Fin du monopole français sur les importations algériennes de blé

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Mohamed Meslem

Les chiffres dévoilés par le ministère américain de l’Agriculture concernant les importations de céréales de l’Algérie reflètent l’orientation de sa boussole diplomatique ces dernières années, qui ont connu un tournant remarquable qui a eu des répercussions sur ses relations avec l’ancienne colonie, la France, qui monopolisait le marché des céréales en Algérie pendant des décennies en raison de la collusion de partis internes.

Selon les nouveaux chiffres des importations céréalières de l’Algérie, l’Algérie a connu une baisse significative des livraisons qu’elle achetait sur le marché français depuis de nombreuses années, et cette baisse a été plus de trois fois supérieure, au profit d’un autre allié traditionnel, la Russie, qui n’a pas été un partenaire privilégié de l’Algérie à l’extérieur du pays. Le marché des armes, comme on le sait.

En un an seulement, la valeur des achats de blé français par l’Algérie s’est effondrée, passant de 834 millions d’euros en 2022 à environ 166 millions d’euros en 2023, conséquence d’une décision politique prise en 2021 de réviser les conditions générales des contrats d’achat de céréales de à l’étranger, qui visait à l’origine à asseoir l’hégémonie française dans ce secteur sensible, ouvrant la voie au blé russe, considéré aux yeux des experts comme le plus cher en valeur nutritionnelle et le moins cher en prix.

À cet égard, ceux qui connaissent le marché des céréales s’attendent à ce que les exportations russes de blé au cours de l’année en cours (2024/2025) atteignent des niveaux sans précédent, atteignant environ trois millions de tonnes, soit une augmentation de 1,3 million de tonnes.

La baisse des achats algériens de blé français a coïncidé avec une période de troubles diplomatiques entre les deux pays, au point que l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris plus d’une fois en seulement deux ans. La même période a également été marquée par de grandes controverses au niveau diplomatique et médiatique, et le dossier du passé colonial de la France en Algérie a été évoqué. (La question de la mémoire) est l’une des questions sensibles qui ont contribué à alimenter ce conflit toujours en cours, bien que moins intense qu’auparavant.

Il convient de mentionner ici les déclarations provocatrices faites par le président français Emmanuel Macron début octobre 2021, dans lesquelles il a commencé à remettre en question l’existence d’une nation algérienne avant le colonialisme français de 1830-1962, lors d’une rencontre avec les Français. étudiants, comme le rapporte le journal « Le Monde ». C’est à l’époque cet incident qui avait amené l’Algérie à rappeler de Paris son ambassadeur, Mohamed Antar Daoud, pour des consultations. L’incident s’est répété en février 2023 avec l’ambassadeur Saeed Moussi, suite à l’implication d’intérêts privés français dans le passage clandestin d’un ressortissant algérien recherché pour être jugé à travers la frontière tunisienne. Il n’est revenu qu’après que des dispositions aient été prises. entre les présidents des deux pays.

L’Algérie n’a été libérée du contrôle français sur les importations de céréales algériennes qu’après que les autorités compétentes ont pu mettre la main en 2021 sur un réseau impliqué dans l’espionnage économique qui a gravement nui aux intérêts du pays en divulguant des informations confidentielles aux exportateurs de céréales français au sein de l’Office national professionnel des céréales. , le réseau qui a fonctionné à l’abri des regards pendant plus de 33 ans, et dont le héros était le chef de la commission spéciale pour les transactions au niveau des bureaux, qui a été retrouvé en possession de comptes dans plusieurs institutions financières en Algérie et à l’étranger, en millions de dollars. euros, dollars et riyals.

Source : Echouroukonline

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