffusion des deux médias.
Cette saisie intervient en application d’une décision, prise le 11 octobre dernier, relative à la saisie des équipements de diffusion de ces deux chaînes, qualifiées »d’illégales », transmettant leurs programmes sans licence de diffusion.
AA
#Aljazeera #Tunisie #Presse
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