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La Tunisie adopte une loi anti-israélienne (et l’Algérie se range aux côtés du Hamas) : un problème pour l’Italie ?
Le régime Saied prévoit des peines allant jusqu’à 12 ans pour ceux qui entretiennent des relations avec « l’entité sioniste ». L’Italie a ouvert des dossiers cruciaux tels que les migrants et l’énergie avec les deux pays.
La Tunisie a l’intention d’adopter une loi qui rendra illégale toute relation de ses citoyens ou entreprises avec Israël. La mesure, dont le processus parlementaire a débuté jeudi, prévoit de lourdes peines de prison. La Tunisie prend ainsi une position ouvertement pro-Hamas dans le conflit qui oppose l’Etat juif aux Palestiniens. Cela posera-t-il un problème à l’Italie, qui se trouve à l’opposé dans ses relations avec un voisin de la Méditerranée avec lequel nous avons ouvert le dossier crucial des migrants ?
La loi anti-israélienne a été présentée au Parlement dans des termes très durs. Nous croyons fermement que la Palestine doit être libérée du fleuve à la mer, que toute la patrie doit être restaurée et que l’Etat palestinien doit être fondé avec Jérusalem Sainte comme capitale », a déclaré le président de l’Assemblée Brahim Bouderbala à l’ouverture de la session plénière. Des mots qui en disent long : l’objectif d’un État palestinien « du fleuve à la mer » implique un refus de la reconnaissance d’Israël et place donc le régime de Kais Saied sur des positions très radicales, contrairement à d’autres gouvernements arabes.
La loi prévoit une peine de 6 à 12 ans de prison pour « haute trahison » pour quiconque commet « le crime de normalisation » et la prison à vie en cas de récidive : elle interdit « tout acte intentionnel de communication, de contact, de propagande, de conclusion de contrats ou de coopération, directe ou indirecte, par des personnes physiques ou morales de nationalité tunisienne avec toutes les personnes physiques et morales affiliées à « l’entité sioniste » ». L’utilisation du terme « entité sioniste » à la place d’Israël est également typique de ceux qui nient le droit à l’existence de l’État juif.
Il reste à voir si une proclamation aussi claire s’avérera être une simple façade ou si elle aura des conséquences concrètes pour les gouvernements qui soutiennent Israël. Saied s’est déjà montré un négociateur sans scrupules dans les négociations avec l’Italie et l’UE sur l’urgence des migrants : il a augmenté le prix demandé pour arrêter les trafiquants d’êtres humains (allant jusqu’à renvoyer à l’expéditeur une première tranche de financement, jugée trop faible) et, à l’heure actuelle, le mémorandum pour le contrôle des flux est dans l’impasse.
L’Algérie aussi, sans aller jusqu’à voter une loi de boycott ouverte contre Israël, a pris une position ouvertement pro-Hamas. Il s’agit d’un autre pays du bassin méditerranéen avec lequel l’Italie a renforcé ses liens de dépendance : après le déclenchement de la guerre en Ukraine, Alger est devenu le principal fournisseur de gaz de l’Italie. Les données d’Arera indiquent que 36 % de nos besoins proviendront de ce pays en 2022, supplantant la Russie, qui n’est plus qu’à 15 %. Au lendemain du massacre terroriste perpétré par le Hamas dans le kibboutz, l’Algérie a condamné les raids israéliens et exprimé sa solidarité avec les Palestiniens. Un problème pour la stabilité énergétique de l’Italie ?
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