Fin des élucubrations du projet de gazoduc Maroc-Nigéria

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Le projet de gazoduc Maroc-Nigéria connait les derniers soupirs du mort, suite à l’élection du nouveau président nigérian Paula Ahmed Tinubu, dont le principal défi est de faire sortir le pays des dettes extérieures.

Depuis l’arrêt des travaux du gazoduc euro-maghrébin par l’Algérie, le projet maroco-nigérian a été encensé en long et en large par les médias marocains pour « parasiter » le gazoduc Nigeria-Niger-Algérie, qui est sur le point de terminer ses pipelines.

Porté haut par la batterie médiatique marocaine pour faire du bruit, le projet était impensable, car traversant 14 pays, dont le Sahara occidental, un pays en état de guerre pour recouvrer son indépendance.

D’ailleurs les pays européens qui disaient être mobilisés pour le financer ont fait machine arrière. La guerre en Ukraine les a mis tous à terre, et financer un projet pareil serait la dernière chose à laquelle ils penseraient aujourd’hui.

Face à cette crise énergétique, le haut-commissaire aux affaires étrangères et à la politique de sécurité de l’Union européenne, Josep Borrell, a déclaré récemment, que la priorité pour les Européens était de « privilégier l’investissement dans les énergies renouvelables et le soutien de projets viables ». Il a également précisé que la réalisation du projet de gazoduc maroco-nigérian ne se fera pas avant l’année 2046, ce qui rend son financement actuellement inutile.

La chaîne Al-Hurra, qui en a fait un compte-rendu sérieux demeure sceptique quant à sa faisabilité, avant même les déclarations du nouveau président du Nigeria.

Deux indicateurs ont été relevés dans le rapport préparé par la chaîne américaine « Al-Hurra ». Tout d’abord, le projet de gazoduc dépend de l’approbation de tous les 14 pays par lesquels il doit passer.

Ensuite, la question du Sahara Occidental constitue un obstacle majeur à la réussite du projet de gazoduc entre le Nigeria et le Maroc, car les Nations unies considèrent cette région comme une zone contestée.

Le Nigeria marchera-t-il dans deux projets antinomiques, l’un déjà en cours de réalisation, l’autre dessiné grossièrement sur des feuilles ? La réponse est non. D’autant que le gazoduc algéro-nigérien, passant par l’Etat du Niger, a déjà entamé sa dernière étape avant d’atteindre le continent européen, en passant par le sol algérien, ce qui en fait un projet sérieux et concret.

De plus, l’Union européenne a exprimé sa réticence à financer le projet marocain, qui coûte environ 25 milliards de dollars, alors que les ressources financières du système d’entrepôt marocain sont insuffisantes pour couvrir les besoins énergétiques du pays.

En fin de compte, la décision du nouveau président nigérian Paula Ahmed Tinubu a mis un terme à un projet de gazoduc maroco-nigérian préférant donner la priorité aux projets énergétiques confirmés et stables, plutôt qu’à des projets onéreux et aléatoires.

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