M. Farouk Ksentini analyse les événements en Egypte : «les Arabes sont capables de démocratie»

S’exprimant sur les développements survenus sur la scène politique égyptienne marquée par le départ du président Moubarek après 18 jours de manifestation et révolte populaire, M. Farouk Kesntini s’est réjoui de l’évolution des événements qui se sont terminés comme le souhaitaient les Egyptiens.
Intervenant sur les ondes de la Chaine III, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme, a indiqué que le peuple égyptien est à applaudir d’autant qu’il «a imposé sa volonté».  Ce qui est  «hautement significatif», c’est  la leçon que les Occidentaux viennent de recevoir.
«Les Occidentaux doivent comprendre que les Arabes sont capables de la démocratie», a-t-il dit. «Ils étaient jusque-là persuadés que les Arabes et les musulmans, de manière générale, étaient des gens totalement réfractaires à la démocratie. Ce tournant de l’histoire, que ce soit en Tunisie ou en Egypte, s’imposait dans la mesure où «les règles de la démocratie n’étaient spécifiquement pas  observées et les réformes tardaient à venir dans les deux pays». Et d’ajouter : «J’étais douloureusement frappé de l’état de pauvreté des Egyptiens et cela devrait être un des vrais motifs de la révolte populaire». Selon M. Ksentini, le  Conseil suprême de l’armée peut assurer la transition pacifique dans le pays. «J’étais sidéré par la maturité de cette institution militaire.
Dès le début des manifestations, l’armée a eu une attitude extraordinaire et a refusé de contrer le peuple». Le plus urgent, préconise-t-il, est «la démocratisation de la société égyptienne» et la dissolution des institutions élues. Il relèvera que les capitales occidentales ont différemment commenté les contestations en Tunisie et en Egypte. «La Tunisie ne fait pas partie du Moyen-Orient», a-t-il dit avant d’ajouter : «Concernant  l’Egypte, la position des Occidentaux  se détermine  en fonction des intérêts d’Israël.  La grande différence est là.  Les USA et l’Union européenne  se préoccupent de  la sécurité d’Israël. Ce qui est paradoxal. Ce n’est pas à Israël d’avoir peur pour sa sécurité plutôt ce sont les Arabes qui doivent s’inquiéter car c’est Israël qui est l’Etat agresseur», a fait remarquer M. Ksentini. «Il faut dire que  les Etats-Unis et l’UE se comportent  comme étant des pays  satellites d’Israël». La question qui se pose actuellement, selon lui, c’est de savoir si le traité de paix entre Israël et l’Egypte ne sera pas remis en cause.
Sur le discours d’Obama, l’invité de la radio dira que le président américain  est victime des lobbyings  israéliens, «mais quand il s’exprime librement il dit des choses justes».
Passant à un autre sujet aussi important, à savoir le Sahara  occidental (envahi par le Maroc en 1975, ndds), M. Ksentini a estimé que le problème est «colonial» et que «malheureusement, nous ne  sommes pas à la veille de la solution de ce problème ».
Wassila Ould Hamouda
Horizons, 12/02/2011
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