Société algéro-turque du fer : 400 travailleurs dans le désarroi

Forcés au chômage après la fuite de Messalha Saïd Youcef, le président-directeur général franco-israélo-palestino-algérien de cette société (espion pour le compte du Maroc et du Mossad activant en Algérie, ndds), condamné par défaut à 20 ans de prison par la justice algérienne, ces travailleurs, majoritairement des chefs de famille, ne veulent plus attendre. Ils avaient déposé plainte pour escroquerie à l’encontre non seulement de leur PDG en fuite mais aussi du comptable de la société. Ce dernier est incarcéré depuis plusieurs mois pour détournement de biens de la même société saisis par la direction de la wilaya de Annaba, partie plaignante. Avec 3 autres complices, ce comptable avait profité du vide laissé par le départ précipité du PDG, pour s’autoproclamer liquidateur. Ce qui lui a permis de vendre aux plus offrants les biens mobiliers et mobiliers de la société ATF pour l’équivalent de 350 millions de dinars. Les faits mentionnés sur le rapport judiciaire sont accablants tant en ce qui concerne Messalha Saïd Youcef que son proche collaborateur, le comptable. Sur plusieurs plages, ce rapport confirme ce que les 400 travailleurs avaient pressenti, à savoir que «les recettes des ventes ont fini dans les poches du comptable et ses 3 complices». La moitié de ce montant aurait permis de payer ceux qui avaient aidé Messalha à tracer en toute sécurité sa route à destination de la frontière marocaine. Dans ses entendus, le juge d’instruction en charge de l’affaire a noté un grand nombre d’anomalies dans la gestion des biens de la société. Pour de nombreux travailleurs, il a été décelé plusieurs opérations n’ayant rien à voir avec les activités de la société spécialisée dans la récupération et la transformation du fer. Des opérations qui n’ont été possibles que grâce à la mise sur pied d’une comptabilité occulte et des achats fictifs. Le comptable agissait sous la surveillance et la responsabilité de Messalha qui lui avait donné délégation. Bien qu’au courant de se qui se passait au niveau de la direction générale et de l’entente complice entre le PDG et son comptable, les services compétents n’avaient pas réagi. Le grain de sable dans cet engrenage est survenu avec l’opération de contrôle engagée par les services de la direction des impôts de la wilaya d’Annaba. Leurs investigations poussées dans les comptes de la société ATF leur avait permis de mettre au jour un grand nombre d’anomalies dans les documents comptables de l’entreprise, tant en matière de déclarations sur le chiffre d’affaires qu’en matière de bénéfices et autres opérations soumises à fiscalité. Après de vaines tentatives de soudoyer les agents et cadres de la direction des impôts, menaces, intimidations et dénonciations calomnieuses à l’égard de leur tutelle locale et nationale, le patron étranger de ATF sera incarcéré. Jugé et acquitté en première et deuxième instance, il a été contraint de prendre la fuite après qu’il a été informé de l’imminence de sa condamnation après cassation auprès de la Cour suprême. Sa fuite lui évitera d’entendre à la barre sa condamnation à 20 ans de prison ferme en troisième instance et son placement sous mandat de dépôt pour purger sa peine. Toutes ces péripéties vécues par leur patron, leur société et le comptable avaient été suivies avec attention par les 400 travailleurs. Aussitôt confirmée la décision de saisie par le fisc de tout le patrimoine de la société, ils ont adressé plusieurs correspondances au wali de Annaba et aux plus hautes autorités de l’Etat. Ils ont demandé la désignation d’une juridiction à même de prendre en charge leur cas de licenciement et le paiement de leurs arriérés de salaire. C’est pourquoi, ils espéraient beaucoup de la décision de justice qu’ils avaient saisie pour faire valoir leur droit. Lors de l’audience de mardi dernier par le tribunal d’El-Hadjar, les représentants de la partie mise en cause étant absents, le président du tribunal a décidé du report du jugement. Une décision qui n’a pas été du goût des travailleurs. Très en colère, ils ont pris la route qui mène vers le siège de la wilaya pour, diront-ils, alerter le wali de Annaba sur leur situation. «Nous sommes prêts à aller au pire», clament-ils aux représentants de la presse qu’ils ont alertés. Au chômage depuis des mois, n’ayant plus aucune ressource pour répondre aux besoins élémentaires des leurs, ils sont véritablement désespérés. D’où le sit-in qu’ils ont entamé devant le siège de la wilaya et qu’ils affirment maintenir quotidiennement, à moins d’une réaction des autorités locales. 
A. Djabali
La Nouvelle République, 19/1/2011
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