Mauritanie : Deux sites anti-algériens sanctionnés par la HAPA

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En Mauritanie, la Haute Autorité de la Presse et l’Audiovisuel (HAPA) a adressé un blâme à deux médias locaux, Anbaa et Taqadoum, pour «atteinte à l’Algérie», a rapporté mardi la web Taqadoumi.
Depuis dimanche 10 mars, les publications en ligne sont inaccessibles, pendant 60 jours, pour les internautes installés en Mauritanie. La HAPA a justifié ces sanctions par la publication «de fausses informations» sur le voisin algérien, a-t-ajouté.

Après le décès d’un aide de camp du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani dans un accident de la circulation lors de la réalisation de la route reliant Tindouf à Zouerate, Anbaa s’est interrogé : «Pourquoi l’Algérie n’a pas présenté ses condoléances aux Mauritaniens suite au décès d’un garde présidentiel sur son territoire ? Pourquoi sa presse a-t-elle ignoré le drame ?».

Quant à Taqadoum, le 8 mars, il a annoncé que «le président mauritanien se plaint des nombreux appels téléphoniques de Tebboune».

Selon Le Jeune Indépendant, la réprimande du site Anba Info et la décision de lui imposer des sanctions sévères figurent dans un document émis par l’Autorité suprême de la presse, portant la signature du chef de l’autorité, en date du samedi 9 mars 2024.

Le document accuse le site, fondé en 2007, d’avoir publié des informations contenant des insultes intentionnelles, des préjugés ouverts et des incitations à l’encontre du gouvernement algérien.

L’Autorité suprême, ajoute le site algérien, a ordonné la suppression de « principalement, deux ou trois articles provocateurs qui sont la cause de cette prompte réaction de l’Autorité suprême de presse locale. Le premier concerne la mort accidentelle de deux éléments de la Garde présidentielle mauritanienne, lors d’une récente visite du chef de l’Etat en Algérie, alors que l’autre est une critique ironique sur les autorités algériennes. Un autre article évoquait de supposés préparatifs par l’Algérie d’une guerre contre le Maroc ».

« Il convient de souligner, précise la même source, que ce site n’est pas à son premier impair. En raison de ses multiples dérapages, il avait déjà reçu des dizaines de demandes de renseignements et de convocations de la part des autorités supérieures de la presse. Auparavant, il a fait l’objet d’une interdiction des plates-formes locales pendant un mois complet ».

Le Jeune Indépendant indique que « pour de nombreux observateurs mauritaniens, ce site est connu pour son style qui ressemble au média marocain Hespress, appartenant aux services du Makhzen, dont l’objectif primordial est d’encenser la politique de Rabat. Hier déjà, ce site a publié une information propagandiste concernant des aides alimentaires du régime marocain aux Palestiniens à Ghaza ».

« Par contre, il est curieux de constater que ce site et d’autres médias ont complètement ignoré le lancement du projet de la zone franche entre l’Algérie et la Mauritanie, comme s’il ne s’agissait pas d’une information de première importance pour les populations des zones frontalières. Pourtant, ce projet a été lancé par les Présidents des deux pays et répond à des besoins et des revendications émises par les citoyens habitant des zones enclavées et éloignées des grandes agglomérations et des circuits commerciaux », ajoute-t-il.

« Dans les commentaires publiés par ce site, juste après l’annonce de la décision de suspension, un observateur écrit que ce site est « un agent affilié aux renseignements marocains et géré par l’ambassade du Maroc qui vante l’occupation marocaine du Sahara occidental. C’est un site marocain, pas mauritanien. Pourquoi ne nous a-t-il pas fourni d’articles analytiques comme il le dit, sur le Maroc, son régime sioniste et les crimes de l’occupation marocaine contre nos cousins et notre peuple au Sahara occidental occupé ? Il n’ose pas le faire, et s’il le faisait, il perdrait son gagne-pain », conclue-t-il.

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