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Écrit pour le blog du projet New Left .
Un article invité d’Asa Winstanley*
L’une des premières choses qui m’a frappé en lisant les câbles de l’ambassade américaine en Israël à Tel Aviv a été à quel point le gouvernement israélien semble inquiet du rapport Goldstone sur les crimes de guerre commis lors de l’attaque israélienne contre la population de Gaza en 2008-2009. Dans le câble 09TELAVIV2777 de décembre 2009, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu aurait désigné le rapport comme l’une des trois « principales menaces » auxquelles Israël est confronté – les deux autres étant le prétendu programme nucléaire iranien et la « prolifération de missiles ».
Deuxièmement, il existe des informations importantes sur le haut niveau de collaboration entre Israël et les forces appelées les « Contras palestiniens » en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza. En effet, le premier titre « cablegate » sur la Palestine provenait du câble 09TELAVIV1177, dans lequel le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, aurait déclaré qu’il « avait consulté l’Égypte et le Fatah avant l’opération Plomb Durci, leur demandant s’ils étaient prêts à prendre le contrôle » de Gaza une fois qu’Israël aura vaincu le Hamas ». En d’autres termes, le leader du Fatah, Mahmoud Abbas (dont le mandat de président de l’Autorité palestinienne a expiré en janvier 2009) savait que l’attaque israélienne massive était imminente, mais n’a rien dit. Cela était largement soupçonné, mais lire la confirmation de cette information provenant d’une source confidentielle du gouvernement américain est quelque chose de nouveau.
Il y a plus. Le câble 07TELAVIV1732 , que j’aime appeler « La guerre des marionnettes », est sorti cette semaine. À mon avis, c’est le plus intéressant des câbles palestiniens publiés jusqu’à présent. Écrit en juin 2007 lors des combats de rue à Gaza provoqués par la tentative de coup d’État finalement infructueuse du Fatah, il détaille une rencontre entre l’ambassadeur de l’époque, Richard H. Jones, et Yuval Diskin (chef de la police secrète israélienne, le Shabak – alias Shin Bet). C’est un portrait de la division réelle entre les collaborateurs palestiniens d’Israël. « [Le chef de guerre de Gaza, Mohammed] Dahlan tente de gérer les forces de sécurité du Fatah à distance. Nous ne savons même pas où il se trouve… », aurait déclaré Diskin. Il a poursuivi : « [Les hommes de Dahlan à Gaza] nous demandent d’attaquer le Hamas. C’est un nouveau développement. Nous n’avons jamais vu cela auparavant. Ils sont désespérés. Encore une fois, tout cela constitue une preuve corroborante importante de choses que nous connaissions ou soupçonnions déjà. De récents reportages médiatiques faisant état d’une lutte de pouvoir entre Abbas et Dahlan (que des éléments du Fatah proches des États-Unis accusent désormais d’avoir « perdu » Gaza) suggèrent que peu de choses ont changé en termes de luttes intestines au sein du Fatah.
Diskin aurait également affirmé dans 07TELAVIV1732 que le Shabak entretenait « de très bonnes relations de travail avec l’Organisation de sécurité préventive (PSO) de l’Autorité palestinienne et l’Organisation générale de renseignement (GIO) ». La citation la plus frappante de tout le câble pour moi est la suivante : « Diskin a déclaré que le PSO partage avec l’ISA [Shabak] presque tous les renseignements qu’il collecte ».
Il y a aussi une sorte de preuve irréfutable dans ce câble. À propos de Tawfik Tirawi, chef du GIO de l’AP : « Diskin a dit… qu’il essaie de développer des liens avec la famille Dughmush dans la bande de Gaza. » Le clan Doghmush (alias « l’Armée de l’Islam »), vous vous en souviendrez peut-être, est le même groupe qui a kidnappé en mars 2007 le journaliste de la BBC Alan Johnston ( il a été secouru par le Hamas en juillet ). Bien qu’un lien entre le Fatah et ce groupe ait été soupçonné depuis longtemps, à ma connaissance, il s’agit de la première confirmation de ce lien provenant de sources officielles.
Dans l’ensemble, il s’agit d’une Autorité palestinienne qui n’agit que comme une extension des forces d’occupation israéliennes – une relation qui n’a fait que s’approfondir au cours des trois dernières années et demie. Cependant, il manque beaucoup de choses dans les câbles : peu sur l’assaut israélien contre Gaza en 2008-2009, rien sur l’assassinat de Mahmoud al-Mabhouh à Dubaï et peu sur la guerre israélienne contre le Liban en juillet 2006. Malgré quelques théories du complot plutôt improbables qui circulent actuellement sur Internet, les raisons probables de ces lacunes sont plus banales . Premièrement, aucun des câbles n’est classé « Top Secret » ; deuxièmement, le parti pris inhérent du personnel du gouvernement américain à l’égard d’Israël ; et troisièmement, seule une petite fraction des câbles divulgués a été publiée jusqu’à présent. En effet, lors d’un entretien avec Al Jazeera cette semaine, Julian Assange a affirmé qu’il lui restait des milliers de câbles sur Israël à venir , notamment des informations sur l’assassinat d’al-Mabhouh et la guerre de juillet 2006.
A noter également un graphique illustrant la composition du cache des câbles sur le site Wikleaks . Il semblerait qu’environ 2000 câbles du consulat américain à Jérusalem soient encore à venir. Ceux-ci pourraient être plus intéressants que les câbles diffusés jusqu’à présent (presque tous provenant de l’ambassade de Tel Aviv).
A suivre, selon toute vraisemblance.
#Wikileaks #Palestine #Gaza #Israël #EtatsUnis #Hamas
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