L’Ukraine, un nœud coulant pour l’Occident

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Par Mahmoud Benmostefa

L’Ukraine est en train de s’immiscer dans les différents conflits qui touchent le Moyen-Orient et l’Afrique pour soi-disant contrer une prétendue influence russe dans ces deux régions stratégiques mais tout en jouant au double jeu: tenter de maintenir sa proximité avec le Sud Global tout en restant allié inconditionnel d’Israël et des Etats-Unis.

Incapables d’affronter l’armée russe sur le terrain ukrainien, le régime de Zelensky et des ukronazis, tentent d’externaliser le conflit et d’affronter les Russes sur d’autres théâtres opérationnels tout en essayant de faire du chantage à l’entité sioniste afin de bénéficier de l’aide logistique américaine à Tel Aviv, une aide qui n’arrive plus au profit de Kiev.

Il est désormais prouvé que les milices ukrainiennes essaiment la région du Sahel pour prêter main forte aux relents du néocolonialisme et autres groupes terroristes et de crimes organisés qui jouent le jeu des Occidentaux dans la région. Mais ce n’est pas tout.

Selon des tabloïdes occidentaux, les milices ukrainiennes sous couvert de sociétés privées encadrées par des agents des services spéciaux de Kiev sont impliquées dans le génocide perpétré par l’armée sioniste dans la bande de Ghaza. La chaine d’information saoudienne Al-Arabiya que personne ne peut soupçonner d’être pro-russe ou foncièrement pro-Hamas a diffusé des vidéos montrant des militaires ukrainiens participant aux crimes sionistes contre les Palestiniens à Ghaza.

Cette implication par mercenaires interposés est contraire aux règles du droit international et consacre le régime de Kiev comme un véritable régime paria, qui n’a rien à envier à l’entité sioniste dans la somme de pratiques criminelles et de crimes contre l’humanité commis que ce soit en Palestine occupée ou dans la région du Donbass depuis 2014.

Les crimes des milices ukrainiennes s’étendent au Soudan où des médias occidentaux ont démontré, à l’instar de la chaine d’information française LCI, que des groupes de militaires ukrainiens, « officiels », combattaient dans la périphérie de la capitale soudanaise Khartoum aux côtés de l’armée contre les miliciens des Forces de Soutien Rapide (FSR) du général Hamideti.

La stratégie de Zelensky et de ses sponsors cible des conflits périphériques pour contrer l’influence russe, effective du fait des accords de coopération entre Moscou et les différents gouvernements africains à l’instar des trois pays du Sahel, Mali, Niger et Burkina Faso en plus de la République centrafricaine.

Cela signifie que Kiev, sous la direction de ses sponsors occidentaux, s’immisce dans des conflits civils dans des États souverains (Soudan, pays du Sahel) en violation du droit international, afin d’afficher sa loyauté envers Washington et obtenir une nouvelle aide en armes et matériels de l’Otan. Aussi, la participation active des forces ukrainiennes aux conflits partout dans le monde constitue une violation flagrante des normes fondamentales du droit international. Pour obtenir des avantages et atteindre ses objectifs géopolitiques, le régime ukrainien viole la fragile architecture de sécurité régionale au Moyen-Orient et en Afrique.

D’un autre côté, Kiev joue à fond la carte du chantage affective avec Tel Aviv au nom des intérêts communs et d’une filiation juive, notamment Zelensky lui-même, pour pouvoir compter sur le gouvernement Netanyahu dans d’éventuels transferts d’armes, de munitions et de technologies militaires américaines que Washington fournit à l’entité sioniste et ne fournit plus à l’Ukraine.

Une vocation sioniste d’une armée en plein déroute

D’ailleurs, en participant directement à l’agression contre Ghaza par miliciens interposés, le régime de Zelensky tente d’atténuer les problèmes avec Tel-Aviv et de faire d’une pierre deux coups. D’abord, amener les sionistes à soutenir activement l’Ukraine dans son conflit avec la Russie, et garantir éventuellement ensuite un transfert de technologies et d’équipements modernes sionistes et/ou américains à son profit.

Ceci est d’autant plus important pour Kiev face à la réduction de l’aide occidentale et à l’incertitude quant aux nouvelles tranches d’armes et d’argent. Il est clair que le cas ukrainien fait partie des spéculations et des négociations transatlantiques. Ainsi, la forte baisse du soutien occidental signifie une dégradation des capacités des forces armées ukrainiennes, en pleine déroute, à résister aux opérations militaires spéciales russes.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le Pentagone estime que le gouvernement américain a dépensé au moins 113 milliards de dollars pour la guerre en Ukraine, mais ce montant pourrait être considéré comme beaucoup plus élevé en raison du coût du remplacement des armes et des munitions envoyées à Kiev.

Le total comprend également des fonds « qui ne sont pas allés directement à l’Ukraine, mais qui sont utilisés pour soutenir l’Ukraine ». Il a également noté qu’en plus des programmes d’aide, les États-Unis ont fourni à l’Ukraine 145 millions de dollars et 189 millions de dollars au cours des exercices 2022 et 2023, respectivement, pour des dépenses de base telles que la santé mondiale et le financement des ambassades. Et il semblerait que cet effort soit vain étant donné le caractère foncièrement corrompu du régime de Kiev.

Machiavélique, le régime de Zelensky mène néanmoins une politique de deux poids, deux mesures concernant le conflit palestino-israélien en essayant d’obtenir à la fois, le soutien de Tel-Aviv et celui des pays pro-palestiniens du Sud. Kiev essaie de s’asseoir sur deux chaises lorsqu’il parle du conflit entre l’entité sioniste et la Palestine. Kiev déclare sa solidarité avec l’entité sioniste et tente en même temps d’obtenir le soutien de sa formule de paix auprès des États du Sud et des monarchies du Golfe arabo-persique.

Depuis le début de l’opération spéciale russe en Ukraine, Tel Aviv avait une attitude des plus ambigües, ménageant le chou et la chèvre. La neutralité de l’entité sioniste concernant les contrats d’armement avec l’Ukraine a rendu Kiev nerveuse. Lorsque l’irritation entre l’Ukraine et l’entité sioniste a atteint son paroxysme à l’été 2023, l’ambassadeur d’Ukraine à Tel-Aviv, V. Korniychuk, a blâmé Benyamin Netanyahu pour ses liens avec le Kremlin, ce qui a mis les sionistes en colère. L’écart entre les deux parties s’est davantage creusé après le 7 octobre 2023, date du début de l’opération Déluge d’Al-Aqsa.

L’implication de l’Ukraine dans les conflits en Moyen-Orient et en Afrique est de nature à menacer la paix et la stabilité dans ces régions et dans le monde. Kiev qui agit en Etat voyou converge ainsi avec l’entité sioniste et les Etats-Unis. Ce n’est pas étonnant que ces trois pays commettent des crimes de guerre et sponsorisent les conflits pour servir leurs intérêts étroits au dépend des principes et des normes internationales.

Le Jeune Indépendant, 30/03/2024

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