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Par B. Chellali
Les résultats dimanche des élections au Parlement européen se sont soldés par la défaite écrasante des partis de centre et de gauche et les succès évidents de l’extrême droite dans les pays clés de l’Union européenne (UE). Commentateurs et analystes ont rappelé que l’équilibre des pouvoirs du Parlement européen n’a pas changé et qu’il ne faut pas s’attendre à un changement dans la composition du bloc.
Néanmoins, les résultats des élections sont considérés comme le signal le plus important, le plus inquiétant pour les gouvernements européens et ne doivent pas être ignorés ; les élections au Parlement européen sont un ensemble d’élections nationales et ont souvent plus d’importance au niveau national qu’à Bruxelles ou à Strasbourg, étant donné le système diffus de pouvoir et de prise de décision de l’UE.
Le président français Emmanuel Macron l’a confirmé de manière surprenante… Stupéfiant Paris et le reste des capitales européennes lorsqu’il a annoncé des élections législatives anticipées. Ces élections législatives anticipées pourraient changer la France.
La victoire écrasante de l’extrême droite aux élections européennes a eu un impact sur le Parlement français astreignant le président Macron à dissoudre l’Assemblée nationale et convoquer des élections législatives anticipées dans 20 jours. Les réactions ont suivi immédiatement. « Nous sommes prêts à prendre le pouvoir en main, puisque les Français nous font confiance », a déclaré Marine Le Pen, incroyablement ravie du succès affiché par le numéro deux, le président du parti Rassemblement national (RN), Jordan Bardella.
Les partis de gauche ont accueilli avec beaucoup d’amertume la décision d’Emmanuel Macron. Pour résumer leurs discours, le principal reproche est le suivant: « c’est pour cela que vous avez été choisis pour arrêter l’extrême droite, alors pourquoi leur cédez-vous maintenant la place? »
La fureur de la gauche s’est également ajoutée au fait que la décision inattendue a suivi l’appel triomphal de Jordan Bardella à des élections anticipées. « Emmanuel Macron a cédé aux exigences de Bardella, rien ne l’y contraint… C’est un jeu extrêmement dangereux pour la démocratie », s’est distingué le tête de liste socialiste, Raphaël Glucksmann.
Pour les dirigeants de la gauche française ce qui s’est passé dimanche a été un « séisme politique ». Les résultats eux-mêmes n’étaient pas surprenants, car des semaines de sondages ont montré que le RN obtenait de bons résultats, mais ce qui était surprenant pour eux, c’était la réaction du président Macron. « Les élections anticipées ne sont pas courantes du tout et sont généralement perdues par le président qui convoque ces élections », a déclaré Célia Belin, qui dirige le bureau parisien du Conseil européen des relations étrangères.
Gaël Sliman, qui dirige l’agence de sondage Odoxa, a également été surpris par la décision du président Macron. Le président parie peut-être qu’il l’emportera lors des ces législatives, mais qu’il était tout à fait possible que la France inaugure les Jeux olympiques le mois prochain avec un Premier ministre d’extrême droite ou qu’elle se retrouve dans une impasse si personne n’obtient la majorité absolue.
Les partis d’extrême droite ont ébranlé les forces traditionnelles de l’UE, composée de 27 pays, et ont réalisé des gains significatifs après les publications des résultats des élections du Parlement européen qui ont eu lieu dimanche.
Le RN français dirigé Marine Le Pen a dominé les urnes françaises, remportant plus de 30 %, soit environ le double de ce que le parti pro-européen de Macron qui a obtenu 15,5 % sur les 81 sièges français au Parlement européen, au point que le président Macron a immédiatement dissous l’Assemblée nationale, et a appelé à de nouvelles élections législatives prévues le 30 juin et le 7 juillet prochain.
En Italie, la Première ministre Giogina Meloni a doublé les sièges de son parti au Parlement européen, obtenant un pourcentage de voix compris entre 25 et 31 %. De même, le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne, a progressé face au Parti social-démocrate en déclin dirigé par le Chancelier Olaf Schulz , et a été dissous.
En Autriche également, le Parti de la liberté d’extrême droite a obtenu 27 % des voix. Les Néerlandais, qui ont été les premiers à voter jeudi dernier, ont renforcé la position du parti d’extrême droite.
Quant à l’Espagne, les résultats ont montré que le Parti Populaire de droite, principale formation de l’opposition espagnole, a remporté 22 sièges, contre 20 pour les socialistes dirigés par le Premier ministre Pedro Sanchez, et le parti d’extrême droite Vox a progressé en remportant 6 sièges.
En Pologne, le parti centriste proeuropéen dirigé par le Premier ministre Donald Tusk s’est imposé sur le parti nationaliste populiste Droit et Justice. Le parti Fidesz du Premier ministre Viktor Orban en Hongrie est arrivé en tête, obtenant plus de 43 % des voix.
Le Maghreb, 13/06/2024
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